À la suite de l'échec de la candidature Idex lors de la première vague du PIA 2 (Programme d'investissements d'avenir), Laurent Carraro, votre prédécesseur, avait affirmé qu'Hésam sortait définitivement de la compétition. Pourquoi cette nouvelle candidature ?
En arrivant à la présidence d'Hésam il y a un mois, j'ai découvert une communauté en ordre de marche, bien plus préparée, réactive et vigoureuse que ce que j'avais pu imaginer. Aujourd’hui le contrat de site est signé, le conseil d’administration est élu et installé, autant d’éléments qui n’étaient pas en place lors du dernier round de sélection.
Le périmètre de la Comue est également clarifié et nous avons un tour de table cohérent. Avant, il y avait une redondance en sciences sociales entre l'EPHE, l'EHESS et Paris 1, ce n'est plus le cas depuis le départ des deux écoles. Et l'arrivée d'une école d'architecture, l'Ensa Paris-la Villette, s'articule bien avec le patrimoine, le design, l'ingénierie, le management, venant ainsi équilibrer l'ensemble.
Au lieu de dépenser notre énergie dans la structuration du pôle, nous pouvons à présent la dépenser dans le mouvement. Nous avons donc considéré qu'il valait la peine de présenter un nouveau dossier.
Pourquoi candidater à un Isite (Initiatives sciences innovation territoires économie) plutôt qu'à un Idex (Initiatives d'excellence), comme c'était le cas lors des vagues précédentes ?
Nous avons un positionnement naturel sur des questions sociétales (révolution numérique, réchauffement climatique…) et sommes en prise avec des acteurs socioéconomiques.
En outre, nous sommes l’une des seules Comue franciliennes à présenter une composante territoriale dépassant sa seule région d’"origine". Grâce à nos établissements (Cnam, Arts et Métiers, ESCP Europe, ENA ou nos instituts nationaux), nous sommes présents à la fois à l’échelle nationale, continentale et internationale. Ce sont plutôt des atouts pour un Isite.
Certains ont remis en question la survie d'Hésam lors de la dernière vague. S'agit-il d'une stratégie de la dernière chance ? Que se passera-t-il si vous n'obtenez pas le label Isite ?
Comme toute Comue, le regroupement Hésam a connu des difficultés mais il est bien vivant et il n'y a aucun risque qu'il disparaisse. D'ailleurs, il n'y a pas de relation entre le fait d'exister et le fait d'avoir Idex ou Isite. Ceux qui les ont obtenus ont gagné la capacité d'aller plus vite grâce à des moyens financiers supplémentaires mais ils ont des comptes à rendre vis-à-vis des engagements qu'ils ont pris.
Enfin, nous ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier. Nous travaillons, par exemple, sur la mise en place d'une fondation. Et il me semble que les collectivités territoriales peuvent être des partenaires intéressants. Celles-ci doivent innover et pour cela ont besoin d'être accompagnées de chercheurs. Nous allons donc œuvrer pour connaître leurs besoins et mon expérience d'élu [Jean-Luc Delpeuch est président de la communauté de communes du Clunisois depuis 2008] est un atout certain.