Le but de l'enseignement des langues est-il de rendre tout le monde bilingue ?
Il y a encore quelques années, on partait du principe que le but de tout apprenant était d'atteindre le niveau du locuteur natif. Cette démarche est vraie pour un tout petit pourcentage des apprenants.
Il existe un large éventail de motivations et d'objectifs chez ceux qui font la démarche d'apprendre une langue, et particulièrement en milieu scolaire. Les langues vivantes sont une matière comme les mathématiques, par exemple, mais tout le monde ne va pas devenir bilingue, de la même manière que tout le monde ne deviendra pas mathématicien.
(…)
L'immersion totale est-elle la meilleure manière d'apprendre une langue ?
Pas nécessairement. L'être humain n'est pas une éponge. On voit dans les populations de migrants des personnes complètement immergées dans une nouvelle langue mais chez qui le processus d'acquisition ne s'enclenche pas, ou du moins ne va pas au-delà d'un certain stade. Cela arrive quand la personne n'a pas le réflexe d'apprentissage, notamment à cause d'une scolarisation trop faible dans sa propre langue. Elle n'a pas nécessairement les outils pour traiter les stimuli extérieurs.
Ainsi, dans l'apprentissage des langues, la qualité des input compte autant que la quantité. Il est important de multiplier les situations et les modes d'apprentissage, par l'écriture, le dialogue, l'écoute, la lecture...
Lire l'intégralité de l'entretien sur Chercheurs d'actu
"Le niveau de langue, un indicateur du degré d'ouverture internationale d'un pays", le billet de Stéphan Bourcieu