Gérard Blanchard (université de La Rochelle) : « Le passage à l’autonomie et la fondation sont mes priorités»

Propos recueillis par Philippine Arnal Publié le
Gérard Blanchard (université de La Rochelle) : « Le passage à l’autonomie et la fondation sont mes priorités»
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En janvier 2009, l’université de La Rochelle fera partie des vingt premières à expérimenter l’autonomie élargie, excepté sur le plan patrimonial. Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, devait rendre visite à son président le 24 octobre sur le thème de l'autonomie. Gérard Blanchard, élu président le 21 avril 2008 avec vingt voix pour et deux abstentions, a fait de l’autonomie élargie et de l’engagement dans le PRES aux côtés des universités de Poitiers et de Limoges les éléments centraux de son programme.

Pourquoi avez-vous demandé à passer à l’autonomie élargie dès janvier 2009 ?
Nous avons fait ce choix pour des raisons stratégiques : notre université étant jeune et de petite taille, c’est l’occasion de montrer que nous sommes capables d’être dans le top 20 des universités. L’échéance courte est un élément de motivation supplémentaire. Nous voulons renvoyer une image de dynamisme, de réactivité et d’ouverture sur la société, et montrer que nous pouvons être dans le peloton de tête. La décision a été prise par le président précédent [NDLR : Michel Pouyllau] à la rentrée 2007. À partir de là, le passage à l’autonomie élargie est devenu un enjeu pour la présidence, puis l’élément central de mon programme. J’ai évité de me placer sur le plan politique, préférant agir rapidement plutôt que de devoir subir la loi. Ensuite, j’y vois un espace de liberté supplémentaire, un moyen de plus pour un petit établissement comme le nôtre d’exister pleinement. Nous voulons être pionniers.

Comment vous préparez-vous à cette échéance ?
Nous sommes dans une phase technique et opérationnelle. Le compte rendu de l’audit que nous avons eu en mars 2008 est très positif sur le plan des ressources humaines et du système d’information, et relativement bon pour la partie immobilière. En revanche, il a révélé certaines faiblesses sur le plan financier et comptable. La dizaine de points relevés par cet audit sont devenus pour nous les bases d’un cahier des charges. En trois mois, nous avons réalisé 80 % de notre plan d’action. Trois cadres de catégorie A et B ont été recrutés pour les services administratifs. Nous sommes en discussion avec le ministère sur la manière de dégager d’autres marges financières, notamment par des transferts et des échanges d’emplois. Les fonctions d’entretien par exemple pourront être externalisées et transformées en postes administratifs. En termes d’organisation, la comptabilité a été séparée du service financier et chaque service est devenu une direction à part entière.

Parmi les premières à passer à l’autonomie élargie, l’université de La Rochelle risque d’essuyer les plâtres. Pensez-vous que le budget et la subvention alloués seront suffisants ?
Notre budget va passer de 24 millions à près de 60 millions d’euros avec la prise en charge de 450 postes. Concernant le bonus de 250 000 € : 200 000 € seront mobilisés pour la certification obligatoire des comptes par un cabinet externe. Les 50 000 € restants entrent dans une démarche indemnitaire à destination des collègues qui se sont investis dans la réorganisation. Enfin, nous avons décidé de déposer les statuts de notre fondation d’ici à la fin de l’année 2008, et j’ai déjà commencé à démarcher les entreprises. La ministre ne peut pas se permettre d’échouer dans sa réforme. C’est pourquoi nous pouvons espérer une aide complémentaire si nous rencontrons des difficultés.

Est-ce réaliste de mener de front la constitution du PRES et la mise en place de trois projets d’instituts ?
Le passage à l’autonomie et la création de la fondation sont mes priorités pour la fin de l’année 2008. Elles ne dépendent que de nous. Ensuite, la création du PRES résulte de notre capacité à être en phase avec les présidents des universités de Limoges et de Poitiers. Elle doit se faire dans les trois à six prochains mois. Quant aux instituts, j’ai déjà nommé les chargés de mission qui doivent aboutir dans un à trois ans à la création et à la certification d’un institut de gestion, de l’institut universitaire Asie-Pacifique et d’un institut polytechnique.

Propos recueillis par Philippine Arnal | Publié le