Sortie de crise en vue pour le regroupement universitaire Hésam ?

Camille Stromboni Publié le
Sortie de crise en vue pour le regroupement universitaire Hésam ?
Denis Pelletier - HeSam - juillet2014 CS // © 
Vers une fin de conflit ? Après d’importants blocages autour des statuts de la future Comue, la quinzaine d’établissements du pôle Hésam, dont fait partie l’université Paris 1, semble se diriger vers un consensus. Entretien avec Denis Pelletier, administrateur intérimaire du regroupement.

Le pôle Hésam Université (Hautes études Sorbonne Arts et Métiers), qui réunit notamment l’université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, l’EHESS, le CNAM ou encore l’ESCP Europe, a vécu ces dernières semaines de grandes tensions, bloquant le processus de préparation des statuts de la future Comue (Communauté d’universités et établissements). Pourquoi cette crise ?

Il y a eu, lors de plusieurs réunions du bureau d’Hésam, des débats houleux autour de cette question des statuts de la Comue.

Nous avons dû préparer simultanément ces nouveaux statuts, la contractualisation avec l’Etat, sans oublier la réflexion sur le projet Idex pour la deuxième vague de sélection qui va être lancée. Le tout dans un laps de temps très réduit, avec des positions parfois fluctuantes du ministère.

Deux points ont concentré les désaccords : la constitution du conseil académique et la représentation en son sein des différentes disciplines, ainsi que celle du conseil d’administration de la communauté, avec une discussion sur la représentation des établissements. L’université Paris 1 ne s’estimait notamment pas assez représentée, tandis que de petits établissements ne s’y retrouvaient pas non plus.

Cela tient à la diversité de nos membres : une très grande université, des écoles de taille moyenne et de petits établissements. Avec en outre des ministères de rattachement différents : l’Enseignement supérieur, la Culture, l’Industrie, ou même Matignon pour l’ENA.

Enfin, la Comue suppose d’abord que les chefs d’établissement créent des liens forts. Mais une grande partie de nos établissements ont vécu ces deux dernières années un renouvellement de leurs dirigeants. Jean-Claude Colliard, qui portait le projet, est décédé. Tout cela a évidemment rendu les choses plus compliquées.

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – oct2013 Centre Panthéon ©Camille Stromboni

Où en est-on, à quelques jours du 22 juillet 2014, date de rendu prévue pour l’ensemble des statuts des Comue ?

Un compromis est en cours, autour de conseils d’administration et académique un peu plus larges. Nous sommes peut-être en train de sortir de la crise : je n’ai pas encore de version définitive, acceptée par tous, mais c’est en bonne voie.

J’espère que nous allons stabiliser ces documents d’ici à la fin juillet. Ils devront ensuite passer devant les conseils des établissements courant septembre. Le processus pourrait donc s’achever à l’automne 2014. Le contrat de site, que nous signons également cette année, est lui aussi repoussé. Il devrait aboutir dans des délais similaires.

Tout le monde trouve qu’Hésam est une idée formidable mais chacun essaie d’y trouver sa place, d’où ces frictions, qui ont pris corps autour des statuts.

Des médiateurs ont été nommés par le ministère pour vous accompagner. Qu’ont-ils apporté au pôle ?

Ces affrontements ont engendré une demande, de notre part, auprès du ministère, de bénéficier de l’appui de médiateurs. Jean-Richard Cytermann, chef de service à l’IGAENR (Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche), et Jacques Bourdon, ancien président d’Aix-Marseille 3 et conseiller d’établissement d'Hésam, ont mené cette mission en mai, et ont rendu leurs conclusions fin juin 2014.

Ils ont proposé diverses solutions techniques concernant les statuts, sur lesquelles nous travaillons actuellement. Mais surtout, ils ont rappelé qu’une réponse technique ne remplace pas un accord politique. Le projet commun est fondamental, ce que nous savions. Cette mission a donc d’abord été utile pour décanter les choses, en mettant chacun devant ses responsabilités.

Il est ressorti des rencontres effectuées par cette mission que tout le monde trouve qu’Hésam est une idée formidable et y croit, mais chacun essaie d’y trouver sa place, d’où ces frictions, qui ont pris corps autour des statuts.

Camille Stromboni | Publié le