Dans les coulisses du futur fablab d'Orléans

Dominique Perez Publié le
Ouvrir un fablab ne se résume pas à la mise à disposition d’un parc de machines à la technologie pointue. À Orléans (Loiret), les initiateurs du projet ont d’abord veillé à créer en amont des liens entre les futurs utilisateurs. Entrée en scène à la rentrée 2014.

Il fait partie des quatorze dossiers retenus en décembre 2013 par la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services dans l'appel à projets lancé par le ministère du Redressement productif pour aider au développement des ateliers numériques. Dans les tuyaux depuis 2011, le fablab d'Orléans doit ouvrir ses portes à la rentrée 2014 au sein de l'université, plus précisément dans les locaux de Polytech et de l'IUT. Sa particularité est d'avoir été porté par la technopole d'Orléans, et donc d'être connecté directement au développement économique de la région.

Première étape : l'étude de marché

Impliquée dès le début de l'histoire par l'intermédiaire de Polytech, son école d'ingénieurs, et par l'IUT d'Orléans, l'université s'est "naturellement" imposée comme lieu d'accueil du nouveau fablab. Côté entreprises, l'étude de marché préalable a vite permis de vérifier sa légitimité et une demande particulièrement forte.

Au-delà des apports techniques, c'est d'abord la perspective d'ouvrir leur réseau qui a intéressé les sociétés locales : "Elles ne disposent pas toujours de toutes les ressources en interne, explique Vincent Marcé, chargé de mission études et prospective à Orléans Val de Loire Technopole. Elles seront contentes de croiser un designer, une autre entreprise, un passionné en pointe dans un ­domaine donné, d'établir des partenariats avec d'autres entrepreneurs..."

C'est également un moyen de trouver de futurs collaborateurs parmi les étudiants ingénieurs ou techniciens supérieurs qui fréquenteront le ­fablab. Enfin, les entreprises sont motivées par la perspective d'utiliser à peu de frais des équipements (machine à découpe laser, fraiseuse ­numérique, imprimante 3D...) dont elles ne ­dis­posent pas toujours pour réaliser des prototypes ou des pré-séries.

En dehors des plages "open-lab", le fablab – animé par un "fab manager", deux techniciens animateurs et une personne chargée de l'administration – sera accessible sur réservation ou consacré à des rencontres, ateliers de montage en commun, etc. Comptez environ de 10 à 20 e l'heure de location d'une machine.

Pour mesurer l'intérêt et le type de projets qui pourront être développés dans ce nouvel espace, un site Internet dédié a ouvert, avec la possibilité d'y adhérer : 90 membres commencent à échanger, à exprimer la volonté de partager des connaissances, de travailler à la création de produits et de services innovants. Certaines entreprises ont déjà fait part de leurs attentes de manière plus précise : "L'une d'elles souhaite impliquer des étudiants qu'elle a déjà identifiés pour un travail participatif autour de la mesure de la qualité de l'eau", précise Vincent Marcé. Un travail rendu possible par le développement d'une plate-forme numérique au sein du futur fablab.

Impliquer les collectivités

En ces temps de disette budgétaire, le projet ne pouvait pas rester à l'état d'une idée – aussi ­généreuse soit-elle – déconnectée de son contexte. "Il doit s'inscrire dans le réseau des ­acteurs locaux existants (formation, entreprises, laboratoire, ­association, etc.) puisque, par ­essence, il est un lieu de collaboration et non une île", souligne Vincent Marcé. L'une des conditions de réussite était aussi de "présenter un modèle économique viable. À l'heure ou les fonds publics se réduisent, les projets doivent faire la preuve de leur intérêt, et donc de leur succès, auprès des particuliers et des créateurs d'entreprises. Ce point est cependant un plus qui favorise le lien public-privé". D'ores et déjà, ­Région, Ville, Département et Communauté ­d'agglomération ont décidé de soutenir le projet, et un plan de financement sur trois ans a été ­élaboré, mais impossible pour l'heure d'en savoir plus. Une obole qui s'ajoutera à la subvention venue du ministère du Développement productif. Elle repré­sentera au maximum 70 % du ­montant total de chaque projet sélectionné, soit entre 40.000 e et 120.000 € à Orléans.


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