Numérique : secteur porteur cherche compétences

Jean Chabod-Serieis Publié le
D’un côté les emplois, de l’autre, les compétences. Entre les deux, un décalage. Le secteur numérique (plus d’un million d’emplois) se transforme pour faire coïncider l’offre et la demande. Qu’attendent les recruteurs ? Comment peuvent réagir écoles et universités ?

Le paysage est si vaste qu'il faut prendre un peu de hauteur pour embrasser d'un seul coup d'œil les métiers du numérique qui, selon l'APEC (Association pour l'emploi des cadres), enregistrent l'un des taux de croissance les plus forts : entre 2012 et 2013, 90 % des entreprises sondées avaient recruté au moins un cadre dans ces métiers. Mieux, selon l'indicateur mensuel APEC des offres d'emploi cadres, l'informatique représente à elle seule 26 % des offres d'emploi (soit plus 160.000 offres en 2013).

Les métiers concernés recouvrent les champs de l'édition logicielle et des services informatiques (720.000 sala­riés, dont 622.000 informaticiens, hors fonction publique), du conseil en technologie et de l'Internet. Ce dernier représente à lui seul 700.000 emplois directs et autant d'indirects selon le cabinet McKinsey (étude 2011). Dans la seule partie Web, un portail interministériel recense 74 métiers. Mais ces métiers dépassent largement le seul secteur numérique : un commerçant, un transporteur, une mutuelle ont chacun besoin d'un réseau informatique fiable ou d'un site Internet.

D'ailleurs, selon Syntec, à l'avenir, la création d'emplois dans ces métiers se fera davantage hors branche qu'à l'intérieur ; sur les 36.700 emplois "numériques" qui vont être créés d'ici 2018, près de 21.000 le seront dans des entreprises sans relation directe avec le numérique.
Dans ce mouvement, des métiers vont se développer : architecte réseaux, développeur mobile, chef de projet (Web et conseil), spécialiste en cyber-sécurité, concepteur-développeur de jeux vidéo, Web designer, ainsi que tous les métiers liés au big data et au cloud computing. D'autres vont connaître une forte régression : technicien ­d'exploitation, technicien sup­port ou encore concepteur-développeur mainframe (sur d'anciens langages informatiques). Un bel avenir en perspective...

Les carences du secteur

Pourtant, les entreprises ont du mal à ­recruter. "Nous sommes en manque de compétences, ­dé­plore Sté­phane Dahan, de l'association Pascaline qui promeut les formations et les métiers du numérique auprès des jeunes générations, bien que 40.000 postes se libèrent par an et que beaucoup d'entre eux proposent des salaires entre 30 et 40 K€." La faute à une mauvaise image du secteur (bourré de geeks man­geurs ­de pizzas) qui a évolué en mé­connaissance des métiers.


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Jean Chabod-Serieis | Publié le