Pierre Fleishmann : l’INSA Lyon dans la course au fundraising

Propos recueillis par Céline Manceau Publié le
Pierre Fleishmann : l’INSA Lyon dans la course au fundraising
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Le directeur des relations avec les entreprises de l’INSA Lyon, a animé un atelier consacré aux différentes étapes dans la mise en place d’une campagne de levée de fonds lors de la troisième Conférence de fundraising pour l’enseignement supérieur, la recherche et la culture, organisée par l’AFF à Paris, les 6 et 7 février. Un événement prisé cette année par les universités, dopées par la loi LRU pour solliciter des fonds privés. Certaines se sont déjà lancées dans la course au fundraising. Pierre Fleishmann revient pour Educpros sur l’expérience de son école.

Depuis combien de temps l’INSA Lyon est-il engagé dans une démarche de levée de fonds ?

Nous avons commencé il y a environ un an. La première phase de construction de l’offre a consisté, d’une part, à passer un appel d’offres avec un cabinet – appel d’offres assez long compte tenu des délais réglementaires – et, d’autre part, à établir notre plate-forme de discours. Il est capital, pour lever des fonds, de déterminer comment l’établissement se positionne, quelles sont ses valeurs, quelle est sa vision à long terme, puis de décliner des thématiques, c’est-à-dire des grands sujets sur lesquels interpeller les donateurs avec, à chaque fois, des exemples de réalisations concrètes que nous voulons mettre en oeuvre. Dans le même temps, nous communiquons auprès des personnels car leur mobilisation est indispensable. Le journal interne permet de les informer régulièrement.

Faut-il se faire accompagner par un cabinet ? 

L’accompagnement peut être partiel ou total, selon le choix de chaque établissement, mais il reste indispensable pour mettre en pratique les méthodes anglo-saxonnes de fundraising qui ont fait leurs preuves. Il faut cependant tenir compte des particularités françaises et notamment du fait que les établissements d’enseignement supérieur sont publics et doivent respecter le Code des marchés. Le coût des prestations des cabinets représente entre 10 et 15 % du montant sollicité : un seuil supérieur à celui des marchés. À l’INSA, nous avons opté pour une procédure d’appel d’offres par dialogue compétitif, qui permet de rédiger le cahier des charges avec les cabinets susceptibles de répondre à l’appel. C’est une démarche très instructive et applicable par une université, car l’INSA Lyon dispose également du statut d’EPSCP.

Avez-vous déjà pris contact avec des donateurs ?

Nous sommes actuellement au stade de validation de notre offre. Cette étape consiste à rencontrer des donateurs potentiels pour présenter les grands projets et voir leurs réactions. Ensuite, nous présenterons les conclusions devant notre conseil d’administration en juin afin d’obtenir son feu vert pour démarrer la campagne de développement. Les entreprises vont être de plus en plus sollicitées, et elles finiront, comme pour le versement de la taxe d’apprentissage, par s’organiser pour répondre aux demandes et surtout sélectionner les établissements qu’elles voudront financer selon des critères précis et non de manière empirique.  

Envisagez-vous également de démarcher des particuliers?

La démarche pour sensibiliser les particuliers est exactement la même que celle adoptée pour les entreprises. Mais toute campagne de levée de fonds doit respecter une certaine chronologie. Il faut se rapprocher des entreprises dans un premier temps, puis des particuliers dans un second temps. D’abord du réseau coeur de cible, à savoir les anciens diplômés, puis terminer la campagne par un appel plus vaste. Il ne faut pas cibler tous les donateurs en même temps.

Propos recueillis par Céline Manceau | Publié le