Margret Wintermantel (présidente du DAAD et de la HRK) : «Les universités allemandes ont besoin de davantage de programmes internationaux»

Propos recueillis par Marie Luginsland Publié le
Margret Wintermantel, présidente depuis le 1er janvier 2012 du DAAD, l’Office allemand d’échanges universitaires, et présidente de la Conférence des recteurs des universités allemandes (HRK) jusqu’en avril prochain, revient pour EducPros sur les enjeux de l’internationalisation des universités d'outre-Rhin, alors qu’un audit sous l’égide de la HRK est en cours sur le sujet. Dix-huit universités y ont déjà participé et ont reçu des recommandations, restées pour l’heure confidentielles. Vingt-quatre autres établissements du supérieur seront audités d'ici à la fin 2013.

Vous souhaitez accueillir 300.000 étudiants étrangers d’ici à la fin de la décennie. Pourquoi vouloir internationaliser encore davantage les universités allemandes alors que 245.000 jeunes étrangers ont déjà choisi d’y effectuer leurs études ?

Nos clusters d’excellence et nos filières de recherche de pointe jouissent déjà d’une grande notoriété à l’international. Mais il ne s'agit pas seulement de gagner davantage d'étudiants au niveau international, mais aussi d'envoyer nos étudiants à travers le monde afin de créer de réels échanges. Nos étudiants doivent accumuler des expériences interculturelles afin de pouvoir relever les défis du futur et les résoudre de manière globale, que ce soit dans le domaine de l'énergie, de la santé ou encore des questions liées au changement climatique. Les étudiants doivent être particulièrement attentifs au développement des pays émergents, notamment les BRIC [Brésil, Russie, Inde, Chine]. Reste qu’un certain nombre de nos étudiants hésitent à partir à l’étranger avant le bachelor car ils ont peur de perdre du temps. C’est pourquoi nous avons besoin de programmes de coopération avec les universités étrangères afin que les acquis puissent être reconnus en Allemagne.


Qu’allez-vous mettre en place pour atteindre ces objectifs ?

Destiné au marketing international, le consortium GATE-Germany, créé par le DAAD et par la Conférence des recteurs des universités, s’engage de manière intensive à faire connaître à travers le monde le système de recherche allemand. Le DAAD soutient déjà de nombreux programmes, mais nous allons en développer de nouveaux. Nous venons d’en finaliser un avec le Brésil. Son objectif : accueillir 10.000 étudiants brésiliens en Allemagne dans les trois prochaines années. Nos universités ont besoin de davantage de programmes comme celui-ci. Il y a également d’autres actions à mener telles que la suppression des barrières bureaucratiques notamment pour l’attribution des visas.


Comment chaque université peut-elle mener concrètement son internationalisation ?

La discussion vient d'être entamée avec l’audit sur l'internationalisation des universités. Plusieurs établissements disposent actuellement des résultats de cet audit. La prochaine étape sera d’en tirer parti et de créer des contacts. Les universités doivent devenir des institutions globalisées. Elles disposent pour cela de nombreux moyens. Outre les échanges avec des professeurs et des étudiants étrangers, chaque établissement du supérieur a la possibilité dans le cadre du processus d'autonomie de se forger un profil qui lui est propre et de se créer un réseau pour développer sa stratégie internationale.

Propos recueillis par Marie Luginsland | Publié le