L’engagement associatif, un tremplin vers l’emploi

Catherine de Coppet Publié le
Savoir gérer un budget, une équipe, établir une stratégie de communication... L’engagement associatif est, pour un étudiant, l’occasion d’acquérir des compétences de plus en plus remarquées par les recruteurs. Écoles et universités commencent à les reconnaître dans les cursus. Une enquête Interface.

Dans la panoplie des solutions offertes aux établissements d’enseignement pour favoriser l’insertion professionnelle, l’engagement associatif des étudiants (culturel, sportif, solidaire, etc.) est devenu depuis quelques années un outil intéressant, voire incontournable. En matière de recrutement, les entreprises mettent en effet de plus en plus en avant la personnalité et l’expérience des candidats. Sur le terrain, les jeunes diplômés eux-mêmes ont tendance à insister sur ces compétences. “Cet aspect du parcours est de plus en plus intégré au CV des candidats aux stages”, témoigne Sandrine Cornier, responsable projets communication interne chez Fournier Habitat, spécialiste des meubles de cuisine.

Associations étudiantes, ONG, Junior-Entreprises, service civique... l’engagement étudiant prend des formes multiples, encouragées de manière croissante par les établissements, notamment les universités. “Entre 2010 et 2014, nous avons multiplié par trois le nombre d’établissements partenaires, en particulier du côté des universités”, souligne Aymeric Marmorat, directeur exécutif d’Enactus, une association qui accompagne les étudiants dans le montage de projets d’entrepreneuriat social. Une évolution portée par le contexte institutionnel et législatif.


“Le processus de Bologne [qui institue un espace européen de l’enseignement supérieur, à travers notamment la mise en place du LMD], mais aussi la loi LRU ont donné un coup d’accélérateur en présentant l’activité associative comme un complément important au diplôme”, note Élise Renaudin, secrétaire générale de l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), un réseau d’étudiants solidaires intervenant dans les quartiers populaires, qui milite pour une reconnaissance, par les établissements et les entreprises, de l’engagement étudiant. Dans le même esprit, un décret de 2011 précise les modalités de valorisation du service civique par les établissements d’enseignement supérieur. Mais, sur le terrain, comment se déploie cette politique de soutien à l’engagement associatif ? Quels sont les outils et bonnes pratiques à l’œuvre ?

Le processus de Bologne mais aussi la loi LRU ont donné un coup d’accélérateur en présentant l’activité associative comme un complément important au diplôme
(Elise Renaudin)

Créer des crédits ECTS


Fortement encouragée par les textes, la création de crédits ECTS (European Credits Transfer System) liés à l’engagement associatif des étudiants est une option de plus en plus répandue au sein des établissements, convaincus de l’importance d’intégrer les savoir-faire à leur pédagogie.

Les étudiants responsables d’associations gèrent des budgets très conséquents, comparables à ceux d’un chef d’entreprise”, souligne Nathalie Hector, directrice de l’ingénierie Learning by Doing chez Kedge Business School – qui compte 52 associations étudiantes sur ses différents sites (Bordeaux, Marseille, Toulon). Ici, les étudiants du programme Grande École doivent mener deux “projets-actions” pour obtenir leur diplôme, au sein d’une association ou en dehors.

Notre objectif, en rendant ces projets obligatoires, était de gagner en professionnalisme”, précise Nathalie Hector. Selon Céline Salles, responsable des associations sur le site marseillais, l’expérience associative est “une réelle opportunité de développement professionnel : les étudiants se confrontent au réel, à l’impact de leurs décisions, à la responsabilité pénale, etc.”.

D’autres établissements, telle l’université Paris Diderot-Paris 7, misent sur le volontariat. “Nous avons créé une UE libre de 30 heures sur un semestre, représentant trois crédits ECTS et ouverte à tous les étudiants quel que soit leur niveau, indique Fouzia Mailly-Zerari, enseignante-chercheuse chargée de mission Valorisation de l’engagement étudiant. Il n’y a pas de note mais un rapport présenté en soutenance collective.” Une UE unique dans le cursus, que l’étudiant pourra “prolonger” autant d’années qu’il le souhaite, via une unité facultative qui n’est pas inscrite dans le diplôme. Selon l’AFEV, 44 universités avaient aménagé ce type d’UE libre en 2010.

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