Décryptage

Quels métiers après un BTS MUC et un BTS NRC ?

Par Sandrine Chesnel, publié le 19 mars 2013
1 min

Les BTS MUC (management des unités commerciales) et NRC (négociation et relation clients) intéressent souvent les mêmes profils de bacheliers, mais ceux-ci ont parfois du mal à faire le choix entre ces deux diplômes de niveau bac+2. Pourtant, ils proposent des débouchés différents. Ce qu’il faut savoir pour bien choisir.

Si l'intitulé du BTS (brevet de technicien supérieur) NRC (négociation et relation client) a le mérite d'être clair, celui du BTS MUC (management des unités commerciales) l'est beaucoup moins pour la plupart des étudiants. “Le terme ‘management’ laisse penser aux étudiants que c'est un BTS qui va leur permettre de manager des équipes, précise Sylvie Estève, enseignante en BTS MUC, chargée des relations entreprises, au lycée du Grésivaudan (38). Or il s'agit d'abord d'apprendre à manager des unités commerciales, des unités de vente – des boutiques ou des magasins, pour parler clairement, et non des personnes.”

Les métiers : des commerciaux avant tout

Le BTS NRC et le BTS MUC sont des bac+2 qui forment des techniciens : leurs titulaires ne sont donc pas destinés à manager de très grandes équipes dès l'embauche. Mais les postes de management intermédiaire restent atteignables très rapidement pour ceux qui le souhaitent.

Les postes proposés varient en fonction des entreprises qui recrutent : principalement manager ou chef de rayon, directeur ou manager de magasin pour le BTS MUC, chargé de clientèle ou chef des ventes pour le BTS NRC.

Les fonctions occupées : recevoir les clients vs aller les chercher

Les BTS MUC et NRC forment tous deux des commerciaux, mais des commerciaux qui auront des fonctions différentes. “Pour reprendre une image simple, explique Sylvie Estève, le diplômé d'un BTS MUC deviendra plutôt un commercial sédentaire, qui accueille les clients, alors que celui d'un BTS NRC va se déplacer davantage, à la recherche du client.” Dans un centre d'appels téléphoniques par exemple, le BTS MUC gérera les appels entrants (les appels des clients), alors que le BTS NRC travaillera sur les appels sortants (appels vers les clients ou futurs clients).

Concrètement, un “MUC” va travailler sur l'accueil du client, la façon dont il est reçu, la valorisation des produits qu'il souhaite lui vendre, le développement des achats d'impulsion. Un “NRC”, lui, va chercher de nouveaux clients et prospects, faire de la prospection “physique” (se déplacer pour aller chez les clients potentiels) ou de la prospection “virtuelle” (téléphone, e-mailing, SMS, MMS).

Les recruteurs : la grande distribution en force

Les titulaires d'un BTS MUC intéressent particulièrement les enseignes de la grande distribution, généralistes (Leclerc, Auchan, Carrefour..) ou spécialisées (Décathlon, Go Sport, Bricorama, Fly, Darty...), mais aussi le secteur de l'alimentaire, les magasins franchisés dans des domaines variés (mode, beauté...) ou les boutiques indépendantes. “Les enseignes de commerce électronique, les prestataires de services, comme les loueurs automobiles, sont aussi susceptibles d'être intéressées par ces jeunes diplômés”, souligne Sylvie Estève.

Les titulaires d'un BTS NRC peuvent attirer l'attention des mêmes recruteurs que les BTS MUC, auxquels il faut ajouter les agences immobilières, les banques et les assurances, comme le précise Catherine Gazon, enseignante en BTS NRC au lycée Marie-Curie d'Échirolles (38) : “Dans les enseignes bancaires, nos diplômés concurrencent sans mal les BTS banque, car leur dimension commerciale est très développée et ils sont plus polyvalents.” Des débouchés sont aussi possibles dans le domaine de l'organisation d'événements (voir notre dossier “Travailler dans l'événementiel : 14 pros racontent”), sportifs ou autres, dans les sociétés qui organisent des salons, et dans la logistique au sens large.

Le baromètre des recrutements : stable

Même en période de crise, les entreprises ont toujours besoin de commerciaux, rappelle Catherine Gazon. Même si certains recruteurs, notamment les banques, recrutent moins que par le passé, ceux de nos étudiants qui souhaitent s'engager dans la vie professionnelle aussitôt diplômés trouvent du travail en quelques mois.” Seul bémol : les salaires. “La crise a généré une baisse des salaires assez nette, prévient Catherine Gazon. Il n'est pas rare que les jeunes soient embauchés au SMIC. Heureusement, leurs salaires progressent assez rapidement dans les trois premières années.”

Certains diplômés, plus rares, décident de créer leur entreprise après leur bac+2. “C'est une possibilité, mais il faut savoir qu'ils risquent d'être un peu justes en gestion”, précise toutefois Catherine Gazon. Si tel est votre projet, il peut être utile de vous rapprocher des chambres de commerce et d'industrie qui pourront vous proposer un accompagnement à la création d'entreprise, ainsi que des formations complémentaires. (Voir aussi nos conseils dans notre rubrique “Création d'entreprise”.)

La poursuite d'études : un choix fréquent

Nos deux enseignantes confirment que beaucoup de leurs étudiants choisissent de continuer leurs études après un bac+2. “Ce n'est pas une mauvaise stratégie, souligne Catherine Gazon, même si le BTS a été conçu pour s'insérer directement dans le monde du travail.” Les poursuites d'étude possibles sont très variées, en école de commerce, par exemple, via les concours d'admissions parallèles, ou à l'université, avec un large de choix de licence professionnelles qui permettent de se spécialiser dans un domaine précis, comme la logistique, la grande distribution, l'hôtellerie-restauration, la communication, le marketing, la gestion des ressources humaines, etc (Lire notre dossier “Licences pro : insertion professionnelle garantie”).

“Beaucoup d'étudiants décident aussi de partir un an à l'étranger, relève Sylvie Estève. Leurs motivations : maîtriser une langue étrangère, rendre son CV plus attractif avec une expérience internationale, et grandir, tout simplement.”

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !