"Peillon contre les prépas : le baroud d’honneur ?", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

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En suscitant la colère des professeurs de classes préparatoires, Vincent Peillon prend le risque de mettre à bas la stratégie de reconquête électorale mise en œuvre par François Hollande depuis deux ans. Son chant du cygne ?

Claude Allègre le confessait à mi-voix en 2000, après avoir été remercié du gouvernement : les ennuis avaient commencé dès l’été 1998, quand les professeurs de classes préparatoires s’étaient élevés contre un projet très technique – une modification de l’assiette de calcul des heures supplémentaires – qui allait raboter leurs revenus.

Dans les semaines qui suivent, gaffes et malentendus s’enchaînent au point de rompre totalement la ligne entre le ministère et ses enseignants, puis entre le PS et son électorat. Deux ans après, les professeurs dispersent leurs suffrages sur tout le front de la gauche dite "plurielle" et du centre, au point d’éjecter Lionel Jospin du second tour de la Présidentielle.

Vincent Peillon et peut-être plus encore François Hollande connaissent cette histoire par cœur. Elle a contribué à renvoyer la gauche dans l’opposition pendant dix ans, et le souvenir de cet échec cuisant explique sans doute la décision du président de la République, alors candidat, de lâcher la création de 60.000 postes en rase campagne de la primaire socialiste, sans aucune garantie de complicité syndicale sur les réformes pourtant envisagées et, à ce jour, toujours reportées, à commencer par celle du métier d’enseignant.

Le souci de ne pas effrayer les ouailles enseignantes explique également la timidité de la loi d’orientation sur l’éducation, aussi dense en nobles principes qu’évanescente en ce qui concerne leur mise en œuvre – songez qu’il aura fallu dix-huit mois – dix-huit mois ! – pour seulement créer un Conseil des programmes, ou pour ouvrir les chantiers du collège ou de l’éducation prioritaire, annoncés pour début 2014.

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