Upec-Upem : la "schola" gêne la fusion des universités

Marie-Anne Nourry Publié le
Upec-Upem : la "schola" gêne la fusion des universités
UPEC - campus de Créteil // ©  Marie-Anne Nourry
Un grain de sable du nom de "schola" s'est glissé dans les rouages de la fusion Upec-Upem annoncée pour 2017. Ce mode d'organisation, qui signerait la disparition des UFR, a provoqué un tollé à Créteil jusqu'à mettre en péril le rapprochement des deux universités. Une manifestation est prévue vendredi 26 juin 2015, date du prochain conseil d’administration.

Pour organiser le rapprochement de l'Upec et l'Upem, les présidents ont sorti le grand jeu. Outre un site Web institutionnel présentant l'avancement du projet, six commissions thématiques réunissent chacune 30 personnes (pour moitié de Créteil et moitié de Marne-la-Vallée) depuis le début de l'année.

Le concept de "schola", point de discorde entre la présidence et les personnels de l'Upec, a été présenté lors de la dernière commission dédiée à la gouvernance de la future université, le 2 juin 2015. Ses contours sont flous mais il s'agirait de supprimer les UFR au profit d'un grand ensemble qui chapoterait les unités de formation et les unités de recherche, et dépendrait directement de la présidence. Pour montrer leur désaccord, la directrice de l'UFR de lettres, dont le mandat s'achève jeudi 25 juin, et le directeur de l'IUT avaient quitté la table avant la fin de la séance.

Perte de pouvoir des UFR ?

Le concept de schola suscite une vague de protestations parce qu'il met en péril les instances de gourvernance des UFR. "Au-delà de faire savant, la schola est une structure qui n'est pas cadrée par la loi, indique Catherine Deville-Cavellin, représentante du Snesup-FSU à l'Upec. On tombe sur le fait du prince, et non plus sur une structure démocratique telle qu'elle existe dans les universités depuis très longtemps."

"Un certain nombre de composantes sont déjà bâties sur ce modèle à l'Upec, argue en retour Luc Hittinger, le président de l'université. C'est le cas de médecine, par exemple. Je comprends que certaines facultés soient inquiètes de disparaître pour se fondre dans une grande organisation, de ne pas se retrouver dans ce nouveau système, mais il n'est pas question de séparer la formation et la recherche, seulement de repenser leur articulation."

Un pas en arrière de la présidence

Pour apaiser les tensions et préserver la fusion, le président entend ouvrir davantage le dialogue. "Ce projet de rapprochement est nécessaire pour l'avenir. Mais à quelle vitesse on va, quels compromis on est prêt à faire, cela il faut en discuter."

L'Upec a d'ailleurs diffusé un communiqué de presse mercredi 24 juin, rappelant que les scholas sont des "objets de réflexion et non des solutions définitives retenues pour l’organisation générale de la future université", tout en soulignant qu'il n'est pas question de "démanteler les universités."

Le communiqué indique également que le conseil d'administration qui se tiendra le 26 juin ne votera pas sur la mise en place de ces scholas mais sur la poursuite ou non du "processus de réflexion sur la création de la nouvelle université pendant la durée du mandat en cours".

Une première réponse aux revendications des syndicats : "Ce qu'on demande, c'est qu'il n'y ait pas de votes jusqu'aux prochaines élections début 2016 de nouveaux présidents dans les deux établissements, indique la représentante du Snesup-FSU. On se souvient du cas rennais où le projet pourtant bien avancé de fusion avait été arrêté suite à l'élection d'un nouveau président."

Pendant ce temps à l'Upem
Un rassemblement est également prévu à l'Upem, en parallèle du conseil d'administration organisé ce jeudi 25 juin 2015. "Les inquiétudes portent moins sur les changements de structure que sur la différence de taille entre les deux établissements", note Catherine Deville-Cavellin, représentante du Snesup-FSU à l'Upec.
Aller plus loin

- Lire le compte-rendu de la commission gouvernance qui évoque le concept des "scholas".
- Lire le communiqué de presse de l'Upec du 24 juin 2015 : "Précisions sur les débats actuels autour de la Nouvelle Université"
- Tous les documents relatifs au projet de fusion sont consultables sur le site Upec + Upem.

Marie-Anne Nourry | Publié le