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Mémoire : le choix des sources

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Une bibliographie de master compte généralement une quarantaine de références. © Fotolia
Par Myriam Greuter , publié le 21 mai 2013
1 min

Pour trouver des informations sur un sujet de mémoire, les sources sont plus nombreuses qu’on ne l’imagine, comme le souligne Myriam Greuter dans Bien rédiger son mémoire ou son rapport de stage, publié aux éditions l’Etudiant. Extraits.


La règle fondamentale : rassembler un aussi grand nombre de documents que possible et tout conserver. Pour schématiser, la recherche documentaire ressemble un peu à une amphore : d’abord restreint, le corpus s’élargit rapidement pour se resserrer par la suite.

Concrètement, au début, les seules références sont celles d’ouvrages assez généraux, cinq ou six, souvent fournies par le directeur de mémoire pour amorcer la recherche.

En consultant la bibliographie qui figure à la fin de ces ouvrages, l’étudiant se retrouve très vite avec une trentaine de titres au moins. Au fur et à mesure de son exploration, il se déplacera de plus en plus en terrain connu : les bibliographies renvoyant pour l’essentiel à des travaux déjà parcourus, il finira par ne plus reprendre qu’un titre ou deux.

À titre indicatif, une bibliographie de master compte généralement une quarantaine de références.

La taille du corpus bibliographique

Selon la taille du corpus bibliographique, deux cas peuvent se présenter, correspondant à deux exercices différents.

fleche-rouge Si le corpus est très vaste

Le travail se rapprochera de celui d’un mémoire bibliographique : il s’agira de dresser un état des lieux de la connaissance sur le sujet concerné. Quand une question a déjà été abondamment étudiée, on n’a en effet pas le droit de méconnaître les thèses existantes. Le travail de recensement et de dépouillement bibliographique occupera donc un temps très long.

La pensée propre de l’étudiant n’est pas pour autant absente de ce type de mémoire : simplement, la réflexion personnelle, de nature essentiellement critique, s’élaborera comme un retour permanent sur les textes.

fleche-rouge Si le corpus est très restreint

L’étudiant se trouvera évidemment davantage livré à lui-même. Au début du travail, le manque de bases théoriques sur lesquelles « appuyer son aile » peut être un handicap. Il faut alors se concentrer sur son sujet et, au besoin, créer ses propres sources d’information.

Priorité au sujet choisi

Un corpus peu fourni oblige à se concentrer sur son sujet. Quelle que soit l’étendue de la documentation potentielle, il est en fait impératif de ne jamais perdre sa question de vue : aussi intéressantes soient les thèses et les informations glanées en cours de route, il faut sans cesse se restreindre à son sujet. La centaine de pages que vous écrivez ne doit être consacrée qu’à lui.

Ne perdez donc pas de vue la cohérence de la réflexion, aussi séduisants soient les carrefours que vous pourrez rencontrer – ou bien décidez solennellement de redéfinir votre sujet. Dans le même ordre d’idées, « il ne faut pas se laisser influencer par ses lectures au point de reprendre les analyses quasiment telles quelles », souligne Mariane, professeur de littérature française. Pour cela, privilégiez toujours le rapport direct avec la matière même de votre sujet : « Les lectures secondes doivent rester un stimulant intellectuel », rappelle Mariane.

fleche-rouge Une réflexion personnelle avant tout

Les travaux de seconde main (ouvrages théoriques et critiques) doivent obligatoirement être consultés, mais il ne faut pas qu’ils tiennent lieu de réflexion personnelle.

Comme l’explique Laurent, étudiant en archéologie, « l’étude des vestiges et des références bibliographiques se fait de façon simultanée. On va de l’un à l’autre. Les lectures fournissent des bases générales pour prendre ses repères, situer son sujet dans le champ des connaissances existantes. Puis on retourne à l’étude des vestiges, et ainsi de suite. »

Quel que soit le prestige de son auteur, une idée extérieure, découverte au cours des lectures, ne fait pas un argument. Les arguments sont vôtres : traitez vos lectures comme un matériau de départ.

Savoir s’arrêter

Il faut également savoir mettre un jour un terme à ses recherches, pour se plonger dans la rédaction du mémoire. Dans le cas contraire, la bibliographie pourrait gonfler indéfiniment puisque toute lecture renvoie au minimum à un autre livre. S’attarder dans la phase de recherche documentaire est parfois signe d’une angoisse devant l’obligation de réflexion et d’expression personnelle. Il faut donc, de temps à autre, savoir se lancer.

Contrairement à ce que l’on peut croire, on ne se trouve d’ailleurs pas ensuite livré à la fureur du vide : matériaux et idées personnelles ont en effet été accumulés durant la période de recherche. Il n’est pas du tout exclu de se remettre par la suite à chercher des documents, mais seulement à l’occasion, pour répondre à une question précise ou réparer un oubli.

Rester ouvert

Pour la plupart des mémoires, les sources sont en grande partie d’origine bibliographique. Il est néanmoins très important de s’aventurer aussi « à l’extérieur ». Lisez beaucoup, mais étendez vos investigations vers d’autres disciplines (par exemple les beaux-arts pour la philosophie, l’histoire pour les lettres, etc.).

Cette ouverture d’esprit n’est pas synonyme de dispersion. Il est possible que l’exploration d’autres champs du savoir vienne enrichir votre travail sans que vous en fassiez nommément mention, sans même que vous en ayez vraiment conscience. Ne perdez donc pas de vue votre sujet, mais rappelez-vous d’autre part que la curiosité est le maître mot du mémoire.


À découvrir aux éditions l'Etudiant :

"Bien rédiger son mémoire ou son rapport de stage", par Myriam Greuter.

Zoom : le problème des traductions

À l’intérieur du mémoire, les citations en langues étrangères doivent être traduites, avec le texte original en note. La traduction revêt une importance essentielle. Lorsqu’il s’agit d’un texte à caractère conceptuel ou scientifique dans lequel l’auteur emploie de manière personnelle une terminologie très fine, il faut redoubler de vigilance. Aucune traduction ne restitue exactement les phrases d’origine : toute traduction est une interprétation.

Il peut donc être nécessaire de confronter plusieurs versions françaises, ou de se replonger dans un bon dictionnaire de langue. Cette minutie peut être décisive pour le cours de la réflexion : la traduction malencontreuse d’un seul mot peut fausser la vision qu’on pouvait avoir de la pensée de l’auteur.

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