Décryptage

L'engagement étudiant reconnu par la loi

Rassemblement national des jeunes engages au service civique
Le service civique va s'ouvrir à de nouveaux viviers, comme les entreprises de l'économie sociale et solidaire ou encore les sapeurs-pompiers. © Marta Nascimento / R.E.A
Par Delphine Dauvergne, publié le 05 janvier 2017
1 min

Quelques mesures du projet de loi relatif à l’égalité et à la citoyenneté ont été adoptées fin décembre 2016 pour encourager les jeunes à s’engager. Au menu : reconnaissance dans les cursus, majorité associative à 16 ans ou encore services civiques possibles chez les sapeurs-pompiers.

"L'une des plus grandes avancées du projet de loi relatif à l'égalité et à la citoyenneté est la reconnaissance du statut d'étudiant engagé", affirme Pauline Raufaste, vice-présidente de l'UNEF. Adopté définitivement par le Parlement le 22 décembre 2016, ce projet de loi accorde une grande place à la valorisation de l'engagement étudiant.

Un engagement étudiant récompensé

La bonification d'un engagement étudiant associatif était déjà effective dans quelques établissements qui l'expérimentaient. UE optionnelle, points rajoutés... chacun avait sa méthode. La loi va désormais imposer aux établissements de l'enseignement supérieur de prévoir "des aménagements dans l'organisation et le déroulement des études" des étudiants qui ont des responsabilités dans des associations, syndicats, ou qui sont en service civique ou encore en volontariat militaire. Les compétences acquises dans ces activités bénévoles seront donc récompensées dans tous les cursus.

"Il est très probable que cela prenne la forme d'un supplément au diplôme", prévoit Tommy Veyrat, vice-président en charge de la jeunesse à la FAGE. Un décret devrait préciser si tous les établissements devront s'aligner sur un supplément au diplôme (label s'ajoutant à l'intitulé de la formation suivie) ou si on leur laissera plus de liberté.

La loi oblige désormais les établissements d'enseignement supérieur à "élaborer une politique spécifique visant à développer l'engagement des étudiants au sein des associations". Même si cela risque d'avoir des impacts peu restrictifs, "c'est un outil que les étudiants pourront invoquer pour réclamer plus de moyens pour leurs projets", souligne Tommy Veyrat.

Une majorité à 16 ans

Autre nouveauté : la majorité associative et le droit de diriger un média dès 16 ans. "C'était une demande récurrente des lycéens. Ils vont pouvoir créer un journal ou une association sans avoir besoin d'un adulte. Les membres du bureau d'un syndicat lycéen ne seront plus obligés d'être majeurs également", détaille le responsable de la FAGE.

Toujours plus de service civique

Les syndicats étudiants, redoutant des dérives, ont fait front contre un service civique obligatoire pour les jeunes. Cette forme d'engagement bénéficie cependant encore d'un coup de pouce, en s'ouvrant à de nouveaux viviers, comme les entreprises de l'économie sociale et solidaire ou encore les sapeurs-pompiers. "La loi rappelle que le service civique ne doit pas remplacer un stage ou un emploi et doit rester une mission d'intérêt général", souligne Tommy Veyrat. L'objectif affiché du gouvernement : 350.000 jeunes en service civique par an à partir de 2018.

D'autres mesures pour les étudiants

Le projet de loi relatif à l'égalité et à la citoyenneté contient d'autres points qui concernent l'enseignement supérieur. Renforcement de la protection des victimes et des témoins de bizutage, systématisation de l'information sur les questions de santé et de prévention, mais aussi prioritisation des bacheliers pros pour l'accès aux filières STS (section de technicien supérieur).

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