Fernando-Pessoa : le tribunal de Toulon rend un jugement favorable à l'établissement portugais

De notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret Publié le
Suite du feuilleton judiciaire du Centre universitaire Fernando-Pessoa. Alors que la FSDL (Fédération des syndicats dentaires libéraux) contestait, devant les tribunaux, la légalité des installations toulonnaise et biterroise de l’établissement d’enseignement supérieur portugais, le tribunal de Toulon a rendu, fin février 2014, un jugement favorable à la pérennité de l'université Pessoa. Qui entend poursuivre son développement en ouvrant des formations d'architectes, d'ingénieurs et de managers.

L'université portugaise Fernando-Pessoa, installée à Toulon (Var) et Béziers (Hérault), vient de remporter une première bataille judiciaire d’importance. Le 27 février 2014, le TGI (Tribunal de grande instance) de Toulon a débouté la FSDL, qui  entendait dénoncer le fait que "l’ouverture d’un centre de formation privé en odontologie à destination d’un public français dans des conditions irrégulières est de nature à favoriser artificiellement l’installation de chirurgiens-dentistes n’ayant pas été soumis aux exigences et contrôle des autorités concernées".

La décision a évidemment été saluée par Bruno Ravaz, directeur de l’école portugaise aujourd’hui rebaptisée CLESI (Centre libre d'enseignement supérieur international). "Nous continuerons donc de proposer une deuxième chance aux étudiants français qui aspirent à devenir dentistes. La reconnaissance de nos diplômes est européenne. Le jugement de Toulon s’inscrit dans le respect du droit européen. Le Portugal délivre un enseignement sélectif et de qualité. Le Portugal, ce n’est pas le Soudan", se satisfait le directeur.

Plus amer, Patrick Solera, président de la FSDL, soutient que sa fédération fera appel de la décision de première instance, "une fois que nous connaîtrons les motivations du tribunal, car nous ne les avons pas encore reçues, précise-t-il. La direction française de Pessoa a mis un pied dans la porte, elle est désormais entrée… Reste que pour les étudiants, il n’y a pas de contrôle de la qualité de l’enseignement", raille-t-il.

de nouvelles formations en vue

Les CLESI de Toulon et Béziers dispensent actuellement des diplômes dans les domaines, notamment, de la pharmacie, de l’odontologie, de l’orthophonie, de la physiothérapie (appelée kinésithérapie en France). Les deux premières années d’enseignement étant dispensées en France, les cinq autres au Portugal.

À la rentrée 2014, la direction souhaite proposer une formation d’architecte à ses étudiants de Béziers et ouvrir des cursus d’ingénieur et de manager, en partenariat avec des établissements portugais, dans ses deux sites français. Les centres, qui accueillent actuellement 350 étudiants déboursant quelque 9.500 € de frais annuels de scolarité, entendent en accueillir 600 à la rentrée.

De son côté, un collectif, composé de l’ordre des chirurgiens-dentistes de la FSDL, de l’UNECD (Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire) et d’autres organismes professionnels, appelle à une manifestation, le 14 mars, devant les fenêtres de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les organisateurs affirment, par la voix de Patrick Solera, attendre 2.500 à 3.000 personnes.

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