Université de Versailles-Saint-Quentin : retour sur cinq mois de crise

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Université de Versailles-Saint-Quentin : retour sur cinq mois de crise
En 2014, aucun des départs de personnel n’a donné lieu à un recrutement à l'UVSQ. // ©  Camille Stromboni
Un risque de cessation de paiement. Depuis l'annonce du président Jean-Luc Vayssière, en novembre 2013, l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines traverse une situation de crise. Entre le rapport provisoire de la Cour des comptes dénonçant les erreurs de gestion, les remontrances du ministère et l'impossibilité de voter un budget, l'établissement tente de retrouver son équilibre. Retour sur cinq mois difficiles.

L'UVSQ proche de la cessation de paiement

Point de départ de la crise. En novembre 2013, le président de l'UVSQ (université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines), Jean-Luc Vayssière, prévient ses personnels : l'établissement risque la cessation de paiement, il ne pourra pas payer ses personnels en décembre si l'État ne lui vient pas en aide. Une situation qu'il impute notamment aux difficultés liées à la jeunesse de son université, d'où un fonds de roulement très faible, ainsi qu'au sous-financement de la masse salariale depuis 2010. L'enseignant-chercheur demande alors un soutien de l'État qu'il estime à 4 millions d'euros.

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À qui la faute ?

Très vite se pose la question des responsabilités dans cette situation très critique de l'université versaillaise. Entre celles de l'État et celles de l'université, dont les erreurs de gestion sont pointées à maintes reprises par la ministre Geneviève Fioraso, qui s'appuie sur des conclusions provisoires de la Cour des comptes, le débat est ouvert.

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Bâtiment Vauban-Guyancourt - université de Versailles-Saint-Quentin - ©S. Blitman

4 à 7 millions d'euros envisagés initialement, 800.000 euros finalement

À l'heure des dégels budgétaires, suite aux derniers ajustements du projet de loi de finances rectificative, le ministère indique qu'il prévoit un soutien à l'UVSQ dans une fourchette de 4 à 7 millions d'euros.

Finalement, pour boucler l'année 2013, ce sera une "subvention remboursable" de 800.000 euros que le ministère de l'Enseignement supérieur va allouer à l'université. Explication : après différents calculs, et récupération de sommes dues à l'université, cette enveloppe correspond à la trésorerie nécessaire pour boucler l'année. Ce que conteste l'université, qui menace alors de devoir fermer ses portes en février 2014.

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Bibliothèque de l'université Versailles Saint-Quentin © Jan Hodac UVSQ

Le feuilleton du vote du budget 2014 de l'université

L'université Versailles-Saint-Quentin a, comme plusieurs universités, refusé de voter son budget 2014 en décembre 2013. D'abord empêché de réunion le 17 décembre, le conseil d'administration s'est ensuite réuni en janvier, puis en février, pour se prononcer sur un budget en déséquilibre de 5,2 millions d'euros de fonctionnement. Rendant caduques ces votes. Résultat : le budget est repassé sous la main rectorale, en attendant que le ministère annonce la nouvelle "subvention remboursable" qu'il va attribuer à l'établissement.

Si l'État explique ce retard par la nécessité de déterminer des chiffres budgétaires suffisamment précis, notamment le montant du fonds de roulement de l'établissement, plusieurs universitaires y voient un jeu de dupes, faute, pour le ministère, de trouver les moyens dont a besoin l'UVSQ.

Une situation d'attente et d'incertitude qui inquiète les personnels et les étudiants de l'université, dans la crainte des nouvelles coupes budgétaires à venir.

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L'ancienne présidente de l'université évincée de son poste au rectorat de Dijon

Sylvie FAUCHEUX - ancienne rectrice de Dijon - ex-présidente de l'université de Versailles-Saint-Quentin ©CSSylvie Faucheux, remerciée. Le Conseil des ministres a tranché mercredi 26 février 2014 : la rectrice de Dijon a été remplacée par Denis Rolland. Une éviction à mettre en lien avec les "erreurs de gestion" pointées par la ministre Geneviève Fioraso à l’université Versailles-Saint-Quentin, dont Sylvie Faucheux a été la présidente de 2002 à 2012. Dans une interview à EducPros, l’ancienne présidente de l’UVSQ met le ministère, et surtout son successeur à la tête de l’établissement, face à leurs responsabilités. Elle estime servir de "fusible" dans une affaire "politique très médiatisée".

Lire notre article : Sylvie Faucheux limogée du rectorat de Dijon : "Je suis la victime d’une affaire politique"

Prochaine étape

Le rapport de la Cour des comptes a été finalisé à la mi-mars. Il ne devrait pas être rendu public par la Cour, mais a été communiqué aux parties. L'annonce du budget 2014 de l'établissement, établi par le recteur, devrait intervenir sur la même période.

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