Dieter Lenzen (président de l'université de Hambourg) : "Le développement durable doit être une préoccupation partagée par tous et à tous les niveaux de l'université"

Propos recueillis par Caroline Franc Publié le
Dieter Lenzen (président de l'université de Hambourg) : "Le développement durable doit être une préoccupation partagée par tous et à tous les niveaux de l'université"
Lenzen Dieter // © 
L'université de Hambourg est l'un des établissements européens les plus en pointe en matière de développement durable. Loin de se borner à des déclarations de principe, cette politique s'inscrit à tous les niveaux de la recherche, de l'enseignement et de la gouvernance de l'établissement. Un engagement qui s'incarne physiquement par la création d'un centre de compétences chargé de piloter et de coordonner les actions en la matière. Dieter Lenzen, président de l'université de Hambourg, répond à nos questions avant sa venue sur le colloque «Eco-campus, formations et responsabilité sociétale» , organisé les 19 et 20 janvier par la Conférence des Présidents d’Université (CPU) et la Conférence des Grandes Ecoles (CGE).

Comment est né cet engagement de l'université de Hambourg en faveur du développement durable ?

Cette implication en faveur d'une politique durable est en premier lieu due à la nature même de nos activités de recherche. En effet, notre établissement se distingue par ses travaux poussés sur le climat. Cela l’a naturellement amené à s'interroger sur la façon dont il pouvait contribuer à sa façon au développement durable. Mais cela n'explique pas tout. Nous avons aussi pris conscience année après année du rôle évident que les établissements d'enseignement supérieur ont à jouer. Les universités peuvent et doivent être moteur dans ce nécessaire changement de comportement de la société tout entière.
 
Comment cette politique se manifeste-t-elle ?

Quatre axes sous-tendent notre engagement. Le premier met l'accent sur des sujets particuliers en matière de recherche et d'enseignement. Nous avons ainsi fondé le «Centre de recherche sur les systèmes terrestres et le développement durable», qui centralise l'expertise de nos unités de recherche dans les domaines des ressources marines, du climat, de l'environnement, etc. Second axe : une réflexion critique sur la nature du travail scientifique et la création de connaissances. La troisième piste se concentre sur les méthodes d'enseignement et d'apprentissage. À ce titre, un collège universitaire a été créé afin d'aider tout particulièrement les nouveaux étudiants ou ceux éprouvant certaines difficultés en raison par exemple d'origines plus modestes ou d'un parcours académique atypique. Enfin, quatrième orientation, la gouvernance de notre établissement a été repensée. Concrètement, cela se manifeste par exemple par une plus grande participation des différents acteurs à la prise de décision, et ce pour des projets à grande échelle tels que la conception des plans de nouveaux bâtiments ou la réorganisation d'un département de recherche.

Avez-vous une équipe dédiée à cette politique ou est-elle de la responsabilité de tous les départements de l'université ?

Nous partons du principe que le développement durable doit être une préoccupation partagée par tous et à tous les niveaux de l'établissement. Toutefois, il nous a semblé indispensable qu'une entité soit consacrée à son impulsion. Nous avons donc mis en place le «Competence Center Sustainable University». Ce centre de compétences est chargé de coordonner le lancement et l'exécution des projets scientifiques en matière de développement durable, mais il sert aussi de laboratoire, voire d'incubateur pour de nouvelles expériences. Il favorise également la mise en réseau des différents acteurs impliqués dans ces politiques, qu'ils soient internes ou extérieurs à l'université, et assure enfin le suivi et l'évaluation de toute notre politique de développement durable.

Propos recueillis par Caroline Franc | Publié le