Étudiants en informatique : devenez réserviste dans la cyber-défense
L’armée crée une équipe de réservistes spécialisés en cas de cyber-attaque de la France. Les écoles d’informatique vont être sollicitées pour associer leurs étudiants au dispositif. Une expérience unique, bien utile pour le pays et pour le CV…
Pas besoin d'être un ancien hacker pour être recruté dans la cyber-sécurité, les étudiants en informatique vont pouvoir être formés à la cyber-défense. // © Fotolia
Étudiants en informatique, vous aurez bientôt la possibilité de devenir réserviste en cyber-défense. "En cas de crise majeure, la main d'œuvre compétente en cyber-défense ou en informatique serait à son poste dans les entreprises, au sein des structures de l'État ou de service public. Mais la seule ressource supplémentaire potentiellement disponible immédiatement se trouve dans les écoles d'informatique ou de télécommunications", explique le contre-amiral Arnaud Coustillière, officier général cyber-défense.
Mission : défendre le pays
Pour pallier une éventuelle cyber-attaque, une réserve spécialisée va donc être créée. On pourra y trouver, en plus des militaires et des analystes, des enseignants et des étudiants en masters spécialisés en cyber-défense, mais aussi des étudiants en formation informatique plus généraliste.
"Il n'est pas nécessaire d'avoir une grande expertise technique. Il faut surtout beaucoup de bras pour être capable de traiter une crise à l'échelle d'un pays", justifie Sébastien Bombal, responsable de la majeure systèmes, réseaux et sécurité à l'EPITA. Cette école d'informatique est l'un des premiers établissements à s'être porté volontaire pour expérimenter le projet. Ce dispositif ne sera pas mis en place avant le deuxième semestre 2015, mais des consultations auprès des étudiants ont déjà eu lieu.
Un rôle valorisant
"Pour moi, la première motivation est patriotique", affirme Mathias, 23 ans, un étudiant en quatrième année à l'EPITA très intéressé par le projet. La réserve serait utilisée en cas de crise nationale touchant indirectement une partie ou la totalité de la population française. Une motivation qui dépasse la simple entraide.
"Beaucoup d'étudiants trouvent que c'est excitant de participer à ce genre d'intervention. Par exemple si EDF est attaqué et que des milliers de personnes se retrouvent sans électricité, ce serait valorisant de participer à la résolution de cette crise", confie le jeune homme.
Les étudiants sont prêts à donner gratuitement de leur temps pour ce genre d'opération. Pendant les ateliers où leur avis a été demandé sur la mise en place de cette réserve, "aucun d'entre nous n'a posé la question d'une possible rémunération", témoigne Mathias.
Une expérience professionnelle unique
"C'est une expérience que les étudiants ne pourront pas avoir ailleurs", vante Sébastien Bombal. Ce type de formation qu'offre l'armée, avec des exercices de simulation de crise, n'est en effet pas proposé dans les écoles.
"On n'abordera sûrement pas cette problématique pendant notre parcours professionnel", souligne Mathias. Si une cyber-attaque avait lieu, les étudiants "devraient aider à reconstruire les réseaux, sous les ordres de plus expérimentés", décrit le contre-amiral Arnaud Coustillière.
Un plus sur le CV
"Sur le CV c'est quelque chose que les étudiants pourront même valoriser dans le secteur privé. C'est à la fois un moyen et un débouché pour eux", assure Sébastien Bombal. Cet exercice intellectuel montre qu'ils ont, en plus de leurs compétences de gestion de crise, du savoir-être puisqu'ils participent à un engagement citoyen.
D'autre part, la cyber-sécurité est un nouveau domaine qui recrute, et pas que des anciens hackers...
