Clara Doly (UVSQ) : "Nous voulons structurer le métier de responsable développement durable"

Céline Authemayou Publié le
Clara Doly (UVSQ) : "Nous voulons structurer le métier de responsable développement durable"
Campus de St Quentin ©Jan Hodac (UVSQ) // © 
Le métier de responsable développement durable au sein des universités et des grandes écoles s'organise. A l’initiative de plusieurs acteurs du secteur, une association vient d’être créée. Le Cirses, pour Collectif pour l’intégration de la responsabilité sociétale et du développement durable dans l’enseignement supérieur, vise à structurer cette nouvelle profession et à faire reconnaître ses compétences. Clara Doly, chargée de mission développement responsable à l’université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et présidente du Cirses revient sur les fondements de l’association.

Clara Doly directrice développement durable responsable à l'UVSQLe projet était en discussion depuis quelques mois. Le voici désormais sur pied. Quel est le premier objectif de cette nouvelle association, Cirses ?

Le Cirses est une association à but professionnel : elle vise à organiser et à structurer le métier de responsable développement durable (DD) dans les établissements d'enseignement supérieur français. Pour le petit clin d'œil, Cirses signifie "chardon" en latin. Loin de moi l'idée d'être le poil à gratter du secteur, mais il faut continuer de s'accrocher !
Plus sérieusement, il est important de reconnaître ces nouvelles compétences et d'accompagner les établissements qui souhaitent dédier un poste à cette fonction. Il y a quelques années, il en avait été de même pour les métiers de la qualité ou des TICE, par exemple.

Outre la reconnaissance de votre métier, le but est-il également d'avoir une approche terrain ?

En effet, l'association doit aussi assurer la promotion des politiques DD dans les établissements et au-delà. Sur un même territoire, les collectivités peuvent se rapprocher des universités, échanger pour créer une vraie cohérence d'action. Le Circes doit être un espace de dialogue et de partage d'expériences.
Pour cette première année, nous avons établi deux objectifs. Nous allons tout d'abord réaliser une enquête pour savoir quels profils se cachent derrière ce métier de responsable DD. On le sait, ils sont variés : chargés de communication, ingénieurs, qualiticiens... Les statuts aussi divergent : fonctionnaires, CDI, CDD, etc.
Ensuite, nous allons identifier les formations continues proposées par nos établissements en matière de DD pour pouvoir avoir une vue d'ensemble de l'offre. Nous proposerons également des ateliers thématiques à nos membres. Le but est donc bien évidemment de répondre à des besoins très opérationnels, très concrets.

Le but de Cirses est de répondre à des besoins très opérationnels, très concrets

L'association est encore toute jeune, combien comptez-vous de membres ?

Nous avons pour l'instant une dizaine d'adhérents, qui sont présents sur l'ensemble du territoire : Rouen Nantes, Nice, Grenoble, Marseille... Les portes de l'association sont ouvertes à tous : universités, écoles privées, écoles publiques... Peuvent y adhérer les vice-présidents chargés de développement durable comme les chargés de missions. Nous aurons également des membres associés, tels que les collectivités ou les établissements.

Parmi les premiers membres, on note la présence d'établissements connus pour leur engagement en matière de DD. Nantes, Grenoble, votre université (UVSQ) pour n'en citer que quelques-uns...

Comme toujours, il faut une impulsion ! Il est vrai que depuis 2006-2007, nous nous retrouvons tous régulièrement pour travailler ensemble, avec la CPU et la CGE, sur le plan vert et son évaluation. Mais encore une fois, l'association est ouverte à tous.

La CPU vient d'annoncer que son "comité développement durable" se transformait en "comité de transition énergétique". Le premier comptait des chargés de mission DD. Le second, uniquement des présidents d'université. Est-ce une façon de vous "mettre de côté" ?

Il est vrai que les chargés de mission DD siégeaient dans l'ancien comité. Mais nous serons toujours présents dans les discussions au sein du nouveau comité. Nous reprenons notre place : celle qui consiste à aider à la décision, à répondre de façon concrète et technique aux questions des établissements. Je crois que cette organisation en binôme peut très bien fonctionner.

La création de cette association intervient à un moment où quelques établissements volontaires vont expérimenter une labellisation "développement durable". Quelle est la position de la Cirses sur le sujet ?

Notre vocation n'est pas de nous positionner sur ce dossier. Aujourd'hui, nous sommes en phase expérimentale, avec des établissements qui vont tester cette labellisation. Nous allons être là pour accompagner les responsables DD, d'un point de vue très pratique.

Le Cirses et son bureau
Présidente : Clara Doly, directrice développement responsable, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Vice-Président : Fabien Thoumire, chef de projet développement durable et responsabilité sociétale, université de Rouen
Vice-Présidente : Nina Hautekeete, vice-présidente politique environnementale, université de Lille 1 
Secrétaire : Nelly Donneaud, directrice développement durable, Aix-Marseille université
Secrétaire adjoint : Pierre Kermen, chargé de mission développement durable, université Joseph Fourier Grenoble 1
Trésorière : Gaëlle Mourier-Bouchon, directrice qualité et développement durable, université de Nantes
La CPU et la CGE signent une charte biodiversité
En marge de la conférence environnementale, où CPU et CGE étaient cette année intégrées, les deux instances ont signé le 25 septembre 2013 une charte biodiversité dans les établissements de l'enseignement supérieur et la recherche.
Le document fixe quatre objectifs pour les établissements membres des deux institutions :
- intégration durable de la biodiversité dans la politique de l’établissement
- sensibilisation, information et accompagnement dans l’action des parties prenantes de l’établissement
- intégration de la biodiversité dans les missions de recherche et d’enseignement de l’établissement
- exemplarité et expérimentation au sein même de l’établissement.
Céline Authemayou | Publié le