Sorbonne-Paris-Cité : un nouveau projet d'université se dessine... sans Paris 3

Morgane Taquet - Mis à jour le
Sorbonne-Paris-Cité  : un nouveau projet d'université se dessine... sans Paris 3
Dans un mail envoyé à sa communauté, le président de Paris 3 souhaite "concevoir une nouvelle forme de partenariat au sein de la Comue". // ©  Marie-Anne Nourry
Quelques semaines avant de déposer une nouvelle candidature Idex, l'Université Sorbonne-Paris-Cité revoit sa stratégie. La fusion des universités Paris 3, Paris 5 et Paris 7 est délaissée au profit d'une nouvelle université cible associant Paris 5, Paris 7, Sciences po et l'IPGP. Les conseils d'administration doivent se prononcer prochainement.

Une réunion d'information et de débat, organisée par la présidence, aura lieu lundi 11 septembre à Paris 3. Exit Paris 13... et désormais Paris 3. À quelques semaines du dépôt d'une nouvelle candidature Idex, l'USPC change de cap. La fusion entre les universités Paris 3, Paris 5 et Paris 7, prévue à l'horizon 2019, ne semble désormais plus d'actualité. Dans un courrier électronique adressé le 5 septembre aux communautés de Paris 3, le président Carle Bonafous-Murat indique que "durant l'été, les discussions avec [les] partenaires de l'USPC concernant la nouvelle candidature Idex ont évolué vers une réorientation du projet d'université cible".

"Ce projet est suffisamment différent de celui qui a été présenté et voté au conseil d'administration du 16 décembre 2016 pour me conduire à envisager un repositionnement de la Sorbonne-Nouvelle-Paris 3 à son égard", poursuit le président. Ce dernier souhaite ainsi "concevoir une nouvelle forme de partenariat au sein de la Comue et contribuer à construire collectivement un projet Idex nouveau, sans pour autant renoncer à notre personnalité morale". Une réunion d'information et de débat, organisée par la présidence, est prévue pour lundi 11 septembre, à Paris 3.

Une fusion à trois actée en CA

Après avoir vu la labellisation Idex de l'USPC stoppée en avril 2016, les gouvernances des quatre universités membres du regroupement (Paris 3, 5, 7 et 13) s'étaient engagées à l'été 2016 sur la voie de la fusion, avant d'en exclure Paris 13 à l'automne. En janvier 2017, les établissements avaient adopté une "feuille de route" fixant notamment les grandes lignes de la future université issue de la fusion de Paris 3, Paris 5 et Paris 7. Un rapprochement validé par les trois conseils d'administration (19 voix pour, 16 contre et 1 blanc à Paris 3 ; 23 voix pour, 10 contre à Paris 5 ; 21 voix pour, 14 voix contre à Paris 7) qui prévoyait la création d'un nouvel EPSCP de droit commun, doté de la personnalité morale.

Mi-mars, l'USPC avait obtenu le feu vert de la part du CGI (Commissariat général à l'investissement) pour déposer de nouveau son dossier Idex, à l'issue d'une période "biseau" de dix-huit mois, qui doit s'achever fin 2017. Cette orientation d'une fusion à trois avait été réaffirmée dans la note d'intention transmise au CGI.

Réorientation autour de Paris 5, Paris 7, Sciences po et l'IPGP

Sans Paris 3, le nouveau projet porté par le regroupement parisien devrait désormais se redessiner autour des deux universités Paris 5 et Paris 7, de Sciences po et de l'IPGP (Institut de physique du globe de Paris), deux établissements membres de la Comue. La présidente de Paris 7, Christine Clerici, l'a annoncé à ses communautés, le 7 septembre, par mail. "À l'issue de travaux et discussions [au sein d'USPC], une réflexion est en cours qui vise à redessiner le périmètre de l'université cible autour de quatre établissements, Paris-Diderot, Paris-Descartes, Sciences Po et l'IPGP, en lien étroit avec les autres partenaires de USPC", écrit-elle.

Frédéric Dardel, président de Paris-Descartes, précise quant à lui dans un message adressé aux personnels de son établissement daté du 6 septembre que, si "les modalités et contours exacts de ce projet sont encore en discussion, il est clair qu'il serait sensiblement différent de celui qui a été présenté au CA en décembre dernier et nécessiterait la création d'un établissement de statut dérogatoire". De quoi créer une attente supplémentaire autour du projet de loi d'habilitation, permettant au gouvernement d'injecter plus de souplesse dans la politique de regroupement d'établissements.

Quoi qu'il en soit, le nouveau projet devra passer devant les conseils d'administration des établissements, avant d'être remis au jury Idex, à la mi-décembre. Le compte à rebours est lancé.

Morgane Taquet | - Mis à jour le