Boîte à outils

BTS cyberdéfense : un nouveau diplôme pour contrer les attaques de hackers

Aux Etats-unis, les formations dans l'armée préparent depuis plusieurs années à la "cyberguerre".
Aux Etats-unis, les formations dans l'armée préparent depuis plusieurs années à la "cyberguerre". © Michael Falco/The New York Times-REDUX-REA
Par Erwin Canard, publié le 15 février 2017
1 min

En septembre 2017, le lycée militaire de Saint-Cyr, à Paris, ouvre un BTS cyberdéfense. À l'issue des deux ans de formation, vous pourrez devenir technicien au sein de l'armée de terre ou des services spécialisés. Voici tous les détails.

Ne cherchez pas, il n'y en a pas d'autres. Le BTS (brevet de technicien supérieur) système numérique, informatique et réseaux option cyberdéfense du lycée militaire de Saint-Cyr, à Paris, est unique dans son secteur. Il est en outre nouveau puisque il ouvrira seulement à la rentrée 2017. Cette formation bac+2 offre 32 places et n'est accessible qu'aux bacheliers S ou STI2D spécialité SIN (systèmes d'information et numérique), sélectionnés sur dossier via APB.

Servir au ministère de la Défense

Pour qui est conçu ce BTS ? "Le jeune doit être attiré par le cyber et la défense. S'il est passionné par l'un, mais pas par l'autre, cela ne colle pas. Il risque d'être malheureux", affirme le capitaine Ludovic de la Tousche, du lycée Saint-Cyr. La cyberdéfense est très proche de la cybersécurité. La différence ? La première concerne le ministère de la Défense, les armées, tandis que la seconde est davantage valable pour les entreprises. "Ce BTS est donc surtout destiné à ceux qui veulent servir au ministère de la Défense, comme civil ou comme militaire", précise le capitaine.

Lire aussi : Cybersécurité : passez à l’attaque du secteur, cela recrute !

Une vie militaire

Les deux années de ce BTS s'effectuent d'ailleurs au sein d'un lycée militaire. "Les jeunes vont vivre une forme de vie militaire : ils seront en tenue, encadrés au quotidien par un sous-officier, suivront des cérémonies militaires et apprendront le savoir-être", explique le capitaine de la Tousche. Vous serez également interne au lycée, avec vos week-ends de libres, sauf exception, du samedi midi au dimanche soir.

Lors de la première année, vous devrez également suivre trois semaines (en deux fois, une au début et une en fin d'année) de PMS (préparation militaire supérieure). "C'est un module de découverte de la vie militaire, pour donner le goût de ce milieu aux jeunes", indique le capitaine.

Une formation très "cyber"

Les cours, comme dans tous les BTS, s'organisent sensiblement de la même manière qu'au lycée. Ils ont lieu globalement de 8 h à 18 h. La classe comprend 32 élèves. Les trois matières principales sont : l'informatique, la physique appliquée et les mathématiques. Vous aurez également des cours de langues (anglais, ainsi que des notions de russe et d'arabe), des travaux pratiques sur ordinateur, de la culture générale, de la rédaction en français et de nombreuses heures de sport.

La formation met essentiellement l’accent sur la connaissance des réseaux informatiques et de leur sécurité, des systèmes embarqués, du cloud computing et de la programmation. Les cours sont donnés par des enseignants de l'Éducation nationale sous contrat avec l'armée, ou bien directement par des militaires. Lors de la deuxième année plusieurs semaines de stage organisées au sein des écoles militaires sont au programme.

Des débouchés assurés

À l'issue des deux années de BTS et sous condition de réussite à l'examen, trois métiers s'offrent à vous : sous-officier de l’armée de terre ("transmetteur") – profession sous statut militaire –, ou technicien – sous statut civil cette fois –, au sein de l'armée de terre. Vous pourrez également être technicien au sein des services spécialisés, tels que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure).

"Ils seront opérateurs en cyberdéfense et travailleront sur ordinateur à contrer les attaques de hackers : des individus, des groupes, voire des États, explique le capitaine Ludovic de la Tousche. Ces débouchés sont en adéquation intégrale avec les besoins", poursuit-il. En effet, le ministère de la Défense a créé ce BTS pour combler ses manques en recrutement dans ces domaines. "La filière est déficitaire et c'est un secteur très porteur", assure son responsable. À terme, il est possible de gravir les échelons pour devenir officier ou cadre supérieur.

Des années de service à la Défense ou 30.000 € à rembourser

Toutefois, il n'y aura pas de places "réservées" aux diplômés. "D'autant que, en services spécialisés par exemple, il ne suffit pas d'être bon pour y entrer. Il faut aussi répondre à des grilles de recrutement précises", notamment sur des critères d'ordre psychologique.

Par ailleurs, si les deux années de scolarité sont gratuites, il existe une contrepartie : vous devrez effectuer plusieurs années au service du ministère de la Défense, sous peine de devoir rembourser les frais de scolarité qui s'élèvent à environ 30.000 €...

Près de 70 formations en cybersécurité, du bac+3 au Mastère Spécialisé

Depuis 2013 et la loi de programmation militaire, les besoins de personnels formés en cybersécurité se sont multipliés. Aujourd'hui, il existe ainsi de nombreuses formations au sein de ce secteur, allant du BTS de l'école de Saint-Cyr à des masters en passant par des licences professionnelles.
L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information a mis en ligne une carte de toutes ces formations.

En outre, le ministère de la Défense assure, en plus du BTS de Saint-Cyr, deux autres formations en cyberdéfense :

- l’École des transmissions de Rennes : elle propose des formations à destination des élèves dans le domaine des systèmes d’information et de communication (système informatiques, réseaux, cybersécurité) et de guerre électronique.

- les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan : elles proposent un Mastère Spécialisé, ainsi qu’une chaire de cyberdéfense et cybersécurité au sein du centre de recherche.

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !