Décryptage

Écoles d'art : réussir votre rentrée en MANAA

LISAA, école privée, est renommée pour ses formations en architecture intérieure et en design.
La MANAA est une année qui demande beaucoup d'investissement personnel. © LISAA
Par Laura Taillandier, publié le 12 septembre 2016
1 min

De nombreuses matières, un rythme de travail soutenu, une nouvelle façon d'apprendre... Le programme de MANAA (mise à niveau en arts appliqués) est riche et synonyme d'une année bien remplie pour les étudiants. Deux impératifs pour réussir : s'organiser dans le rendu de ses projets et cultiver sa curiosité ! Mode d'emploi.

La MANAA (mise à niveau en arts appliqués) : acronyme complexe pour une année difficile ?

Passage obligé pour les bacheliers généraux et professionnels souhaitant s'orienter vers un BTS (brevet de technicien supérieur) arts appliqués ou un DMA (diplôme des métiers d'art), cette mise à niveau est intense mais aussi d'une grande richesse.

"C’est une de mes meilleures années en arts appliqués", se souvient Lydia, diplômée d’un BTS DCEV (design de communication espace et volume). La jeune femme a réalisé sa MANAA à l'Ensaama avant de poursuivre sa formation dans la même école. "On y apprend les fondamentaux comme le dessin, la couleur, la perspective et on découvre aussi de nombreuses disciplines des arts appliqués et du design."

Au total, en MANAA, une trentaine d'heures de cours vous attendent chaque semaine dont six heures d'enseignement général, 13 heures d'enseignement artistique fondamental et 14 heures d'enseignement d'arts appliqués. 

Enseignements dispensés Nombre d'heures
Enseignement général 6
Sciences humaines et techniques d'expression 2
Mathématiques appliquées 1
Sciences appliquées 1
Langue vivante 2
Enseignement artistique fondamental 13
Expression plastique 10
Arts, techniques et civilisations 3
Enseignement d'art appliqué 14
Arts appliqués, technologie 8
Modes conventionnels de représentation 3
Travaux et études pratiques 3
TOTAL 33

Un rythme soutenu

Résultat : "On est confronté à un rythme de travail très soutenu et on doit faire preuve de beaucoup d’investissement personnel. En MANAA, j’ai énormément appris sur moi-même et mes capacités de travail", assure  Lydia. Pour réussir cette année "déterminante" et "indispensable", la jeune femme conseille de bien s’organiser dans son travail. "Il ne faut jamais baisser les bras, même quand c’est très difficile."

"Nous demandons aux étudiants d'être autonomes et responsables", confirme Vanessa Farnot, responsable pédagogique à l'école Lisaa, qui propose une MANAA privée. Attention à ne pas vous laisser déborder ! "Il ne faut pas s'y prendre au dernier moment, anticiper les projets, bien gérer son temps et ne pas rogner sur ses heures de sommeil", recommande l'enseignante. 

Même constat pour Nathalie Templier, directrice du cycle Bachelor à l'École de design de Nantes : "Les élèves vont avoir plusieurs projets en route en même temps, ce qui nécessite une bonne organisation. Ils vont apprendre à faire des calendriers rétroactifs. Ils doivent aussi comprendre la transversalité entre une matière et une autre et mettre à profit ce qu'ils ont appris dans chaque rendu. Cela permet de gagner du temps", conseille-t-elle.

Motivation et curiosité requises

En école d'art, les règles changent. Lors de cette année préparatoire, "les élèves ne vont pas désapprendre tout ce qu'ils ont retenu avant, mais ils vont apprendre autrement : par la pratique et en se posant la question du sens, explique Vanessa Farnot. Ils vont retrouver des automatismes de créativité." 

Un impératif pour réussir sa rentrée : être en veille permanente en multipliant les expositions, les lectures, etc. "Nous avons deux critères de sélection en MANAA : la motivation et la curiosité, résume Nathalie Templier. Les étudiants doivent regarder ce qui se passe autour d'eux. On va les guider et leur faire découvrir plusieurs champs d'application, mais c'est à eux de faire un travail de veille, d'expérimenter différents modes d'expression (la peinture, la photographie, etc.) pour ensuite bien choisir leur orientation."

Travailler en groupe... et en classe 

Autre caractéristique en MANAA : l’hétérogénéité des élèves. "Les profils des étudiants sont très différents. Je suis entrée sans savoir particulièrement dessiner, alors que d’autres étaient déjà très doués. La MANAA permet de travailler sur ses lacunes", souligne Lydia. 

Il vous faudra aussi composer avec les autres étudiants. "Les élèves doivent apprendre à travailler en groupe sur des projets totalement nouveaux. Ils doivent répondre à une situation en prenant en compte la parole de chacun, son apport...", précise Juliette Eoche-Duval, responsable pédagogique de la MANAA de l'École de design de Nantes.

"Il faut aussi être présent en cours et y participer. C'est là que 90 % de la MANAA se passe. Les élèves doivent réfléchir, se poser les bonnes questions", poursuit Juliette Eoche-Duval. N'hésitez pas à interroger vos intervenants qui sont souvent des professionnels avec de l'expérience. 

Bien s'équiper 

Dernier conseil pour réussir son année : bien s'équiper. En MANAA, une base de matériel est en effet indispensable. "Des couleurs en acrylique, des pinceaux, des crayons, toutes sortes de papiers...", énumère Vanessa Farnot. Autre impératif : "toujours avoir un carnet sur soi pour noter ses idées, faire un croquis..."

Pour que la facture ne s'allonge pas au fur et à mesure des projets dans l'année, jouez la récup : des supports cartonnés à récupérer en magasin, des tissus à moindre coût en friperie... Vous trouverez également votre bonheur à la Réserve des arts, une association qui récupère des rebuts et matériaux dans les entreprises et les revend aux professionnels de la création. Conclusion, la seule chose que vous ne pourrez pas économiser en MANAA : votre travail !

Comment intégrer une MANAA ?

Le site admission-postbac répertorie 58 mises à niveau en arts appliquésLes candidats qui souhaitent intégrer un de ces établissements publics ou privés sous contrat doivent faire trois vœux sur APB à partir du mois de janvierL'inscription se fait ensuite sur dossier scolaire et lettre de motivation. Il est possible de postuler l’année d’obtention du baccalauréat ou l’année suivante, pas au-delà. 

La sélection est rude. Par exemple, l'Ensaama reçoit chaque année 5.000 dossiers pour seulement 120 places. Pour choisir, le jury regarde attentivement la lettre de motivation et les appréciations des enseignants pour se faire une idée du profil et de la personnalité du candidat. Pour multiplier vos chances, ne postulez pas seulement aux écoles supérieures d’arts appliqués parisiennes mais tentez également votre chance en région

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