Université de Lorraine : premiers pas à tâtons pour le collégium des écoles d’ingénieurs

De notre correspondant dans l’Est, Philippe Bohlinger Publié le
Le collégium des écoles d’ingénieurs de l’université de Lorraine, qui a vu le jour début 2012, est en train de roder son fonctionnement. Non sans quelques couacs pour cette structure assez inédite en France.

Dans un tweet du 21 juin , Arnaud Delebarre, le directeur de l’ESSTIN à Nancy (École supérieure des sciences et technologies de l’ingénieur), s’est inquiété du fonctionnement du tout jeune collégium des écoles d’ingénieurs créé au sein de l’université de Lorraine (UdL). Baptisée «Lorraine INP» (Institut national polytechnique), cette instance, qui rassemble pas moins de dix écoles d’ingénieurs, est un des huit collégiums autour duquel s’articule ce grand établissement. «Je crains que s’instaure un syndrome des conseils matriochkas où les décisions du conseil d’une école seraient rediscutées par le collégium, puis réexaminées par le conseil d’administration de l’université», pointe le directeur de l’ESSTIN, qui s’interroge sur l’efficacité d’un tel fonctionnement.

Une allusion à la récente décision de l’ESIAL (École supérieure d’informatique et applications de Lorraine) de se rebaptiser «Télécom Nancy», décision qui devait être examinée par le collégium puis par le CA de l’UdL. «C’est un fonctionnement d’autant plus absurde que c’est le ministère qui tranche», analyse Arnaud Delebarre. Le directeur évoque également l’avis rendu par le collégium sur l’avancement des enseignants-chercheurs finalement revu par le CA de l’UdL «selon des critères pas très transparents», estime-t-il.

Un rodage nécessaire

Directeur de Lorraine INP, Yves Granjon reconnaît «qu’un rodage de plusieurs mois demeure nécessaire pour aboutir à un fonctionnement et à des procédures plus fluides». À la tête pour encore quelques mois de l’ENSEM (École nationale supérieure d’électricité et de mécanique), il rappelle également que l’université, née le 1er janvier 2012, n’a span style="font-weight: bold;">élu son président, Pierre Mutzenhardt, que le 25 mai dernier. Et insiste sur l’appui décisif que l’UdL peut apporter aux projets des écoles d’ingénieurs.

Jean-Marc Montel, directeur de l’ENSG (École nationale supérieure de géologie), n’est pas surpris par ces premières difficultés d’autant plus «qu’aucun établissement n’a fonctionné comme cela avant nous».

Selon lui, le rapprochement d’écoles d’ingénieurs demeure surtout «une grande force». Ces dernières ont d’ailleurs de nombreuses ambitions, notamment celle d’augmenter leur attractivité à l’international pour passer de 1.500 à 2.000 ingénieurs diplômés par an d’ici cinq à dix ans.

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