"Disparition d'André Ouzoulias: un legs intellectuel à méditer", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

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Au crépuscule d'une vie dédiée à la recherche, à l'enseignement et à la quête de voies pour démocratiser l'école, André Ouzoulias estimait que les deux principaux leviers de réforme de l'école sont les programmes et la formation continue.

"Le psychopédagogue André Ouzoulias, disparu début février, savait que la camarde rôdait, et on ne peut que relire les longs textes qu'il a donnés en décembre et janvier au regard de la conscience qu'il avait de cette imminence (1). Ce savant et humaniste, professeur à l'université de Cergy Pontoise, spécialiste de l'apprentissage de la lecture, à pourtant choisi de ne désigner que deux thèmes à ceux qui font profession de "refonder" l'école, deux leviers qui, s'ils ne sont pas actionnés, condamnent toute velléité sérieuse de changement : les programmes et la formation.

Il les complète d'une posture: faire confiance aux enseignants, admettre la diversité de leurs pratiques. On passera rapidement sur la question des programmes, éternel serpent de mer des réformes - on ne compte plus les vigoureux moulinets ministériels qui, depuis vingt ans, ont, sans effet, accompagné la promesse de les rendre plus cohérents, plus lisibles, plus en phase aussi bien avec les avancées de la science qu'avec les besoins de la société et avec le niveau réellement exigible des élèves, à tous les niveaux. Un Conseil supérieur à été créé afin de les remanier. Souhaitons-lui de réussir. La formation continue constitue un territoire moins médiatique mais éminemment stratégique.

Concernant les seuls professeurs des écoles, André Ouzoulias soulignait qu'à raison de 7.000 enseignants formés chaque année, il faudrait attendre 2054 pour que l'ensemble des institutrices et instituteurs soient formés à la pédagogie du langage oral. [...]"

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(1) A lire ou relire sur le Cafe pedagogique et sur le blog de Luc Cédelle.

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