Décryptage

Exclu. À quoi va ressembler le DNMADE, le remplaçant de la MANAA ?

Le DNMADE donnera accès à des établissements renommés comme l’école Duperré.
Le DNMADE donnera accès à des établissements renommés comme l’école Duperré. © Éric Garault pour l'Etudiant
Par Martin Rhodes, Erwin Canard, publié le 29 novembre 2017
6 min

À partir de la rentrée 2018 dans certaines académies, le DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design) remplacera la MANAA, les DMA et les BTS en arts appliqués. Contenu de la formation, modalités d’évaluation, débouchés : voici ce qu’il faut retenir.

Le DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design) remplacera, dès 2018 dans les établissements publics ou privés sous contrat de 13 académies, à la fois la MANAA (mise à niveau en arts appliqués), les BTS (brevets de technicien supérieur) en arts appliqués et les DMA (diplômes des métiers d’art). Il se préparera dans les lycées publics et privés sous contrat, ainsi que dans certaines écoles techniques privées. L’Etudiant a pu consulter les projets de décret et d’arrêté relatifs à ce nouveau diplôme. Qu’en ressort-il ?

Un diplôme en trois ans

Le DNMADE sera un diplôme postbac en trois ans de niveau 2 (contre un niveau 3 pour les BTS et DMA). Il conférera le grade de licence, qui permet une meilleure mobilité internationale et offre des passerelles vers les universités et les écoles. Il formera aux métiers d’art et du design.

Qui pourra postuler ?

Le DNMADE accueillera des profils très variés, puisqu’il s’adressera "aux bacheliers issus de formations technologiques, générales ou professionnelles et aux élèves issus des diplômes de niveau IV des arts appliqués tels que les brevets des métiers d’art". L’entrée en DNMADE se fera sur dossier de candidature. Les établissements auront la possibilité d’ajouter un entretien oral à la procédure d’admission.

Cursus panaché

La formation comptera une trentaine d’heures de cours par semaine et des unités d’enseignement très variées. Parmi les matières pratiques et/ou théoriques évaluées par contrôle continu figureront "culture des arts, du design et des techniques", "outils et langages numériques", "savoir-faire et excellence technique"… La formation sera marquée par plusieurs micro-projets individuels ou collectifs, deux périodes de stage (deux semaines au deuxième semestre et entre douze et seize semaines au quatrième ou cinquième semestre) et, "si possible", une période d’études à l’étranger.
La première année, dite "propédeutique", fera la part belle à la "découverte […] et à l’acquisition des outils fondamentaux conceptuels, artistiques et techniques". Cette première année généraliste vous permettra notamment de vous orienter en connaissance de cause. Elle est, en ce sens, assez semblable à la MANAA, passage quasi obligé pour intégrer un BTS ou un DMA.

Vous construirez votre parcours…

En deuxième année, "l’étudiant est dans une optique d’approfondissement au sein d’un domaine de spécialité […], nommé majeure [ou mention] et qui peut être complété par une mineure", peut-on lire dans les projets de décret et d’arrêté. "Ce principe offre la possibilité d’une orientation progressive de l’étudiant, de la construction de son projet professionnel", précisent les documents.
Pas moins de 15 mentions seront proposées : animation, espace, événement, graphisme, innovation sociale, instrument, livre, matériaux, mode, numérique, objet, ornement, patrimoine, spectacle, et enfin textile.
La mineure sera l’occasion de vous ouvrir à des domaines et des méthodes de création différents mais complémentaires. Cette interdisciplinarité doit permettre d’accroître la capacité d’innovation, ainsi que l’employabilité des étudiants.

… avant de vous perfectionner

La troisième année aura quant à elle pour ambition le "perfectionnement des spécialités du parcours". Au cours de cette année, le mémoire et le projet individuel ou collectif seront évalués par un jury lors d’une soutenance orale. Moment phare du cursus, le projet pourra notamment prendre la forme d’une "pièce maîtresse du portfolio ou d’une première étape vers la définition d’un territoire de recherche pour la poursuite d’études".

Et une fois diplômé ?

Votre DNMADE en poche, vous pourrez poursuivre en préparant un diplôme de niveau 1 comme un DSAA (diplôme supérieur des arts appliqués), dans une école supérieure d’arts appliqués telles que l’ENSAD ou l'ENSAAMA, ou un DNSEP (diplôme national d’expression artistique), dans une école supérieure d’art (ex-beaux-arts).

"La formation prépare néanmoins à une insertion professionnelle directe",

soulignent les textes. Les débouchés dépendront du parcours construit par l’étudiant : designer (graphique, produit, textile, matériaux, UX, motion, de packaging, d’espace, de mode, de services), modeleur-maquettiste, infographiste, calligraphe ou photographe. Le tout nouveau diplôme ouvrira aussi les portes de l’artisanat : tailleur de pierre, ébéniste, sculpteur sur bois, horloger ou joaillier. Des métiers très différents, d’où la nécessité de bien choisir votre majeure et votre mineure en deuxième année.

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