Guy Cathelineau (Rennes 1): "Pourquoi je suis candidat à la présidence de la CPU"

Olivier Monod Publié le
Guy Cathelineau (Rennes 1): "Pourquoi je suis candidat à la présidence de la CPU"
Guy Cathelineau - Université Rennes 1 // © 
Après Jean-Loup Salzmann, c'est au tour de Guy Cathelineau, président de l'université Rennes 1 de présenter à EducPros son projet pour la présidence de la Conférence des présidents d'université. Avec Philippe Augé (Montpellier 1) et Jean-François Balaudé (Paris Ouest Nanterre la Défense), ils forment le second ticket de prétendants aux élections du 20 décembre 2012.

Pourquoi êtes-vous candidat à la tête de la CPU ?

Il faut une réelle ambition internationale et européenne pour nos universités. Nous devons tenir notre rang. Je connais l’importance de la CPU dans le partage d’une stratégie pour les universités.

Je suis moi-même rentré à la CPU par la commission de la recherche et de l’innovation, en tant que vice-président d’abord et comme président ensuite. J’ai travaillé en équipe et en concertation avec d’autres pour une meilleure coordination avec les organismes de recherche. J'ai pu beaucoup échanger sur les objectifs de notre enseignement supérieur.

Selon vous, quelle doit être la place des universités françaises dans le paysage mondial ?

Notre système d’enseignement supérieur et de recherche doit faire partie des meilleurs internationaux. Nos universités doivent compter en Europe et dans le monde sur le plan de la formation. Il faut donc se donner les moyens de cette ambition et l’Etat doit aligner ses efforts en la matière sur ceux de l’Allemagne ou du Royaume-Uni. Si nous voulons les concurrencer, il faut nous donner les moyens de le faire.

La question des moyens est aussi la priorité de la liste menée par Jean-Loup Salzmann.

Oui, car c’est un thème important. Mais nous défendons une vision à plus long terme. Cette année, la répartition des crédits pour 2013 est tombée le 13 décembre ! Ce n’est pas sérieux. Nous voulons demander à l’Etat un budget programmatique sur au moins 4 ou 5 ans pour avoir de la lisibilité en interne et bâtir une stratégie cohérente.

En dehors de cette question, cruciale, des moyens, quels sont les autres points sur lesquels vous voulez travailler particulièrement ?

L’attractivité internationale et les relations entre sciences et société. Il y a un travail important sur ce deuxième point. Les universités doivent s’emparer de cette question et retrouver leur place dans la société. La CPU a certainement un rôle de coordinateur à jouer sur ce plan.

Concernant l’attractivité internationale, nous voulons défendre la proposition n°1 émise lors de la contribution de la CPU aux Assises "donner aux universités les moyens nécessaires pour répondre aux enjeux d’internationalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche", et demander un nouveau cadre législatif sur la question.

A ce sujet, qu’attendez-vous du projet de loi à venir, suite aux Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche ?

Nous souhaitons que la CPU participe activement aux discussions menant à la future loi. Nous avons émis 73 propositions consensuelles (pdf) entre tous les présidents d’université, il appartiendra au prochain bureau de défendre ces positions.

Nous souhaitons une gouvernance efficace. Il n’est pas imaginable de séparer l’élection du président de celle des conseils. Nous voulons des établissements gouvernables. Ceci dit, il faut aussi réinstaurer de la démocratie dans les conseils d’administration et rééquilibrer les relations entre les composantes et le pouvoir central.

D’un point de vue plus global, nous nous dirigeons vers des politiques de site dans lesquelles écoles et universités doivent avancer ensemble dans une stratégie commune et gagnante.

Nous voulons demander à l’Etat un budget programmatique sur au moins 4 ou 5 ans pour bâtir une stratégie cohérente.


Finalement, les propositions des deux listes se recoupent sur beaucoup de points.

Nous nous démarquons sur quelques points.  Nous insistons vraiment sur cette notion de budget à long terme afin de pouvoir mettre en place une réelle stratégie dans les établissements. De plus, nous ne voulons pas d’un budget constant, qui pousserait l’Etat à faire de la redistribution, nous souhaitons une réévaluation des crédits alloués aux universités. Notre liste est également fortement impliquée sur le thème de l’implication des universités sur les problématiques de sciences et de société.

Ceci dit, la CPU a émis 73 propositions lors des Assises. Ces propositions représentent des points de convergences des présidents d’université.

Dans aucune des deux listes, on ne note la présence des grands vainqueurs des Investissements d'avenir. De même, le Grand Ouest est représenté des deux cotés, que faut-il en conclure ?

Nous n’avons pas fait le calcul des Idex. Cela montre que nous sommes sensibles à la question de nos territoires oubliés par le grand emprunt. Pour notre part, notre liste comporte des forces complémentaires. Jean-François Balaudé, jeune président d’université, représente une université de SHS et est très porté sur les questions de sciences et société. Philippe Augé vient d’une université pluri-disciplinaire, il a une grande expertise sur les questions juridiques et pédagogiques.

Il faut de la diversité dans le bureau pour pouvoir confronter des cultures et des points de vue. Nous ne voulons pas segmenter la CPU. Au contraire, nous avons besoin d’une CPU unie, forte et indépendante pour permettre une prise de conscience à tous les niveaux de l’Etat des vraies conditions dans lesquelles se trouvent l’enseignement supérieur et la recherche.

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Olivier Monod | Publié le