Anniversaire d’Erasmus : 240 000 étudiants français pour souffler 20 bougies

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Anniversaire d’Erasmus :  240 000 étudiants français pour souffler 20 bougies
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Initié par Jacques Delors, en 1985,au cours de son  mandat de président de la Commission européenne  et lancé officiellement en juin 1987, le programme  Erasmus a fêté en France ses 20 ans. Il vient d’être reconduit par le Parlement  européen avec des objectifs de croissance pour  la période 2007-2013. L’occasion pour Educpros de faire le point sur les ambitions et les moyens  alloués au « programme éducatif phare » de la Commission.

Viva Espana !

3 millions : c’est le nombre d’étudiants que le Parlement souhaite voir participer au dispositif Erasmus en vue de doubler l’effectif d’ici à  2013. C’est aussi – effet du hasard... – le nombre  de spectateurs ayant vu L’Auberge espagnole, qui  contribua largement à la popularité de ce programme de mobilité. À ce jour, 240 000 Français se sont  « repassé le film ». L’Espagne étant d’ailleurs leur  destination préférée, adoptée par 24 % des 22 500  jeunes qui sont partis en 2005-2006, juste après le Royaume-Uni (20 %) et l’Allemagne (13 %).

Sur  place, ils restent en moyenne sept mois et perçoivent une bourse dont le montant moyen mensuel était de 124 € en 2005-2006 (110 € l’année précédente), sans tenir compte des autres aides possibles (notamment celles octroyées par les collectivités locales). Cette somme justifie sans aucun doute le recours au système D pour vivre à l’étranger, comme l’illustre le film de Cédric Klapisch, et fait surtout dire à la Commission européenne qu’il faut ouvrir Erasmus « à davantage d’étudiants, en particulier à ceux qui ne font pas partie des privilégiés ».  

Une enveloppe à partager

La Commission a également  demandé que le montant minimal de la bourse  Erasmus atteigne 200 € avant 2013. « C’est déjà le  cas dans certains pays de l’Union européenne, mais  la France est en bas du tableau », rappelle Valérie  Houvert, responsable du programme Erasmus en  France. Le budget alloué est conséquent – 370 millions d’euros à l’échelle européenne en 2007,dont  40 millions environ pour la France –, mais sans  doute pas assez élevé pour répondre aux nouvelles  ambitions.

Les 429 établissements d’enseignement supérieur qui ont utilisé Erasmus en 2005-2006  seront-ils, dans les années à venir, pris en tenaille  entre le souci de faire partir plus de monde avec  moins d’argent ou vice versa ? « Ces derniers reçoivent une enveloppe globale à chaque rentrée universitaire qu’ils répartissent eux-mêmes, explique  Valérie Houvert. Pour un séjour étudiant, par exemple, ils ont le choix entre ne pas délivrer de bourse  ou en donner une, avec un seuil de 50 € au minimum  et un plafond de 300 € au maximum. » 

Toujours plus d’Erasmus

À compter de la prochaine rentrée universitaire, les moyens affectés devront aussi  être utilisés pour les nouveaux champs d’action d’Erasmus adoptés par le Parlement. Au premier rang  figure le financement des stages étudiants en Europe,  auparavant inclus dans le programme Leonardo.  « Dans ce cadre, le montant minimal de la bourse est  de 500 € », précise Valérie Houvert. Autre nouveauté : les personnels techniques et administratifs, ainsi que des salariés d’entreprises européennes, pourront  aussi prétendre au dispositif.

Quant aux enseignants  (2 134 en France sont partis en 2005-2006), ils pourront désormais solliciter un financement Erasmus pour se former ou participer à un colloque, et non plus seulement pour enseigner. Selon Valérie Houvert,« l’objectif des trois millions d’étudiants sera sans aucun doute atteint en 2013.Erasmus a connu  des débuts confidentiels, mais, en France, nous avons  une croissance d’environ mille nouveaux étudiants  par an. Il paraît plus difficile d’accroître le montant  des bourses avec le budget actuel. »  

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