Étudiants étrangers : l'accueil, un facteur de réussite

Delphine Dauvergne Publié le
Étudiants étrangers : l'accueil, un facteur de réussite
International Academy fait visiter aux étudiants internationaux l'ancien bassin minier lensois. // ©  International Academy
École d’été organisée par la Comue Lille-Nord-de-France, stratégie marketing à Lyon, réseau de parrains étudiants… L'enseignement supérieur multiplie les initiatives afin de mieux intégrer les étudiants étrangers. Zoom sur trois bonnes pratiques, présentées au colloque Campus France consacré à l'accueil des étudiants internationaux, ce 7 juin 2016.

Si la loi du 7 mars 2016 sur les droits des étrangers simplifie l'obtention de titres de séjours et le plan national de vie étudiante généralise les guichets uniques d'accueil, ces mesures restent encore insuffisamment mises en œuvre pour les établissements. À la recherche d'attractivité internationale, écoles et universités, appuyées par les collectivités territoriales, multiplient les initiatives de leur côté pour éviter le décrochage des étudiants étrangers.

#1 Une université d'été à Lille

"International Academy est un service apporté aux établissements d'enseignement supérieur de Lille pour accueillir les étudiants internationaux durant l'été", précise Florence Bouvet, sa directrice. Organisée par la Comue Lille-Nord-de-France, cette université d'été, qui se déroule de juillet à août, est aussi utilisée par des établissements proches géographiquement ou liés par un réseau, comme Polytech.

International Academy propose aux étudiants un accompagnement qui commence dès l'accueil à l'aéroport, jusqu'à des visites d'entreprise, en passant par des cours de français, des sorties culturelles et des ateliers spécialisés.

La première session, en 2012, a accueilli 80 jeunes. Ils étaient 188 en 2015. Un succès qui reste volontairement modeste. "Nous n'avons pas vocation à devenir un immense centre de FLE (français langue étrangère), car nous souhaitons pouvoir garder un accompagnement personnalisé, les connaître individuellement. Une tâche difficile l'été, lorsque les enseignants et les locaux se font rares", confie Florence Bouvet.

Les cours ont lieu dans les murs de Sciences po Lille, mis à disposition gracieusement. Les programmes varient entre 60 et 240 heures, pour un prix pouvant aller jusqu'à 1.920 euros. Un coût financé par l'établissement d'accueil, si l'université d'été est obligatoire dans le cursus des étudiants accueillis.

#2 OnlyLyon, une stratégie marketing territoriale

"Faire connaître, faire aimer, faire venir". C'est le mot d'ordre que s'est donné le programme OnlyLyon, créé en 2007. Parmi les 13 institutions de la métropole lyonnaise qui en sont à l'initiative, on trouve la Comue Université de Lyon, la CCI de Lyon, ou encore Grand Lyon la métropole.

Le budget d'OnlyLyon (2,3 millions d'euros) est financé à 70 % par la métropole. Le but ? Améliorer l'attractivité de Lyon, auprès des étudiants étrangers notamment, avec des actions de communication.

"Nous avions constaté un besoin de lisibilité des jeunes, qui se perdent parmi la multitude d'acteurs et de services", souligne Brigitte Regaldie, chef de l'unité vie étudiante de la Métropole de Lyon. Loisirs, logement, couverture sociale, offre d'études, transports, emploi, réseau étudiant... Tout est désormais synthétisé sur un seul site, se voulant une vitrine de la ville des Lumières.

#3 Un parrain pour chaque étudiant étranger

En 2015-2016, le réseau d'associations étudiantes ESN (Erasmus Student Network) a expérimenté dans 11 villes un système de parrainage. Via la plate-forme Buddy System, l'étudiant étranger peut être mis en lien avec un camarade français, qui se chargera de l'accueillir, de l'aider dans ses démarches administratives et de lui faire visiter la ville.

"Les étudiants parrains sont formés pendant l'été, car certains d'entre eux seraient bien démunis pour accompagner un étudiant à la CAF ou lui faire ouvrir un compte bancaire", détaille Marie Sauvage, présidente d'eREIMSmus (section locale d'ESN à Reims).

Pour la rentrée 2016, l'objectif est de recruter 15.000 étudiants dans les 34 villes du réseau ESN. "Nous avons des difficultés à trouver suffisamment de parrains et certains s'investissent assez peu. L'engagement étudiant devrait être bonifié par les établissements pour encourager le bénévolat", suggère Marie Sauvage.

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