Après en avoir délibéré en conseil d'administration fin mars 2014, vous plaidez devant le ministère pour devenir une université à part entière. Quels sont les enjeux ?
Nous connaissons une croissance considérable de nos effectifs étudiants depuis plusieurs années. Nous en comptons cette année 3.650, et nous devrions atteindre les 4.000 à la rentrée 2014 ! Dans ce contexte, notre taux de passage entre la L1 et la L2 est l'un des meilleurs de France : 51,5 %. Autres atouts : deux laboratoires en propre, une école d'ingénieurs... Pour transformer l'essai, pour passer à l'âge adulte, il nous est nécessaire d'acquérir une gouvernance plus autonome, plus souple. Ce que nous permet difficilement notre statut actuel d'établissement public administratif. Miser sur notre établissement, c'est aussi répondre à un enjeu républicain : celui de l'égalité territoriale !
Ne s'agit-il pas aussi d'un enjeu d'égalité devant les budgets ?
Ramenée à notre périmètre, notre dotation de moyens est, il est vrai, la plus faible de France. Ce qui signifie la mise en œuvre d'une stratégie de ressources propres délicate. Le ministère, dans ces temps de disette, optimise ses investissements, mais nous a octroyé 45 postes. C'est malheureusement très insuffisant compte tenu de l'augmentation rapide des effectifs étudiants.
Ramenée à notre périmètre, notre dotation de moyens est la plus faible de France
Vous souhaitez, parallèlement, intégrer le projet toulousain de Comue (Communauté d'universités et établissements). Pourquoi ?
Nous entendons participer pleinement à la coordination régionale de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce qui suppose des acteurs mis sur un pied d'égalité. Dans ce cadre, nous souhaitons prendre le statut de membre, et non celui d'associé renforcé, ni d'associé. Une option que le ministère doit valider prochainement. Ce choix signifierait que le projet d'université de Toulouse devienne, dans les faits, celui d'université de Toulouse et... de Midi-Pyrénées !
Avant 1992, les étudiants de Midi-Pyrénées devaient aller à Toulouse pour mener leurs études universitaires. Première (petite) rupture avec cette logique jacobine de province : la naissance, en 2002, du CUFR (Centre universitaire de formation et de recherche), via des rattachements à Toulouse 1, 2 et 3. Sa mission : coordonner l'offre universitaire du Nord-Est de Midi-Pyrénées. Un espace qui totalise aujourd'hui environ 10.000 étudiants, avec notamment trois IUT qui ne relèvent pas du CUFR.