"Polémique sur la pré-rentrée : de l'incompréhension du métier d'enseignant", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

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La pré-rentrée des enseignants a finalement été maintenue. Mais pendant 24 heures, de nombreuses voix syndicales ont justifié sa possible suppression.

C'est une scène que cet ancien cadre de l'Education nationale a vécu tant de fois : "Quand une collectivité territoriale réhabilite ou construit un collège ou un lycée, le premier espace sur lequel elle tente de faire baisser les coûts, ce sont les espaces de travail des enseignants – qu'ils soient individuels ou collectifs". Biffée d'un trait, l'idée qu'un établissement scolaire est aussi un lieu de travail pour les enseignants, avec ses bureaux, ses connexions internet, ses lieux de repos ou d'échanges informels. Sacrifiée sur l'autel budgétaire, l'idée que l'espace et l'homme interagissent, que le simple fait de donner envie aux gens de rester sur place, de discuter, peut produire des interactions informelles qui, un jour, débouchent sur des collaborations formelles – ce qu'on appelle, d'un terme trop vague, le "travail en équipe". Tenue pour nulle l'hypothèse selon laquelle un enseignant qui a envie d'effectuer une partie de son travail hors de la classe à l'intérieur de l'établissement se rendra plus disponible, de fait, pour ses collègues mais aussi pour ses élèves.  

La suppression de la journée de pré-rentrée, s'inscrivait dans la même logique. Vision essentiellement solitaire du métier d'enseignant, incompréhension du fait que ce temps dédié à se retrouver ou à se découvrir, à se connecter ou à se reconnecter autour d'un café, fut-il tiède, et de croissants, fussent-ils racornis, peut permettre de mieux travailler ensemble, d'affirmer que l'on appartient à une communauté solidaire.

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