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Job et études : 5 conseils pour profiter des horaires aménagés des business schools

L'EM Strasbourg fait partie des écoles de commerce qui proposent des horaires aménagés à leurs étudiants salariés.
L'EM Strasbourg fait partie des écoles de commerce qui proposent des horaires aménagés à leurs étudiants salariés. © DR
Par Étienne Gless, publié le 18 mars 2014
1 min

Pas toujours simple de mener de front des études et un job pour les financer... Pour aider les étudiants salariés, les établissements, notamment des écoles de commerce, créent des cursus à horaires aménagés. Comment en bénéficier ? Quelles précautions prendre ? Conseils et témoignages si vous voulez vous lancer dans cette double vie.

Pour leur permettre de concilier plus facilement études et petit job, certaines écoles de commerce aménagent les horaires des étudiants salariés, voire créent pour eux des sections spéciales. Un bon moyen de financer une formation au coût élevé, sans (trop) que les résultats en pâtissent. Nous avons fait le tour de la question en cinq points clés.

 

1- Opter pour le statut d'étudiant salarié : les conditions à remplir ?

Pour bénéficier d’un régime d’étudiant salarié et des droits afférents, vous devez travailler de manière régulière tout au long de l’année universitaire un minimum de 10 ou 15 heures par semaine. Soit au moins 60 heures de travail par mois ou au moins 120 heures par trimestre.

Cette condition remplie, vous bénéficiez de plusieurs avantages comme la dispense d’affiliation au régime étudiant de sécurité sociale. Vous dépendrez du régime général de la sécurité sociale des travailleurs salariés. Vous devrez présenter, au moment de votre inscription administrative en fac ou en école, votre contrat de travail et vos trois derniers bulletins de salaire. A noter : si vous avez déjà versé la cotisation au régime étudiant de sécurité sociale, vous pouvez en demander le remboursement à la CPAM (caisse primaire d’assurance maladie) de votre lieu de résidence.

 2- Bénéficier d’un cursus adapté : la marche à suivre

Premier bon réflexe, renseignez-vous sur les dispositifs mis en place dans les établissements. Sur les stands des salons d'orientation, au moment des concours, auprès des secrétariats… : posez des questions et faites connaître vos contraintes et desiderata. Plus vous vous y prenez tôt plus vous multipliez vos chances qu’ils soient pris en compte.

Rien n'oblige les établissements à accorder des facilités aux étudiants salariés. Et il n’existe pas de règles communes à toutes les écoles. C’est le conseil d’administration qui fixe les aménagements éventuels. Ainsi l’école de management de Strasbourg, qui dépend de l’université, regarde au cas par cas la situation des étudiants qui en font la demande et accorde à discrétion dispense d’assiduité, aménagement d’horaires, etc. De son côté, Toulouse Business School a créé deux sections à horaires aménagés pour 50 élèves salariés en L3 (3e année de licence) du programme grande école. Les élèves étudient le matin uniquement. Condition requise pour en bénéficier : justifier d’un contrat de travail de 10 heures minimum. "J’ai cours tous les matins et je travaille trois après-midis par semaine (15 heures) chez Decathlon", témoigne ainsi Lucie, étudiante en L3 à TBS.

3- Choisir son employeur : les précautions à prendre

Côté employeur, là aussi mieux vaut s’y prendre très tôt pour trouver l’entreprise ou le particulier (dans le cas de l’aide aux devoirs ou des travaux à domicile) qui vous fera travailler. Vous allez devoir scruter le marché de l’emploi et repérer les secteurs et entreprises qui emploient des jeunes. Commencez votre recherche d'emploi dès le mois de septembre, n’attendez pas décembre.

Dans les villes universitaires, la concurrence est rude : des milliers d’étudiants démarchent commerces, supermarchés et boutiques en quête d’un simple job d’appoint ou d’une activité régulière à mi-temps. "J'ai démarché dès fin août les entreprises pour un travail dans les fast-food, les supermarchés, les magasins de prêt-à-porter, mais j’ai eu zéro retour", se souvient Zohra, étudiante en L3 à TBS. "Je me suis alors tournée vers le marché des particuliers et j’ai décroché deux contrats d'aide aux devoirs. Et pour justifier d’au moins dix heures de travail hebdomadaire auprès de l’école, j’ai pris un CDD (contrat à durée déterminée) de trois mois d’agent recenseur", ajoute-t-elle.

Novancia Business School // DR

Les étudiants du Bachelor de Novancia doivent suivre les consignes du dispositif étudiants salariés. //DR

Démarrer tôt vos recherches sera encore plus nécessaire si vous avez des exigences particulières. "Ce n’est pas facile de trouver une entreprise. Mais pour moi c’était encore plus compliqué car j’avais des critères précis : ne pas travailler le week-end et ne pas travailler avant 13h30",  témoigne Laura, étudiante en 2e année de Bachelor à Novancia et hôtesse d’accueil salariée de l'agence spécialisée Pénélope à Paris.

Enfin, avant de signer, vérifiez que vous pourrez prendre goût aux tâches que vous aurez à accomplir. Vous devez idéalement en avoir conscience dès l'entretien de recrutement. "Vous allez signer pour un contrat de plusieurs mois, souvent d’octobre à mai. Abandonner en cours de route un emploi qui vous insupporte sera catastrophique si vous êtes en difficulté financière", prévient Laura. Bref n’acceptez pas n’importe quel emploi et veillez à la relative compatibilité des plannings. N’acceptez pas un job de veilleur de nuit si vous avez cours à 8h30 du matin ! A Novancia business school, Emmanuel Legendre, responsable du dispositif étudiants salariés, mis en place pour les étudiants du Bachelor, a dû préciser les règles du jeu : pas plus de 25 heures de travail par semaine et pas de travail de nuit. En effet, les cours démarrent tôt le matin et durent 4 heures car il faut tout de même suivre les 495 heures de cours annuelles que compte le programme. 

4- Etudier et travailler : mesurer les inconvénients

Le premier risque encouru par l’étudiant(e) salarié(e) ? Quand le temps de travail concurrence les études. Etudes + emploi signifie un rythme soutenu, quels que soient les aménagements consentis par les établissements d’enseignement supérieur. Gardez bien à l’esprit que le travail salarié, surtout s’il est sans lien avec les études menées et dépasse les 15 heures hebdomadaires, diminue les chances de réussite à l’examen, selon plusieurs études statistiques. Selon l'OVE (Observatoire de la vie étudiante), dans son étude 2013, 19% des étudiants en France ont un travail qui concurrence fortement (au moins un mi-temps minimum 6 mois par an) ou très fortement (au moins un mi-temps plus de 6 mois par an) leurs études.

Autre risque, le sentiment de déconnection avec l’école, difficile à vivre psychologiquement. Bénéficier d’horaires aménagés ou de dispense d’assiduité a un revers : une moindre participation à la vie étudiante. "Je n’ai pas d’autre choix que de travailler pour financer mes études à TBS (9.700 € par an). L’inconvénient, c’est que je participe moins à la vie de l'école", déplore Zohra, qui se sent un peu déconnectée de l’ensemble de sa promotion.  "Avoir cours le matin et travailler l'après-midi ou le soir, c'est sacrifier une partie de la vie étudiante dans ce qu'elle a de plus sympa : les conférences prestigieuses, les soirées, les sorties…"

Une inquiétude partagée par Maddy, étudiante à l’EM Strasbourg le jour et réceptionniste d’hôtel le soir. "Je travaille de 19h00 à 23h30 tous les soirs de la semaine. Du coup, je ne peux pas assister à toutes ces conférences intéressantes avec un intervenant extérieur organisées par l’école".

Laura éprouve aussi ce sentiment de décalage vis-à-vis du reste de la promo. "Le matin, on a 4 heures de cours au lieu de 3 heures pour les sections traditionnelles. Les pauses ne sont pas planifiées aux mêmes heures, donc on ne croise pas les copains de l'an dernier. On rate aussi beaucoup d'événements de l'école qui se déroulent l'après-midi durant nos heures de travail".

Toulouse Business School

A Toulouse aussi, on peut travailler et étudier en parallèle mais attention à bien s'organiser. //©TBS

5- S'organiser pour réussir ses études et garder le contact avec le reste de la promo

Face à ces deux risques - concurrence avec les études et risque d’isolement - deux réflexes à acquérir.

Primo, se doter d’une organisation sans faille pour bien gérer priorités, imprévus (nombreux en entreprise) et le stress lié à cette double vie. "J'ai des semaines chargées alors je me mets à fond sur mes études le week-end. Je n'ai pas le choix", témoigne Zohra qui révise régulièrement et fréquemment pour ne pas avoir à faire des révisions intenses de dernière minute au moment des examens. "C'est une question d'organisation et d’anticipation. Mais j’arrive à gérer les horaires de cours, les horaires de travail, le temps à consacrer aux heures de travail personnel ou en groupe. Je m’astreins à réviser tout au long de la semaine plutôt que le dernier soir", observe de son côté Maddy.

Deuxio, gardez le contact. Il est important de préserver du temps pour soi et sa vie étudiante. Laura conserve dans son emploi du temps très rempli des après-midis libres de travail pour participer à des événements de la vie de l’école. "Par exemple, dans le cadre de la vie associative, je vais défiler en tenue de styliste pour un "fashion show", se réjouit l’étudiante.

Le cumul études-travail doit donc être considéré comme une solution provisoire. Mais il existe une autre piste... "L’an prochain, j'envisage sérieusement de faire mes études en alternance", prévoit Zohra. Une formule au double avantage : l'entreprise d'accueil prend en charge vos frais de scolarité et vous êtes rémunéré pour un travail en lien direct avec vos études.

Lucie, étudiante à TBS (L3) et salariée chez Decathlon 15 heures par semaine : "Travailler durant mes études vaut de l’or !"

Son parcours :
"Depuis septembre 2013, je suis en L3 à Toulouse business school et je suis salariée à temps partiel chez Decathlon."
Son emploi du temps :
"J’ai cours le matin (8h30-12h30) dans une des deux sections à horaires aménagés de mon école de management et je travaille à Decathlon au minimum trois après-midis par semaine (14h00 à 20h00). Je travaille 60 heures par mois et je suis payée au smic. J'ai mon samedi entier de libre : ni cours ni travail."
L’avantage des horaires aménagés :
"Les horaires fixes à TBS me permettent de communiquer à l'avance un planning à ma chef d'équipe chez Decathlon. Travailler durant mes études représente pour moi un gage d'indépendance. Je ne dois pas tout à mes parents, même s’ils financent ma scolarité (1.400 euros par mois) et mon loyer (575 euros)."
L’inconvénient : "J'ai moins de temps pour réviser que les étudiants qui sont dans des sections à horaires classiques. Mais les partiels de février se sont bien passés ! Je rate aussi des événements importants de l’école à cause de mon travail. Mais je fais partie d’une association pour rester reliée."
Son conseil : "Etudier toutes les offres de job possibles sur le campus pour rester connecté avec la vie étudiante."
Son budget :

Recettes :
480 € de salaire mensuel net.
175 € d'APL (aide personnalisée au logement).
Dépenses
:
1.400 € de frais de scolarité/mois (remboursement prêt étudiant).
575 euros de loyer mensuel.
200 € environ de frais alimentaires.
150 € environ de sorties.
50 € de frais annexes (soins médicaux, etc.).

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