Bertrand Monthubert : "Le livre blanc devra articuler les stratégies nationales supérieur et recherche"

Morgane Taquet Publié le
Bertrand Monthubert : "Le livre blanc devra articuler les stratégies nationales supérieur et recherche"
Bertrand Monthubert - ©A.Labat-UPS // © 
Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon ont installé, lundi 13 juin, le comité du livre blanc de l'enseignement supérieur et de la recherche, avec à sa tête Bertrand Monthubert. L'ancien rapporteur général de la Stranes répond aux questions d'EducPros.

La loi ESR de juillet 2013 prévoit que, tous les cinq ans, le gouvernement présente un livre blanc regroupant les stratégies nationales concernant l'enseignement supérieur et la recherche. Dans ce contexte, quels seront les objectifs du comité qui doit rendre son texte à l'automne ?

Notre première mission va être de chercher à articuler les stratégies nationales déjà élaborées, comme la Stranes (Stratégie nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche), la SNR (Stratégie nationale de la recherche), la stratégie des infrastructures de recherche, ou bien celles en cours de rédaction, comme la stratégie nationale de culture scientifique, technique et industrielle.

Comme cela est prévue par la loi ESR, ce livre blanc constituera une sorte de bilan d'étape de ce qui a déjà fait.

Il y a une cohérence de toutes ces stratégies à dix ans, elles ne sont pas orthogonales. Prenons le développement de la recherche en éducation, un thème abordé à la fois dans la Stranes et dans la Stratégie nationale de recherche. Le livre blanc va chercher à mettre en rapport ces priorités, à les coordonner.

Notre deuxième mission consiste à définir les prochaines mesures à mettre en œuvre. Si les priorités sont définies par le gouvernement, à nous de proposer une manière de les mettre en mouvement.

Vous devez également donner des indications en termes de programmation budgétaire.

Proposer un volet de programmation budgétaire fait en effet partie de la commande. Il y a deux façons d'aborder cette question. Soit en fournissant des grandes masses, comme par exemple la dépense nécessaire par rapport au PIB, soit par une approche plus ciblée, sur des programmes qui nécessitent des moyens spécifiques. Les deux approches sont complémentaires, mais il est trop tôt pour savoir quelle direction nous suivrons.

Quelle sera votre marge de manœuvre à un an des élections présidentielles ?

L'idée consistant à dire que l'on ne pourrait rien faire à un an d'une élection me semble désespérante. Tout le temps imparti est utile. Affirmer l'importance de l'enseignement supérieur et de la recherche est en soi plus que nécessaire. Il sera également intéressant de voir comment les gens réagissent à nos propositions, de voir quelles sont les différences entre la droite et la gauche. Dans ce contexte, le texte pourra être un élément du débat.

Quelle méthode de travail ?
"Quelques réunions en présentiel seront organisées, mais nous travaillerons essentiellement à distance, explique Bertrand Monthubert. Nous avons la chance de rassembler un comité dont les membres ont tous participé aux exercices précédents, c'est crucial si nous voulons pouvoir témoigner des débats antérieurs."

La liste des membres du comité.
Morgane Taquet | Publié le