Trésors cachés du sup. L'université de Caen fait son cinéma

Maëva Tesan Publié le
Trésors cachés du sup. L'université de Caen fait son cinéma
Inauguré en 1960, l'amphithéâtre a été rénové en 2009. Les fauteuils, plus confortables, et l'éclairage, entièrement revu, ont amélioré la qualité des projections. // ©  UNICAEN
À l'université de Caen, l'amphithéâtre Pierre-Daure, classé monument historique, ravit les cinéphiles. Deux projections sont organisées chaque semaine. Zoom sur un nouveau trésor caché de l'enseignement supérieur.

Toutes les semaines, deux séances de cinéma plongent l'amphithéâtre Pierre-Daure dans le noir. Elle sont organisées conjointement par le cinéma d'art et d'essai Lux et l'université de Caen depuis les années 1970. "Un département des arts du spectacle venait tout juste de s'ouvrir. De nombreux étudiants devaient alors effectuer des stages au sein du cinéma Lux. Très rapidement, l'idée de renforcer nos liens s'est imposée", explique Chantal Meyer-Plantureux, vice-présidente en charge de la vie étudiante et de la culture.

Les projections étaient dans un premier temps réservés aux étudiants de l'université, puis c'est toute la ville de Caen qui a profité de l'amphithéâtre. Pendant plus de quarante ans, la salle a assuré sa fonction, mais le passage à l'ère numérique a demandé de nombreuses rénovations. En 2009, il a été complètement modernisé. Avec des fauteuils plus confortables et un éclairage entièrement revu, la qualité des projections s'est améliorée.

Des événements prestigieux

La volonté de réserver l'espace à des évènements prestigieux reste primordiale et des invités renommés y sont accueillis. "Nous encourageons les débats et les échanges entre professionnels et étudiants. La section cinéma interviewe les cinéastes pendant leur conférence", rappelle la vice-présidente. Jacques Gamblin, Benoît Jacquot ou Abel Ferrara ont notamment fait salle comble en 2015.

Cet amphithéâtre, les Caennais le doivent à l'architecte Henry Bernard, lauréat du Grand Prix de Rome en 1938, qui en a élaboré les plans au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Lors de son inauguration en 1960, les spectateurs ont découvert un hall d'accueil nommé "aula magna", surplombé d'une tapisserie exécutée par Jean Picart Le Doux, "l'Homme et la pensée", qui rend hommage aux poètes et artistes. Une porte en bronze s'érige comme un rideau entre l'entrée et l'amphithéâtre.

L'amphithéâtre s'est très vite ouvert à d'autres arts que le cinéma. Il accueille le conservatoire de musique régional et propose des pièces de théâtres. Thomas Jolly, comédien qui a foulé la cour d'honneur du Palais des papes, a notamment choisi d'y créer un spectacle. C'est en tant qu'ancien élève qu'il revient à l'université de Caen.

Pour Chantal Meyer-Plantureux, "l'amphithéâtre est un lieu de création artistique dynamique. Il attire acteurs et comédiens et est sans aucun doute l'une de nos plus belles fiertés." Une fierté reconnue par le ministère de la Culture et de la Communication, qui a classé l'amphithéâtre monument historique.

Maëva Tesan | Publié le