Jean-Pierre Helfer : « La proximité entre l’AERES et la commission que je préside est prévue dans les textes »

Propos recueillis par Géraldine Dauvergne Publié le
Jean-Pierre Helfer : « La proximité entre l’AERES et la commission que je préside est prévue dans les textes »
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Jean-Pierre Helfer, président de la commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG), et directeur général d’Audencia à Nantes, a fait part le 13 février à Jean-François Dhainaut, directeur de l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), des missions, des méthodes et des résultats de son groupe d’experts. Il répond ainsi indirectement aux déclarations de Bernard Saint-Girons, directeur général de l’enseignement supérieur, selon lesquelles les missions de la commission dite « Helfer » seraient appelées à se fondre dans celles de l’AERES.

Quel est l'avenir de votre commission, face aux très larges champs couverts par l’AERES ?

Au moment de la sortie du décret du 3 novembre 2006, relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’AERES, nous nous étions félicités de la manière claire dont ce texte indiquait que la commission Helfer continuerait à vivre sa vie, l’AERES se trouvant chargée de surveiller nos procédures. Ce décret indique aussi que les instances d’évaluation que sont la commission Helfer et la commission des titres d’ingénieurs peuvent proposer un candidat pour siéger au conseil de l’AERES. C’est ce que nous avons fait : à ce titre, Géraldine Schmidt, membre de la commission Helfer, est désormais également membre du conseil de l’AERES. La logique de proximité entre l’AERES et la CEFDG est ainsi prévue dans les textes, depuis la création de l’agence.

Quel était l’objet de votre rencontre avec Jean-François Dhainaut, président de l’AERES ?

J’avais sollicité cette rencontre un mois et demi auparavant. J’y étais accompagné d’autres membres de la commission : Géraldine Schmidt, François-Xavier Cornu, directeur de l’enseignement à la CCI de Paris, et Guy Naulin, du conseil économique et social. Lors de cette première séance de travail, qui s’est tenue mercredi 13 février, nous avons remis au président Dhainaut notre référentiel et les comptes-rendus d’activités des années passées. Nous lui avons expliqué nos méthodes de travail, et souligné que la composition de la commission Helfer respectait une double parité : entre représentants des formations et ceux des entreprises, et entre l’université et les grandes écoles.

Nous avons rappelé que nous étions une instance d’évaluation, et non d’accréditation (1), et que nous ne souhaitions pas agir à l’échelle européenne. Du travail de la commission Helfer a résulté une progression du niveau de l’ensemble de nos écoles au cours de ces dernières années. Nous avons eu la satisfaction de voir que la CEFDG et l’AERES concevaient l’évaluation sur des bases semblables. Ce sera au tour de l’AERES de nous exposer, en mars, ses méthodes de travail. Puis il nous faudra réfléchir à la mise en œuvre de notre collaboration.

Dans une précédente interview recueillie par Educpros, Jean-François Dhainaut évoque la possibilité pour l’AERES d’établir un classement, d’ici un à deux ans, des universités « à vocation internationale ». Est-il envisageable que la CEFDG fasse un jour de même, pour les écoles de gestion et de commerce ?

Il est hors de question pour nous de faire des classements. Nous ne nous sommes même jamais posé cette question ! Nous évaluons des formations, non des établissements. Notre mission est de donner au ministère un avis sur chaque formation. Etablir un classement, ce n’est pas notre boulot.

La commission Helfer serait-elle prête à faire siennes certaines pratiques de l’AERES, notamment la publication de ses rapports ?

A titre personnel, je considère que ce serait excellent. Pour qu’une évaluation soit équitable, elle doit être transparente et contradictoire. C’est-à-dire que l’évalué doit pouvoir répondre. Aujourd’hui, la commission Helfer ne rend pas publics ses rapports d’experts – élaborés lors des premières demandes de visas et de grades de master -. Nous les remettons directement au ministre. Mais nous serions prêts, je pense, à les publier. Quand ce sera le cas, il nous faudra être encore plus attentifs qu’aujourd’hui à leur contenu.

(1) contrairement à la commission des titres d’ingénieurs, NDLR.

Propos recueillis par Géraldine Dauvergne | Publié le