Décryptage

Qui peut intégrer une école de commerce via les admissions parallèles ?

Par Jessica Gourdon, publié le 18 juillet 2014
1 min

En dehors du recrutement d’étudiants issus des classes préparatoires, toutes les écoles de commerce ont mis en place des concours d’admissions parallèles. Un certain parcours scolaire est-il privilégié ? Quelles sont les principales compétences maîtriser ? Nos conseils, extraits du guide Admissions parallèles en école de commerce, de Jessica Gourdon, aux éditions l’Etudiant.

Entrer dans une école de commerce via les admissions parallèles (aussi appelées "admissions directes" ou "sur titres") était autrefois l'exception, cette voie tend à devenir la norme : les deux tiers des diplômés des grandes écoles de commerce ont pris ce chemin pour intégrer une ESC (école supérieure de commerce). Plus de 8.000 places sont ouvertes dans les grandes écoles de commerce par cette voie chaque année.
  

Entrer en première année ou en deuxième année d'école

 

Grâce à ces concours, vous pourrez entrer soit en première année, soit en deuxième année (la scolarité dure trois ans), selon le concours passé et votre niveau d'études. Toutefois, la proportion d'étudiants entrés via ces concours varie beaucoup d'une école à l'autre. Dans certains établissements, ces étudiants représentent moins de

10 % d'une promotion. Dans d'autres, cette part peut atteindre 80 % ! Ainsi, à l'ESSEC Business School, 44 % de tous les nouveaux admis à la rentrée 2013 étaient issus d'autres concours que celui réservé aux prépas. A l'INSEEC, cette proportion atteint 74 %. A France Business School, neuf étudiants sur dix sont passés par les concours des admissions parallèles. Notez que le palmarès des grandes écoles de l'Etudiant vous permet de savoir, pour chaque école, quelle est la proportion d'élèves qui ont été admis par cette voie, et de réaliser un classement en utilisant ce critère. Bref, chaque école fait ses choix, mais une chose est sûre : toutes, même les plus prestigieuses, ont mis en place des procédures pour recruter des élèves en dehors des classes préparatoires.
 

Pas de profil type

 

Tous les étudiants bac+2 ou bac+3 ont potentiellement leur chance. Reste que ces épreuves attirent certains types d'étudiants plutôt que d'autres. La grande majorité des jeunes qui se présente à Passerelle est issue des filières économiques ou commerciales (DUT techniques de commercialisation ou gestion des entreprises et des administrations, BTS management des unités commerciales ou négociation relation clients, etc.). On trouve aussi, en plus faible part, des candidats inscrits en licence ou master de droit, de sciences ou dans les filières communication/publicité.

Au concours Passerelle 1 de 2013, la moitié des admis était issue de DUT, 27 % avaient suivi un BTS, et 15 % provenaient d'une licence universitaire. Le taux de réussite est le plus important chez les titulaires de BTS : 58 % de ceux qui se sont présentés ont réussi le concours, suivis de près par les titulaires de DUT. Les universitaires sont 45 % à avoir réussi le concours.

Au concours Passerelle 2, réservé aux bac+3/4, la moitié des admis de 2013 est issue de l'université (licences d'économie, de gestion, de droit, de sciences humaines, de langues). Une grosse part (38 %) provient de bachelors (écoles de commerce post-bac en trois ans). Contre toute attente, ceux qui réussissent le mieux le concours sont ceux issus des filières les plus littéraires : ils enregistrent un taux de 65 % de réussite au concours 2013, contre 38 % pour ceux qui viennent de cursus en gestion et comptabilité.

Au concours Ecricome Tremplin 1, un peu plus exigeant que Passerelle, on retrouve le même type de profils. Les titulaires de DUT et de L2 sont cependant davantage représentés que les BTS parmi les admis.

Pour le concours CAD (qui permet d'intégrer HEC Paris et l'ESCP Europe), les admis ont souvent des profils bac+5 et viennent avant tout des écoles d'ingénieurs, d'IEP (institut d'études politiques) ou de masters universitaires en droit ou en sciences économiques.
  

Les profils qui réussissent le mieux

 

Les concours des admissions parallèles sont ouverts aux étudiants de niveau bac+2 au minimum, issus de tous types de filières : littéraires, technologiques, scientifiques, commerciales...

À l'origine, ces concours ont été conçus pour diversifier les profils d'élèves, c'est pourquoi ils sont destinés à des étudiants issus de cursus variés.

Certaines écoles (EMLYON Business School, Audencia Nantes, ESCP Europe, HEC Paris) ne recrutent qu'à partir de bac+3 et l'ESSEC Business School à bac+4 uniquement.

Les candidats qui réussissent ces concours viennent de BTS (brevet de technicien supérieur), de DUT (diplôme universitaire de technologie), de licence ou de masters universitaires (droit, économie, histoire, lettres, sciences), d'écoles de commerce postbac en trois ans, d'instituts d'études politiques, d'écoles d'ingénieurs...
  

fleche-rouge Une majorité de bacs généraux et de bacs technos

Si la majorité des admis ont décroché un bac général (ES et S avant tout), on trouve aussi un nombre important de bacheliers STMG.

C'est le cas d'Édouard, qui a intégré l'ESC Grenoble via le concours Passerelle après un BTS en informatique à Lyon. "J'ai trouvé les épreuves vraiment accessibles. Pour l'option informatique, nous étions trois à plancher dessus à Lyon et j'ai eu 19", affirme-t-il.

Une fois admis, il n'a eu aucun problème pour s'adapter aux exigences d'une grande école. "J'avais un peu peur de ressentir un écart de niveau avec les prépas, mais en fait, pas du tout. Bien sûr, ces étudiants ont une capacité d'apprentissage plus rapide et ils ont d'excellentes facultés de mémorisation. Mais en venant d'un BTS, j'avais beaucoup plus d'expérience qu'eux du monde de l'entreprise, j'avais une approche plus pragmatique des choses."
  

Des épreuves généralistes

 

Le programme des épreuves est très généraliste. La plupart des écoles demandent au candidat de passer un test d'aptitude au management (Arpège, TAGE 2 ou TAGE MAGE).

Il s'agit de QCM (questionnaire à choix multiple) qui visent à mesurer vos capacités de raisonnement logique, votre connaissance de la langue française et votre aptitude à résoudre des problèmes simples rapidement.

Le test Arpège comporte aussi quelques questions de culture générale. Une épreuve de langue et une autre de synthèse de documents viennent souvent compléter l'ensemble.

Certains concours (Passerelle, le CAD) prévoient, en plus, une épreuve "à option", qui permet de valoriser les formations initiales suivies par les candidats : droit, mathématiques, sciences humaines, économie, informatique...

Sachez aussi que la quasi-totalité des écoles imposent un oral d'anglais, tandis que certaines organisent également une épreuve de seconde langue à l'oral. Enfin, l'épreuve clé est un entretien général de motivation, qui vise à mesurer l'adéquation de votre profil avec des études en école de commerce, vos qualités d'expression et votre culture générale.
 

fleche-rouge Quelques compétences à maîtriser

S'il n'existe pas de formation idéale pour préparer les concours des admissions parallèles, certains prérequis sont nécessaires afin de réussir ces épreuves.

Tout d'abord, il faut savoir s'exprimer correctement à l'écrit et entraîner son esprit de synthèse, afin de valider l'épreuve d'analyse de documents. Les épreuves comportent aussi des tests d'aptitudes (TAGE MAGE, Arpège), qui requièrent d'avoir certaines compétences en mathématiques (niveau classe de troisième).

Vous devrez aussi vous tenir au courant de l'actualité, afin de répondre aux questions de culture générale (notamment pour le test Arpège, demandé pour Passerelle 1 et pour l'oral de personnalité).

Mieux vaut aussi être à l'aise en anglais : un très bon niveau de terminale est un minimum, beaucoup d'écoles exigent un niveau supérieur. Certaines ESC (toutes celles du concours Ecricome Tremplin et quelques écoles de la banque Passerelle) imposent, lors des oraux, une seconde langue étrangère.

Enfin, les écoles sont très attentives à l'expression orale des candidats, à leur façon de se présenter et de "se vendre" lors de l'entretien de personnalité.
  

Des concours accessibles à nombre d'étudiants

Intégrer une école de commerce via les admissions parallèles est à la portée de beaucoup d'étudiants. Si le volume de candidats a eu tendance à gonfler fortement ces dernières années, le nombre de places a lui aussi augmenté.

À titre d'exemple, dans le cadre du concours Passerelle 1, près de neuf étudiants sur dix sont admissibles pour passer les oraux dans au moins une école. Les trois quarts des candidats sont admis dans au moins une école.

Le concours Ecricome Tremplin est un peu plus sélectif : un tiers des inscrits au concours obtiennent une place dans une école. Le concours CAD (concours d'admission directe) est le plus difficile, avec moins de 10 % de reçus à HEC Paris ou l'ESCP Europe.

152228POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux éditions l'Etudiant :
"Admissions parallèles en école de commerce", par Jessica Gourdon.


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