Tristan Lecoq quitte le CIEP : l'heure du bilan

Propos recueillis par Camille Stromboni Publié le
Tristan Lecoq quitte le CIEP : l'heure du bilan
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Tristan Lecoq termine son mandat à la direction du CIEP (Centre international d'études pédagogiques) le 4 mai 2010. Avant de retrouver l'inspection générale de l'Education nationale et de poursuivre ses enseignements à l'université Paris Sorbonne, l'ancien conseiller pour l’Education nationale, l’enseignement supérieur et la recherche de Dominique de Villepin, alors Premier ministre, tire son bilan de ses trois années passées à la tête de cet établissement public spécialisé dans la coopération internationale en éducation.

Quel bilan tirez-vous de ces trois années passées à la direction du CIEP ?

Nommé en mai 2007, j’étais le 3ème directeur en moins de 8 mois. L’établissement public avait besoin de stabilité. Ma principale mission a été de le réorganiser, avec un objectif : assurer sa  visibilité au plan international, en matière de coopération éducative et linguistique. Le CIEP a conforté et développé ses liens avec sa tutelle - le ministère de l’Education nationale -, avec les ministères de l’Enseignement supérieur, des Affaires étrangères ou de la Culture, et ses partenaires (Alliance Française, Agence universitaire de la francophonie, Organisation internationale de la Francophonie...).

J’ai également réorienté l’établissement vers de nouveaux champs de financements. Outre les ministères - l’Education nationale avec 8 millions d’euros sur un budget de 26 -, nos ressources proviennent ainsi de financeurs extérieurs comme l’Union européenne, l’Agence française de développement... grâce aux appels d’offres que le CIEP a remporté. Nos ressources propres sont passées de 60 à 70 % en trois ans !

Nous avons enfin professionnalisé les équipes. La mise en place d’une cellule de veille permet ainsi de connaître tous les appels d’offres de notre secteur et constitue désormais un instrument de pilotage de l’établissement, au service d’une offre française complète de métiers en coopération.

Depuis 2007, deux ministères sont en charge de l’éducation : le ministère de l'Education nationale et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Vous êtes pourtant resté sous une seule tutelle, celle de l’Education nationale. N’est-ce pas compliqué ?

En effet, d’autant que les deux tiers de notre activité concernent l’enseignement supérieur, un tiers le secondaire. La question de l’articulation entre le secondaire et le supérieur doit donc être posée, surtout pour des raisons de visibilité à l’international. Par exemple, lorsque nous candidatons à un projet TEMPUS [programme d'échange financé par l'UE dans le domaine de l’enseignement supérieur], il est indispensable d’avoir explicitement le MESR derrière nous.

Quels seront les grands chantiers pour votre successeur ?

Outre la question de la tutelle, le CIEP devra renforcer sa légitimité à être au cœur des réflexions sur les enjeux des systèmes éducatifs. Il devra trouver sa place au sein d’un paysage institutionnel en évolution : deux nouveaux opérateurs sont en train d’être mis en place, l’un résultant de la fusion de CampusFrance , Egide et France coopération internationale (FCI), l’autre issu de Culturesfrance . Enfin, il aura à assumer toute sa part dans la révision générale des politiques publiques (RGPP ), qui va désormais toucher les opérateurs publics.

Propos recueillis par Camille Stromboni | Publié le