Les négociations budgétaires démarrent plus tôt que prévu entre l'université et l'État. L'échange de lettres entre la CPU (Conférence des présidents d'université) et l'Élysée, en avril 2016, ouvre la discussion.
À la suite de la création d'une aide à la recherche du premier emploi – l'une des mesures pour la jeunesse annoncée le 11 avril pour répondre à la mobilisation contre la loi El Khomri et évaluée entre 100 et 200 millions d'euros –, les présidents d'université ont écrit à l'Élysée pour faire part de leur incompréhension.
Des moyens pour l'insertion professionnelle, mais pas pour l'université
"Nous ne comprenons pas que les moyens dégagés par le gouvernement pour l'insertion professionnelle des étudiants, dont nous nous félicitons, ne soient pas confiés à ceux qui sont les meilleurs garants de cette insertion : les établissements d'enseignement supérieur et de recherche", se sont-ils offusqués.
"Il nous semble incompréhensible de poursuivre le renforcement de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés autrement qu'en renforçant les dispositifs qui fonctionnent et qui sont portés par nos équipes", insiste la CPU. Tout en soulignant que l'augmentation du nombre d'étudiants sur les bancs de l'université, qui va continuer à la rentrée 2016 avec 40.000 étudiants supplémentaires, a été absorbée à moyens constants par les établissements, ce qui ne va pas pouvoir durer sans "dégradation".
les ajustements budgétaires viendront "le moment venu"
Une interpellation à laquelle François Hollande répond, dans une lettre en date du 21 avril 2016. Il affirme tout d'abord que "l'augmentation continue des effectifs appellera bientôt des ajustements budgétaires pour y faire face". "Je saurai les prescrire, le moment venu", assure le président de la République. Il souligne également que le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, priorité du pays, a été préservé durant son quinquennat.
Quant au plan "Jeunesse", décidé par le gouvernement après le mouvement contre la loi Travail, et à la mesure destinée aux diplômés, il s'agit d'un "accompagnement [permettant de] passer le cap délicat qui sépare le moment du diplôme et celui de l'insertion professionnelle", qui n'est "en rien incompatible avec le travail accompli par les universités qui œuvrent aussi efficacement en faveur de cette insertion".
– La lettre de François Hollande adressée à la CPU (pdf)
– La lettre de la CPU à François Hollande (pdf)
