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Bacheliers pro : c'est le moment de tenter votre chance en BTS

Bac pro, alternance, apprentissage
Ce qui est apprécié dans vos dossiers ? Votre niveau solide dans les matières professionnelles et une assez bonne connaissance du fonctionnement de l'entreprise et de ses codes. // © Franz Pfluegl - Fotolia. © Franz Pfluegl/Fotolia
Par Isabelle Dautresme, mis à jour le 18 février 2016
1 min

Des directives qui imposent de vous faire plus de places en STS (sections de techniciens supérieurs) ; des taux de réussite appelés à s'améliorer…  Bacheliers professionnels, et si vous envisagiez de poursuivre après le bac pour préparer un BTS ? Certes, la marche est haute entre le lycée pro et les études supérieures, mais vous avez à faire valoir des atouts bien à vous.

Un total de 40 %. C'est la proportion de bacheliers professionnels qui poursuivent des études supérieures en 2015-2016 (contre 17 % en 2000 !). Près de 8 sur 10 optent pour un BTS (brevet de technicien supérieur). Conséquence : quoi qu'encore très largement minoritaire, la part des bacheliers pro dans ces filières courtes de l'enseignement supérieur progresse (ils représentaient 10 % des étudiants de ces filières en 1999 contre 28,8 % en 2014). Une tendance qui devrait se renforcer au cours des prochaines années. La loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, votée en juillet 2013, impose en effet aux recteurs de fixer, par arrêté, un pourcentage minimal de bacheliers professionnels par filière et par lycée.

Pour autant, certains départements peinent encore à s'ouvrir à ces nouveaux étudiants. Notamment les filières tertiaires de STS où, dans certaines d'entre elles, les bacheliers pro représentent moins de 20 % des effectifs, contre plus de 35 % pour les filières production. Les raisons invoquées sont nombreuses : non-concordance des référentiels entre les bacs professionnels et les programmes de BTS, niveau trop faible des élèves, manque d'autonomie...

Un bon niveau dans les matières générales exigé

Pour avoir une chance d'être retenu, mieux vaut alors afficher une solide moyenne dans les matières générales (français, langues vivantes, voire mathématiques). C'est que la marche est haute entre le lycée pro et la STS ! "Les bacs pro n'ont pas l'habitude d'analyser, d'argumenter et de rédiger", remarque Isabelle Barcelo-Bardoux, professeure en BTS assistant de gestion PME-PMI au lycée Verlomme à Paris. Et Nathalie Schuhmacher, professeure en BTS ESF (économie sociale et familiale) au lycée Jules-Uhry de Creil (60), d'ajouter : "Ils sont moins à l'aise que les autres bacheliers avec les concepts." La charge de travail s'annonce donc lourde. D'où l'intérêt de ne pas partir avec un niveau scolaire trop bas. "Mais on n'attend pas 15 de moyenne dans toutes les matières", rassure Isabelle Barcelo-Bardoux.

"Élève sérieux, curieux, impliqué" ? Foncez !

Outre les notes, les appréciations des professeurs de terminale comptent aussi pour beaucoup lors de la sélection des dossiers en STS. "On recherche des élèves sérieux, curieux et impliqués", précise l'enseignante. Exit donc les dossiers qui font état d'absences ou de comportements problématiques. Plus que les résultats, ce qui importe, c'est l'état d'esprit. D'où l'attention particulière portée à la lettre de motivation. Le candidat doit montrer son intérêt pour le BTS demandé, mais aussi qu'il a compris les attentes de l'enseignement supérieur. "On doit sentir qu'il a vraiment envie", résume Isabelle Barcelo-Bardoux.

Ce qui joue pour vous : votre "maturité pro"

D'ailleurs, à en croire Nathalie Schuhmacher : "Une fois en BTS, les étudiants issus de la voie professionnelle sont particulièrement motivés. Ils veulent y arriver." Et ils ne manquent pas d'atouts, parmi lesquels un niveau solide dans les matières professionnelles et généralement une assez bonne connaissance du fonctionnement de l'entreprise et de ses codes. "Le fait d'être déjà sorti du lycée est un avantage pour les enseignements pratiques", fait valoir l'enseignante. "Ce contact avec le monde professionnel leur donne, en outre, une certaine maturité", ajoute de son côté Isabelle Barcelo-Bardoux.

De quoi compenser, pour certains, un manque d'autonomie. "Les élèves de la voie professionnelle ont été très encadrés au cours de leurs années lycée, or, dans l'enseignement supérieur, on attend d'eux qu'ils prennent davantage d'initiatives, ce qui n'a rien d'évident", explique Nathalie Schuhmacher. En atteste le relativement faible taux de réussite des bacs pro en BTS : 59,4 % en moyenne (contre 85,2 % pour les bacheliers généraux et 77,6 % pour ceux issus de la voie technologique). Un taux qui devrait néanmoins progresser. Modules d'approfondissement, tutorat, liaison lycée pro-BTS... Les STS multiplient les dispositifs pour accompagner les premiers pas de ces bacheliers pro, de plus en plus nombreux, dans les filières courtes de l'enseignement supérieur...

Et à la fac ?
Les facs accueillent de manière très inégale les bacheliers pro (voir notre graphique dans "Les facs qui prennent les bacs pro... et les autres"). Quand les lycéens pros poursuivent des études à l'université, soit par choix soit faute de place en BTS, leur chance d'y réussir est faible (moins de 5 %).
Néanmoins, de nombreux établissements proposent des dispositifs d'accompagnement qui multiplient considérablement les chances de réussite.

Visez la mention
Si vous décrochez une mention "bien" ou "très bien" au bac, votre admission en STS est automatique à condition toutefois que le champ professionnel corresponde à celui de la section demandée. 

Et si vous faites partie des 10 % des meilleurs bacheliers de votre établissement, une place vous est réservée dans une filière sélective, à condition toutefois que vous ayez fait une demande de filière sélective (STS) sur APB (Admission postbac).

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