Marie-José Mascioni, directrice de l’ENSAAMA (Olivier-de-Serres) : "Pour la rentrée 2013, nous avons le projet de bâtir un programme de doctorat"

Propos recueillis par Sophie de Tarlé Publié le
Le DSAA (diplôme supérieur d’arts appliqués) est reconnu au niveau I par le ministère de l’Enseignement supérieur depuis la rentrée 2011. Une opportunité pour l’ENSAAMA (École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art) de gagner en visibilité. Marie-José Mascioni, sa directrice, a noué des partenariats avec l’université d’Évry par le truchement de la cohabilitation d’un master en stratégie du design.

L'école Olivier-de-Serres, qui a la particularité de proposer toutes les spécialités du design, dispose d'un statut particulier puisqu'elle est "école nationale supérieure". Dans quelle mesure cela vous aide-t-il pour le développement de votre établissement ?

Depuis septembre 1969, l’école a décroché la reconnaissance officielle et la dénomination d’école nationale supérieure. Elle proposait un enseignement de très haut niveau qui justifiait ce statut particulier. Toutefois, si nous avons eu la reconnaissance pédagogique, il nous manque encore la reconnaissance administrative et financière.
Nous avons le statut d’EPLE [établissement public local d’enseignement], alors que nous aimerions obtenir celui d’EPA [établissement public à caractère administratif], qui nous donnerait plus d’autonomie, plus de réactivité. Et nous sommes encore rattachés au ministère de l’Éducation nationale, alors qu’à l’avenir, nous devrions dépendre du ministère de l’Enseignement supérieur.

Malgré tout, notre statut actuel nous permet de négocier avec des universités. C’est ce qui nous permet par exemple de proposer un master en stratégie du design en cohabilitation avec l’université d’Évry. Nous avons reçu dans ce master 14 étudiants en 2010 et 26 en 2011, avec un grand nombre d’entreprises partenaires, telles que L’Oréal, Renault, Dassault, Hermès et le Comité Colbert. Et 100 % des diplômés ont trouvé un travail en CDD ou en CDI.
Nous avons également obtenu d’être membre associé au PRES Universud Paris, dont fait partie l’université d’Évry. Enfin, pour la rentrée 2013, nous avons le projet de bâtir un programme de doctorat.

Nous avons également obtenu d’être membre associé au PRES Universud Paris, dont fait partie l’université d’Évry

Concernant votre diplôme phare, le DSAA, comment est-il en train d’évoluer ?

C’est un diplôme proposé par 16 établissements publics. La formation dure deux ans après une année de MANAA [mise à niveau en arts appliqués] et deux ans de BTS d’arts appliqués. Nous avons obtenu cette année la reconnaissance au niveau I par le ministère de l’Enseignement supérieur. Et le programme du DSAA va être réécrit, nous attendons d’ailleurs les décrets. Nous devrions en outre bénéficier de la reconnaissance de la CNCP [Commission nationale de la certification professionnelle] en janvier 2012.

Nous avons accordé 60 crédits ECTS à la MANAA, à la demande pressante des parents d’élèves

Nous avons aussi demandé que le DSAA ait l’équivalence du master. Mais, pour cela, nous attendons toujours la réponse du ministère de l’Enseignement supérieur. Le problème qui se pose est que la MANAA, la première année d’études, n’est pas reconnue en tant que telle. Un premier pas a été franchi puisque nous avons accordé des crédits ECTS [European Credit Transfer System], 60 crédits en l’occurrence, à la MANAA, à la demande pressante des parents d’élèves. Ils m’ont demandé d’appliquer les accords de Bologne.
Un autre pas consistera à mettre en place, en 2012, un bachelor qui comprendra la MANAA et les deux ans de BTS. Ce qui nous permettra de proposer à terme un DSAA à bac+5.

Préparez-vous d’autres diplômes ?

Nous souhaitons que soit créé le DSMA [diplôme supérieur des métiers d’art]. Il s’agirait du DSAA mais pour les métiers d’art, c’est-à-dire la suite du DMA [diplôme des métiers d’art], proposé en deux ans après la MANAA. Le projet avait été porté il y a quelques années par François Fillon et par la SEMA [Société d’encouragement aux métiers d’art], devenue l’IMA [Institut national des métiers d’art]. Il s’agira d’un diplôme axé sur des métiers très spécifiques qui regrouperont certaines spécialités. Par exemple, le DSMA volume regroupera les matériaux de synthèse et le métal, et il y aura un autre DSMA qui rassemblera la laque, le vitrail, la fresque et la mosaïque.

Propos recueillis par Sophie de Tarlé | Publié le