Décryptage

PACES : peut-on choisir sa fac de médecine ?

Sur APB, les lycéens franciliens attirés par la filière PACES doivent classer 7 sous-vœux de la candidature groupée "UFR de santé en Ile-de-France".
Sur APB, les lycéens franciliens attirés par la filière PACES doivent classer 7 sous-vœux de la candidature groupée "UFR de santé en Ile-de-France". © Ministère de l'Éducation nationale
Par Virginie Bertereau, publié le 25 octobre 2016
1 min

Lycéen, vous souhaitez vous inscrire l’année prochaine en PACES (première année commune aux études de santé) pour tenter les concours de médecine, sage-femme, dentaire ou pharmacie. La question du choix de la fac, à indiquer sur le site admission-postbac, s’impose donc à vous.

Le nombre d’étudiants inscrits comparé au numerus clausus (nombre d’admis en 2e année) est souvent utilisé pour trouver la fac où l’on a le plus de chances de réussite. Certains, qui ont déjà un projet de spécialité et de lieu d’exercice en tête, se basent sur les résultats à l’ECN (examen classant national) passé en… 6e année. Mais pour l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), il faut surtout choisir en fonction de la distance fac-domicile. Le temps de trajet est souvent un temps perdu pour les révisions.

Le secteur géographique compte

Du reste, cette distance est l’un des critères utilisé par le portail Admission-postbac pour affecter les étudiants dans leur université, puisque les candidats de l'académie (ou du secteur géographique défini) sont prioritaires. 

Sur APB, la PACES fait partie des candidatures groupées, un système mis en place en 2016 pour maximiser vos chances d'avoir une affectation dans cette filière très demandée. Vous devrez classer toutes les universités de votre secteur proposant cette formation (parfois : deux universités, mais jusqu'à sept en Île-de-France), par ordre de préférence. L'algorithme tiendra compte de l’ordre de vos vœux (l’objectif est de vous satisfaire au maximum) et des places disponibles dans les établissements. En aucun cas l’université n’intervient dans le choix de ses étudiants. 

Une affectation différée en Île-de-France

Particularité en Île-de-France : le recrutement est régional (les candidatures des trois académies - Paris, Créteil et Versailles - sont traitées ensemble). Les facultés parisiennes, très demandées, sont donc difficiles d’accès si vous êtes d'une autre région. Candidats franciliens, sachez que APB ne vous donnera pas votre lieu d'affectation lors des phases d'admission (à partir du 8 juin) : vous saurez seulement si vous avez une place en PACES. Il vous faudra attendre la mi-juillet pour connaître votre université d'accueil. En effet, c'est un service du rectorat qui répartit les étudiants dans les sept UFR de santé de la région en essayant d’équilibrer la représentation des quatre mentions au bac (passable, assez bien, bien et très bien), afin de ne pas créer des facultés "d’élite".

Parfois, l’affectation reçue déçoit… "Mon fils n'a eu que son troisième choix. Il était déçu car cela contrariait ses projets professionnels et il avait le sentiment d’être "recalé" alors qu’il avait obtenu une mention très bien au bac", raconte Aurélie, la mère d’un étudiant en médecine.

Échanges d’affectations

En cas de mécontentement, vous pourrez toujours changer d’université. Mais les fenêtres de tir sont réduites… "C’est bien simple, il existe deux solutions. La première, qui concerne la plupart des cas, c’est l’échange. À mention égale, deux étudiants se mettent d’accord pour échanger leur affectation. Ils doivent se rendre ensemble aux services scolarité des deux établissements concernés pour faire valider la permutation", indique Serge Uzan, vice-président santé de l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie).

Pour trouver votre bonheur, regardez sur les tableaux d’affichage à l’accueil des facs ou rendez-vous sur Internet. Le site remede.org, par exemple, propose un outil pratique d’annonces pour trouver un permutant. Plus le site est fréquenté, plus vos chances sont grandes. D’autre part, une affectation obtenue dans une université réputée est une meilleure monnaie d’échange, surtout au niveau des mentions très bien. La compétition est moins rude au niveau des autres mentions.
 

 

Cas exceptionnels : avec accord d’une commission

"La seconde solution pour changer d’université est réservée aux cas exceptionnels, prévient Serge Uzan. À l’UPMC, des commissions composées de responsables de la scolarité et de responsables de la PACES se réunissent fin août et statuent sur les demandes qui nous ont été envoyées. Il faut un justificatif solide : un étudiant malade qui se fait soigner dans le centre hospitalo-universitaire proche, un déménagement des parents de Toulouse à Paris, etc.". Inutile de prétexter un rapprochement avec une petite amie ou une grand-mère seule au monde dont il faut s’occuper. Inutile également de s’insurger de ne pas avoir été admis malgré un 19,5/20 obtenu au bac. Ou bien encore d’envoyer une lettre dithyrambique au doyen vantant le prestige de sa formidable université…

Pour sa part, le fils d’Aurélie, qui n’a pas trouvé satisfaction avec le système de permutation, a pu intégrer son premier choix de fac parisienne grâce à cette deuxième solution. "Sa demande a été acceptée. Il ne l’a pas justifiée par des motifs de confort ou de logistique, mais en exposant ses projets professionnels et personnels", explique sa mère. Depuis, cet étudiant est passé en 2e année, dans un cursus recherche.
 

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