Lise Dumasy (Grenoble 3) : "J'attends de la future loi une nouvelle forme d'université"

Camille Stromboni Publié le
Lise Dumasy (Grenoble 3) : "J'attends de la future loi une nouvelle forme d'université"
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A l'occasion du salon de L'Etudiant à Grenoble les 30 novembre et 1er décembre 2012, Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal Grenoble 3, fait le point sur la situation des universités grenobloises et du projet d'établissement unique.

Où en est le projet d'université unique, unissant les trois universités grenobloises, l'université de Savoie, l'INP et l'IEP ?

Il avance, même si cela reste compliqué. La volonté des trois universités grenobloises et de l'INP est bien avérée : nous souhaitons aboutir à un seul établissement. L'IEP est un peu plus frileux, car il est pris entre une logique de réseau [avec ses homologues de région] et son rattachement au site. Enfin l'université de Savoie est aussi dans une situation plus complexe, notamment parce qu'elle s'est construite justement en se détachant de Grenoble, qu'elle n'est pas géographiquement sur le même site, ou encore que les collectivités savoyardes sont très attachées à conserver une université avec la personnalité morale. Elle est donc plus indécise pour l'instant.

Nous continuons néanmoins à travailler tous ensemble, avec des groupes de travail. Plusieurs scénarios restent envisageables, même celui d'une université grenobloise et d'une université de Savoie qui y serait fortement rattachée. Nous attendons désormais la nouvelle loi, qui devrait nous donner de nouveaux outils. Nous allons en outre élire un nouveau président du PRES le 17 décembre.

Quels outils souhaitez-vous trouver dans la future loi qui clôturera le processus des Assises ?

J'attends qu'elle nous donne une nouvelle forme d'université, avec la personnalité morale, qui permettrait les subsidiarités, avec des composantes fortes au pouvoir important. Par exemple : un niveau 1 qui serait le pouvoir central, en charge de la stratégie, un niveau 2 avec des instituts, et un niveau 3 avec les UFR. A chaque fois, il faut que les décisions puissent se prendre au niveau le plus pertinent.

L'Idex (Initiative d'excellence) a-t-il favorisé, même si Grenoble n'a pas fait partie des vainqueurs, le rapprochement ?

Nous étions déjà très proches et l'Idex ne nous a pas réellement aidés. C'était un très bon projet scientifique, ce qui correspondait à la commande, mais cela ne concernait donc qu'une partie de nos forces. Notre projet actuel est plus ambitieux, intégrant toutes nos dimensions, avec une vraie association des organismes de recherche.

Où se situe le projet d'université de Rhône Alpes ?

Jean-Jack Queyranne [président du conseil régional] l'a bien expliqué : il ne s'agit pas du tout d'un projet de création d'université au sens propre, mais d'une coordination renforcée entre les universités et écoles de la région. Nous en avons bien besoin, surtout les universités qui se sont un peu éloignées avec les RCE [responsabilités et compétences élargies] et l'autonomie.

Beaucoup d'universités sont en difficulté budgétaire. Est-ce le cas de Grenoble 3 ?

Nous sommes comme tout le monde : nous fonctionnons au plus juste, avec difficulté. Nous n'avons pas coupé dans notre offre de formation, même si nous avons été obligés de prendre des mesures comme l'augmentation du nombre d'étudiants par groupe, ou la limitation des enseignements en petits effectifs, ce qui est problématique si l'on veut assurer une large palette de formations.

Cela reste jusqu'ici tenable, mais nous venons tout juste de passer aux RCE [en 2012] et je suis très inquiète pour l'an prochain. Le CAS Pensions est couvert, mais pas le GVT [Glissement vieillesse technicité]. Et nous n'avons pas eu de postes en plus [parmi les "1.000" créations prévues en 2013].

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L'Etudiant vient à la rencontre des étudiants de Grenoble

A l'occasion du salon de Grenoble les vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre, la rédaction de l'Etudiant se rend sur place pour vous faire vivre l'événement en direct. Des témoignages d'étudiants, de lycéens, des conseils sur l'orientation par des experts à suivre en direct sur letudiant.fr.
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