TICE : enfin du concret !

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TICE : enfin du concret !
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Les ateliers des Assises du numérique ont mis en avant, le 24 juin 2008, des expériences concrètes d’enseignants en collèges et lycées. Organisée par la sous-direction TICE (technologie de l’information et de la communication dans l’enseignement) du ministère de l’Education nationale, cette rencontre a donné la parole à quatre professeurs d’histoire-géographie, de SVT, d’arts plastiques et de langues vivantes. Chacun raconte comment il a intégré les TICE dans sa matière. Première partie : des logiciels libres au secours de l'histoire-géographie.

Un thème ambitieux : « Les TIC : une obligation pour enseigner aujourd’hui ». Un panel d’enseignants volontaires. Les ateliers, organisés le 24 juin au lycée Louis-le-Grand, voulaient convaincre. Les nouvelles technologies sont aujourd’hui incontournables dans l’enseignement. La France enregistre toujours dans ce domaine un retard important, comme le rappelait Alain Seré, inspecteur général. « Une minorité d’enseignants se servent de ces nouveaux outils avec leurs élèves », explique-t-il, tandis qu’ils sont, en grande majorité, connectés chez eux. Un paradoxe qui ne concerne pas Jacky Pouzin, professeur d’histoire-géographie dans l’académie de Nantes, qui utilise au quotidien les TICE avec sa classe.

Le choix des logiciels libres

Pour enseigner la géographie, Jacky Pouzin se sert d’un SIG ! Derrière ce sigle étrange, un logiciel simple et gratuit : le système d’information géographique. Avec ses élèves de seconde, il suit le développement de la commune de Piriac/Mer (44). « L’élève peut zoomer, se déplacer sur la carte avec l’outil main, et découvrir toute une ville, explique-t-il, on apprend plus facilement à différencier les types d’habitats, distinguer le cœur du village, dégager les spécificités d’une commune sur le littoral… ». Très pratique, l’outil numérique permet de confronter plusieurs documents de nature différente. Ainsi, l’enseignant met côte à côte une carte et une vue aérienne de la commune, par exemple. « C’est beaucoup plus simple, souligne Hugo, élève de seconde, on superpose les différentes couches et on comprend mieux ». « Cela permet de mieux visualiser » ajoute Pauline, sa camarade. Grâce aux cartes anciennes de Cassini, Jacky Pouzin montre à sa classe la même commune, à différentes époques. Ces ressources numériques sont gratuites. L’IGN a aussi créé en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, un nouveau portail, édugeo , réunissant de nombreuses ressources géographiques (cartes anciennes, photos et des outils pour réaliser des croquis au dessus des données).

« Donner un droit à l’erreur aux élèves »

Outre ces multiples avantages pour la compréhension, le SIG permet avant tout à l’élève de devenir acteur. « Hugo va produire sa propre couche d’information et dessiner l’espace », affirme le professeur. En effet, en sélectionnant les éléments qui l’intéressent, il crée sa carte, avec seulement deux villes, le réseau ferroviaire et le réseau routier par exemple. Le logiciel donne la possibilité de simuler une situation. Hugo trace les contours d’une zone potentiellement dangereuse autour des deux réservoirs d’hydrocarbure situés à Piriac/Mer. Jacky Pouzin estime que ces outils permettent une avancée capitale : « donner un droit à l’erreur aux élèves ». Lorsque Pauline dessine un croquis numérique, elle peut l’effacer et recommencer autant de fois que nécessaire. « Je peux conserver les travaux des élèves, dans la durée, ajoute l’enseignant, puis mobiliser les informations produites par chacun, sur le tableau blanc interactif (TBI) et les commenter avec la classe ».

La discipline historique bénéficie, elle aussi, de ces outils numériques. Pour illustrer un cours de terminale sur la Vème République, Jacky Pouzin choisit le site de l’INA (Jalons pour l’histoire du temps présent). Il fait visionner le grand débat opposant François Mitterrand à Valéry Giscard d’Estaing (« Vous n’avez pas le monopole du cœur »), en 1974. La vidéo est contextualisée et les interventions sont intégralement retranscrites. Il étudie ensuite certaines séquences avec sa classe. « Je montre bien sûr la réponse donnée par François Mitterrand dans un autre débat (« Vous êtes l’homme du passif ») », précise le professeur en souriant.

L'équipement : une des clés des TICE. Selon le journal du Net , sur les 68 000 établissements scolaires français, seuls 20,5 % devraient être équipés en Tableau Blanc Interactif (TBI) à la fin de l’année 2008. C’est peu. A titre de comparaison, les établissements anglais sont aujourd’hui équipés en TBI à 98%.

L’action gouvernementale sur les TICE.  Dans le cadre des Assises du numérique, lancées par Eric Besson, secrétaire d'État chargé de la Prospective, de l'Évaluation des politiques publiques et du Développement de l'économie numérique, une centaine d’ateliers se déroulent dans toute la France en juin 2008. L’objectif, à terme, est d’élaborer le nouveau Plan de développement de l'économie numérique. (voir le site www.assisesdunumerique.fr ).

L’Education nationale accompagne les enseignants dans leur pratique des TICE avec le site www.educnet.education.fr/.  

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