Bernadette Madeuf (présidente de l'université Paris-Ouest-Nanterre) : « S'agissant des PRES, nous sommes ouverts à tous les partenaires potentiels »

Propos recueillis par Olivier Monod Publié le
Bernadette Madeuf (présidente de l'université Paris-Ouest-Nanterre) : « S'agissant des PRES, nous sommes ouverts à tous les partenaires potentiels »
Bernadette Madeuf - Présidente Université Paris 1 // © 
L’université Paris-Ouest-Nanterre-la Défense ne veut pas être oubliée des grandes manœuvres actuelles dans l’enseignement supérieur. Elle est en effet absent des PRES, Idex et du Plan campus. La présidente de l'université, Bernadette Madeuf, défend les qualités de son établissement.

Alors que les premières Idex ont été attribuées , l’université Paris-Ouest-Nanterre-la Défense se trouve toujours isolée . Elle ne figure dans aucun PRES, Plan campus ni Opération d’excellence. Manque-t-elle d’arguments pour attirer des partenaires ?

Je ne le crois pas ! Si l’on reprend le classement fondé sur les chiffres donnés au jury chargé d’attribuer les Idex, on se rend compte que Nanterre, seule, rivalise avec beaucoup de PRES, comme le montre le tableau ci-dessous. Et encore, on ne regarde là que les chiffres bruts ! Si l’on pondère les données par rapport à la taille des entités observées, les résultats de Nanterre sont encore meilleurs !

Vous voulez dire que votre université peut être autonome et former un PRES à elle seule ?

Pas du tout. Nous sommes ouverts à la discussion avec tous les partenaires potentiels, mais, pour le moment, personne ne semble nous entendre. Les universités parisiennes sont réticentes à s’allier avec un établissement de « banlieue » sur un pied d’égalité. Leur souhait est que nous devenions un collège universitaire, pendant que les universités intra-périphériques resteraient des universités de recherche. Pourtant, notre potentiel et nos résultats, en termes de recherche notamment, méritent d’être valorisés. Quant à nos homologues de banlieue, elles nous craignent à cause de notre taille. [Nanterre accueille 33.000 étudiants, contre moins de 20.000 pour Versailles-Saint-Quentin ou Cergy, NDLR].

Votre université a souvent été écartée de regroupements ?

Malheureusement oui, la liste est longue. Nous avons par deux fois formulé une demande de rapprochement auprès du campus Condorcet, sans demander d’hectares sur le campus. Il nous semble qu’un pôle SHS [sciences humaines et sociales] en Île-de-France peut difficilement occulter le fait que la principale bibliothèque en la matière se trouve chez nous, ainsi que 14 UMR en SHS. Nos demandes ont été rejetées.

De même, nous avons eu des discussions constructives avec UniverSud, qui est un regroupement à dominante scientifique. Nous pourrions être le pendant SHS du campus de Saclay en termes de taille et d’excellence. L’accouchement difficile du campus de Saclay ne permet pas aux acteurs d’envisager sereinement un tel rapprochement à l’heure actuelle.

Enfin, j’ai proposé aux présidences de Versailles et de Cergy de participer à un projet d’Idex en commun, mais elles ont préféré s'allier ensemble ...

On dit souvent que Nanterre a manqué le train des PRES. Pensez-vous que cela soit le cas ?

Je ne pense pas qu’on puisse parler de train, ou alors il y a eu deux trains en Île-de-France, en 2007 et en 2010 !  En 2007, l’équipe dirigeante n’avait certes pas jugé la création d’un PRES comme étant une priorité. Mais, depuis mon élection en 2008, nous avons rencontré de nombreux acteurs et œuvré dans ce sens.

Le gouvernement vous soutient-il ?

Il a clairement dit qu’il ne laisserait pas tomber les universités hors PRES. Cela dit, un signal politique positif en notre faveur serait le bienvenu.

Positionnement de Nanterre par rapport aux PRES ayant déposé un projet d'Idex (source : Nanterre) 

Propos recueillis par Olivier Monod | Publié le