L'université française sans défense

Emmanuel Davidenkoff Publié le
L'université française sans défense
Pour Emmanuel Davidenkoff, "l'université est plurielle à bien des égards". // ©  Gaëlle Le Page
C'est souvent quand elle déroge au dogme égalitariste que l'université présente son visage le plus conquérant, que ce soit en matière de sélection, de droits d'inscription, d'innovation pédagogique ou d'alliances avec des partenaires publics ou privés... La chronique d'Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de L'Etudiant.

A une époque où le débat d'idées ne se résumait pas à des clashs en 140 signes sur Twitter, le texte que vient de publier dans Libération le philosophe Pascal Engel aurait déclenché une levée de boucliers dans le monde universitaire. Il explique en effet benoîtement que nos universités "ne sont compétitives ni en termes de recherche ni en termes de formation", qu'elles "croulent sous la pesanteur administrative et la surpopulation étudiante [et] sont incapables d'assurer leurs missions", quand elles ne sont pas "en défaut de paiement". Quant aux syndicats étudiants, leur principale préoccupation serait que les "étudiants, même médiocres, [conservent] toutes leurs chances d'obtenir des diplômes tout en voyant le niveau de leurs bourses augmenter". Fermez le ban.

Pourtant, une semaine après sa parution, ce libellé n'a pas été contredit sur le fond. Comme si ses "lecteurs" s'étaient tous arrêtés à l'hypothèse en forme de canular qui sert de fil rouge à cette violente charge et lui donne son titre: "Et si des universités françaises étaient rachetées par un groupe chinois?" Sitôt publié, sitôt tweeté.

Thierry Mandon, le nouveau secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur, moque l'hypothèse, mais sans relever le second degré: "Universités à vendre: la fable de la rentrée. Délirant !" La Fage, deuxième organisation étudiante, tombe carrément dans le panneau et s'insurge dans un communiqué prestement dépublié. Avant de livrer une longue analyse visant à démontrer que "tout imaginaire que soit cette tribune, elle est loin d'être délirante".

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