Une "communauté " pour le développement durable de nos universités

Pierre Kermen, chargé de mission développement durable à l'université Joseph Fourier de Grenoble Publié le
Alors que la loi ESR votée en juillet 2013 entraîne une recomposition du paysage de l'enseignement supérieur, pourquoi ne pas profiter de cette restructuration pour faire du développement durable une orientation stratégique de la gouvernance des établissements ? Tel est le point de vue que défend Pierre Kermen, chargé de mission développement durable à l'université Joseph Fourier de Grenoble.

Et s’il n’y avait qu’un seul mot pour définir le développement durable dans les universités du futur et si c’était celui de "communauté" ? Les universités partagent déjà ce bien commun de la connaissance et des savoirs, un bien commun chaque jour essentiel à l’universalité et à la diversité du monde.

La loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche nous invite à nous dépasser dans nos clivages disciplinaires de la formation et de la recherche. N’est-ce pas non plus une chance à saisir pour faire "communauté" de notre responsabilité sur nos ressources tout aussi essentielles que sont celles de notre environnement,  celles de nos rapports sociaux, et d’une nouvelle économie à bâtir, plus juste, plus citoyenne, plus respectueuse des générations présentes et futures ?

Alors,  allons au bout de la "communauté"  de la loi Fioraso ! Donnons au développement durable la place qu’il devrait avoir comme un principe fondateur de la Communauté d’universités et d’établissements. A nous vice-présidents, directeurs et chargés de mission du développement durable et responsabilité sociale de le porter dans nos débats qui vont s’ouvrir jusqu’à la délibération attendue sur nos communautés d’ici juillet prochain.

Trois points seront importants à prendre en compte :

1) Concilier un double mouvement. Celui de faire migrer le développement durable actuel du rôle plutôt de militant… à celui d’orientation stratégique à la tête de la communauté. Et dans le même temps laisser en subsidiarité opérationnelle proche du terrain les actions pour une participation active de tous les acteurs.

2) Fédérer cette thématique comme outil d’innovation dans nos recherches, nos formations, notre organisation administrative et technique.

3) Profiter du contrat de site pour consolider les thématiques du développement durable allant de l’action sociale à celle des déplacements alternatifs à la voiture en passant par la gestion des déchets ou la production d’énergie renouvelable. Intégrer ces contrats de site dans des schémas territoriaux en lien avec les agglomérations et les Régions. Autant de leviers pour une mise en œuvre effective du développement durable.

Je suis persuadé alors que le message de "communauté" prendra tout son sens !  Que les étudiants notamment et les personnels ne verront pas simplement une loi de plus, mais la reconnaissance d’un principe fondateur du siècle qui s’ouvre pour l’enseignement supérieur et à la recherche : celui de notre responsabilité collective sur notre bien commun environnemental, économique et social.

Pierre Kermen, chargé de mission développement durable à l'université Joseph Fourier de Grenoble | Publié le