Portrait

Pierre, étudiant et candidat aux élections législatives

Les tracts et les affiches s’entassent dans la chambre d’amis de la maison des parents de Pierre qui sert de QG à son parti Allons enfants.
Les tracts et les affiches s’entassent dans la chambre d’amis de la maison des parents de Pierre qui sert de QG à son parti Allons enfants. © Laura Hubert
Par Laura Hubert, publié le 18 mai 2017
1 min

IL VA FAIRE LA UNE. À 21 ans, Pierre Cazeneuve se présente aux élections législatives sous la bannière du parti Allons enfants, qu’il a lui-même créé en 2014.

Nichée dans la maison parentale, la chambre d'amis fait office de QG de campagne. Les tracts et affiches du parti Allons enfants s'entassent dans l'espace exigu. "C'est assez artisanal !", assume le jeune clodoaldien de 21 ans.

Pierre a toujours aimé la politique, mais ne se reconnaissait dans aucun parti. Dès ses 18 ans, il a voulu s'engager pour améliorer la vie dans sa ville de Saint-Cloud (92). Sa solution ? Créer son propre parti pour "rajeunir la politique locale, car les conseillers municipaux sont âgés et la ville n'était pas assez dynamique".
Son pari est un succès : en 2014, au deuxième tour des municipales, il obtient 15,4 % des voix avec une liste de 35 adhérents et se place devant le Parti socialiste. "J'ai vraiment un engagement politique local, car je suis né dans cette ville, j'y ai passé toute ma scolarité et j'y habite encore."

Bien avant la création d'Allons Enfants, Pierre avait eu le sentiment que les partis traditionnels ne convenaient plus vraiment : "On a eu l'intuition avant Emmanuel Macron !". Tous les membres viennent de bords politiques différents. "Il n'y a pas besoin d'être de gauche ou de droite pour déterminer les horaires d'ouverture de la piscine municipale, par exemple."

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Objectif : l'Assemblée Nationale

Pierre s'est confronté aux autres élus municipaux de Saint-Cloud durant trois années. "Nous n'avons pas été très bien reçus. Au lieu de nous percevoir comme des jeunes qui se bougent, ils ont vu une menace. On a galéré à faire passer nos projets." De cette frustration est née une ambition encore plus forte, celle d'aller à l'Assemblée nationale. "Là-bas, il y a un temps de parole réservé, on est sûr d'être entendu."

Ils sont aujourd'hui 62 candidats aux législatives et plus de 250 membres actifs et bénévoles du parti Allons enfants à vouloir porter leurs voix. En dehors, Pierre déplore l'absence de nouvelles idées et le fait que peu de jeunes soient représentés dans l'arène politique, alors qu'ils "forment 20 % de la population française".

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De l'engagement politique à l'entrepreneuriat

Est-il possible de concilier ses études ou son travail avec la fonction de député ? "La plupart des universités et des entreprises sont conciliantes pour aménager des "congés républicains". Notre but, c'est de répondre au manque d'assiduité des députés actuels !" Avec 110 propositions dans leur programme, sur les axes de l'éducation, du développement durable et du digital, "propres à notre génération", Pierre veut que son parti soit force de proposition.

Cependant, après être passé par Sciences po, le jeune homme a bifurqué vers des études de commerce. Pierre est actuellement à HEC. Et cette nouvelle orientation semble lui avoir fait prendre conscience qu'il n'est plus forcément motivé à placer toute son énergie dans une hypothétique carrière politique. "Je suis engagé depuis mes 18 ans, et cela me paraît déjà trop long ! Depuis que j'ai fait un stage de six mois en entreprise, j'ai envie de travailler dans le privé. Je ne vais pas me retirer de manière solennelle, mais la politique m'a déjà fait découvrir ce qu'est l'entrepreneuriat et le management."

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