Boîte à outils

Du mal à boucler votre candidature en filière sélective ? Faites-vous aider

Entretien, embauche
Le regard d'une personne extérieure peut vous aider à mener à bien le travail d'introspection qui nourrira votre candidature. © Fotolia
Par Séverine Maestri, publié le 21 octobre 2016
1 min

Pour construire un dossier de candidature convaincant, il faut prendre du recul sur son parcours et réfléchir à son projet professionnel : pas toujours facile… Si vous ne parvenez pas à mener seul ce travail d'introspection, n'hésitez pas à solliciter vos proches ou des professionnels de l'orientation. Conseils extraits de l'ouvrage “Réussir sa candidature pour entrer en filière sélective”, de Séverine Maestri.

N'hésitez pas à vous faire aider pour rectifier toutes les petites erreurs inhérentes parfois à la première construction d'un CV, apprendre à valoriser vos expériences et votre parcours, glaner quelques astuces de présentation, apprendre à bien décrire vos missions, leurs enjeux et leurs résultats, autrement dit effectuer ce travail d'introspection nécessaire pour construire votre candidature.

Quand se faire aider ? Et par qui ?

Dès les années lycée ou une fois dans le supérieur, à toutes les étapes de votre parcours, vous pouvez avoir besoin d'être accompagné, soutenu, aiguillé, par des proches ou des professionnels de l'orientation.

Avant l'entrée dans le supérieur

Pour les élèves qui souhaitent s'inscrire en première année de licence à l'université, il existe depuis la rentrée 2009 “l'orientation active”, démarche qui consiste à vous accompagner dans vos choix d'orientation et vous aider à rejoindre des filières qui vous correspondent et dans lesquelles vous pourrez réussir, dès la première. Pour y participer, il suffit de cliquer sur la case “Orientation active” au moment du choix de la licence lors de l'inscription sur APB. L'université examinera votre dossier et vous proposera même un entretien de conseil personnalisé pour vous orienter éventuellement vers une filière plus adaptée. Mais attention, cette procédure n'est valable que pour l'université.

Pour ceux qui s'orientent vers des formations en dehors de l'université, pensez aux nombreux lieux d'accueil et d'orientation : les CIO (centres d'information et d'orientation) dans lesquels vous pouvez rencontrer des COP (conseiller d'orientation psychologue), les CIJ (centres d'information jeunesse), les missions locales qui accueillent tous les publics…

Après le bac

À l'université, les SCUIO (services communs universitaires d'information et d'orientation) accueillent l'étudiant en recherche de documentation, de conseils et de réponses pour définir un projet d'études. Certaines universités proposent à leurs étudiants des ateliers de groupe pour apprendre à rédiger un CV ou une lettre de motivation. Par exemple, le SCUIO-IP (insertion professionnelle) de l'université Lyon 3 (voir ci-dessous) propose un “atelier d'aide à la candidature pour entrer dans une filière sélective” qui invite à se poser les bonnes questions pour constituer son dossier.

Pour ceux qui souhaitent entrer dans une école spécialisée, il est possible de se tourner vers un ancien professeur, un proche en qui vous avez confiance, ou de faire également appel aux CIO, CIJ, missions locales, etc. Sur Internet, vous trouverez aussi une foule de cabinets spécialisés sur l'orientation et l'aide à la constitution du dossier de candidature. Attention, leurs prestations sont payantes, sans doute chères, et ne garantissent pas 100 % de réussite.

L'objectif : vous amener à vous poser les bonnes questions…

… sur votre parcours scolaire et vos activités extrascolaires

“Beaucoup ne pensent pas à valoriser leurs stages ou leurs petits jobs parce que pour eux ce sont des expériences insignifiantes. Or, parfois les stages, même d'observation, leur ont permis de valider un projet dans un cursus, et il faut en parler. Leur faire prendre conscience qu'ils ont des compétences, même si ce n'est pas dans leur domaine d'activité pure, est essentiel”, explique Michel Wissler, directeur du SCUIO-IP de l'université Lyon 3.

… sur le type d'études que vous envisagez

Suis-je plus à l'aise lorsqu'on me laisse de l'autonomie ou quand je suis encadré ? Ai-je envie de rester assis toute la journée dans une salle de classe ou cela me plairait-il de tenter une formation en alternance ? Ai-je plutôt un profil scientifique, littéraire, généraliste ou créatif ? Dans quelles matières ai-je obtenu les meilleures notes (car parfois ce sont les notes qui décideront pour vous) ? Toutes ces questions devraient vous permettre d'affiner le type d'études à choisir : école, classe prépa, université.

… sur votre futur univers professionnel

Si vous avez déjà un bac+2/3 ou plus, vous vous projetterez plus aisément dans un métier ou un univers professionnel en vous posant les questions suivantes : “Est-ce que j'aimerais vivre de ma passion ? Est-ce que je me vois travailler dans un bureau toute la journée ou est-ce que je préfère être en extérieur ou dans un métier avec des déplacements fréquents ? Suis-je plutôt un solitaire ou suis-je fait pour travailler en équipe ?” Autant de questions dont les réponses vous permettront de construire une candidature personnalisée en mettant en avant vos compétences, vos points forts, tout en ayant conscience également des points à améliorer.

Cependant, si vous vous trompez, sachez qu'il existe de nombreuses passerelles qui permettent de se réorienter en cours d'études. Contrairement à ce que l'on croit, les filières du supérieur sont de plus en plus ouvertes aux différents profils et ne fonctionnent pas en vase clos.

Un exemple : les ateliers du SCUIO-IP de l'université Lyon 3

“Nous proposons des ateliers de deux heures sur le CV et la lettre de motivation. Nous donnons d'abord au groupe des informations sur le CV et la lettre avec ensuite une possibilité de retour individuel”, explique Anaïs Urban-Fromget, chargée d'orientation et d'insertion professionnelle au SCUIO-IP de l'université Lyon 3. Les ateliers permettent de faire ce retour sur soi nécessaire à une candidature ciblée.

Le CV : “Nous leur dispensons des conseils sur le fond et la forme avec un accent mis sur le projet professionnel puisque c'est la clé de la motivation. Nous avons des étudiants qui ne se retrouvent pas sur un même pied d'égalité par rapport à leur projet, les avancées de chacun ne sont pas les mêmes”, assure-t‑on au SCUIO-IP.

La lettre de motivation : “Elle est aussi axée sur le ‘projet professionnel’ : pourquoi cette formation ? Pour un dossier de BTS et un dossier de master 2, on ne va pas avoir les mêmes attentes et les mêmes exigences, lesquelles peuvent aussi différer d'un master à l'autre. En termes de conseils, on leur suggère de contacter d'anciens élèves. Une lettre de motivation mal orientée par rapport à des attentes mettra en péril la candidature”, indique Isabelle Maeyhieux, chargée d'insertion professionnelle (étudiants et jeunes diplômés) dans ce même SCUIO. Qui mieux qu'un ancien élève qui s'est posé les mêmes questions que vous pour entrer dans la même formation peut vous aider à passer le cap de la constitution du dossier ? Pensez à cette source d'aide précieuse, presque “sur mesure”.

L'entretien : “Pour ceux qui n'en ont jamais passé, c'est déstabilisant. C'est la peur de l'inconnu. Le jury peut être différent, avec des attentes de réponses différentes : c'est donc cela qui est compliqué pour nous dans notre rôle de conseil. On ne peut pas donner de réponses trop générales. On leur propose des simulations d'entretien pour les entraîner à se présenter et à parler d'eux”, explique Michel Wissler.

Une candidature convaincante : “On explique que parfois les notes vont compter davantage que le dossier. Cela dépend de la formation visée. Chaque diplôme possède ses critères de sélection. Ce qui va vraiment faire la différence, c'est le nombre de stages, notamment pour les M1 et les M2. Pour les BTS, une première expérience dans une entreprise, même en stage, est bien vue. Pour tous ces ateliers nous nous aidons de la méthode STAR [situation, tâche, action, résultat, voir l'encadré ci-dessous]”, conclut-on au SCUIO.

La méthode STAR

Cette méthode utilisée par certaines universités (dont le SCUIO-IP de Lyon 3) permet d'aider le candidat dans ce “recul sur soi” : pour chaque expérience, on doit décrire le contexte, les tâches effectuées, l'action concrètement menée et les résultats obtenus. Elle permet de recenser les compétences, les défauts et les qualités développées et de répondre à tous types de questions pour tous types de métiers (production, management…) comme “Savez-vous vous servir de ce type de machine ?” ou “Avez-vous déjà dirigé une équipe ?”.

Situation” : Décrivez le contexte de la mission en répondant aux questions “qui”, “quoi”, “où”, “comment”.

Tâche” : Décrivez la mission qui vous a été confiée, les freins rencontrés, les attentes, les défis à relever.

Action” : Quelles astuces ou solutions avez-vous trouvées afin de surmonter certaines contraintes et réussir votre mission ?

Résultat” : Concluez en donnant les résultats des actions mises en place. Illustrez, quantifiez, donnez du concret (chiffres, faits…).

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Réussir sa candidature pour entrer en filière sélective”,
par Séverine Maestri.

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