Décryptage

Comment choisir entre les Sciences po ?

Sciences po Rennes recrute via un concours commun avec six autres IEP (instituts d’études politiques).
Sciences po Rennes recrute via un concours commun avec six autres IEP (instituts d’études politiques). © SCIENCES PO RENNES
Par Amélie Petitdemange, mis à jour le 04 février 2021
5 min

Le bac presque en poche, vous rêvez d’intégrer Sciences po. Mais lequel ? Les dix IEP de France diffèrent, notamment en termes de spécialités d'enseignement.

Vous devez tout d’abord faire la différence entre les six campus de Sciences po Paris en région (Dijon, Le Havre, Menton, Nancy, Poitiers et Reims), et les neuf IEP de province, qui sont d’autres Sciences po. Ils sont situés à Aix-en-Provence, Saint-Germain-en-Laye, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Regroupés dans le "réseau Sciences po", ces sept IEP sont accessibles par un concours commun. Ceux de Grenoble et Bordeaux sont restés indépendants.

Dix instituts d'études politiques avec chacun leur programme

Si les dix IEP s’appellent "Sciences po", les cursus proposés ne sont pas les mêmes. En effet, les programmes ne sont pas nationaux mais définis par chaque établissement. Les trois premières années sont généralistes et pluridisciplinaires, ce sont donc les types d’enseignement et le nombre d’heures qui peuvent varier.
Science po Lyon propose par exemple des diplômes d’établissement, afin de se spécialiser sur une région du monde. Un principe que l’on retrouve sur les campus en région de Sciences po Paris, où vous pouvez ajouter une spécialité géographique qui colorera votre cursus. Par exemple l’Europe centrale et orientale à Dijon ou les relations Europe-Afrique à Reims.

Des spécialités de master uniques

Les vraies différences se font surtout sentir en master, lorsqu’il faut choisir une spécialité. "Regardez les plaquettes de formation, avec le détail des cours et les masters proposés. L’IEP de Strasbourg propose par exemple des masters centrés sur l’Europe, Sciences po Paris est le seul à avoir un master de journalisme reconnu et l’IEP de Lille est en partenariat avec l’école de journalisme ESJ", détaille Joanna Kaczynska, psychologue de l’Education nationale au CIO Médiacom.
Rennes a par ailleurs de bons résultats à l’EHESP (École des hautes études en santé publique), Bordeaux à l’ENM (École nationale de la magistrature) et Strasbourg à l’ENA (École nationale d’administration).
À Sciences po Paris, les masters sont divisés en sept écoles : l’École de journalisme, l’École doctorale, l'École des affaires internationales, l’École du management et de l'innovation, l'École de droit, l'École d’affaires publiques et l'École urbaine.
S’il n’est pas simple de se projeter en master dès la terminale, cette réflexion vous sera aussi très utile lors de la phase d’admission. Et bien sûr, il vous sera toujours possible de changer d’avis.

Une année à l’étranger

Pensez aussi à regarder les partenariats internationaux. Vous passerez en effet votre troisième année à l'étranger, sauf pour les IEP de Grenoble et de Bordeaux, qui envoient leur étudiants à l’étranger en deuxième année.
Sciences po Paris propose par exemple neuf doubles-diplômes à l’international pendant le premier cycle et dispose notamment de partenariats avec les universités américaines Columbia, Berkeley et UCLA. Sciences po Bordeaux compte le plus grand nombre de "filières intégrées binationales" accessibles dès la première année avec par exemple Stuttgart (Allemagne), Turin (Italie), Coimbra (Portugal), Madrid (Espagne), Hong-Kong (Chine) et Kingston (Jamaïque).

Frais d’inscription et coût de la vie

Le coût des études varie aussi selon les IEP. Tous les Sciences po, sauf Aix-en-Provence (812 euros/an) et Grenoble (1.300 euros/an), pratiquent des frais indexés sur les revenus des parents. Les foyers à faibles revenus ont donc des frais limités, et les boursiers en sont bien sûr exonérés. Mais la fourchette des tarifs diffère tout de même. Cela peut monter à plus de 10.000 euros l’année à Paris, contre maximum 6.300 euros à Bordeaux. À cela s’ajoute le déménagement éventuel, l’appartement, et le coût de la vie, qui diffère aussi selon les villes.
"Ce n’est pas non plus la même vie. Quand on a 18 ans, il faut prendre en compte ses envies, se projeter dans un lieu pour plusieurs années. On n’y pense pas assez, mais c’est une cause de décrochage d’être dans une ville qui ne vous plaît pas", souligne Joanna Kaczynska.
N’hésitez pas à prendre contact avec des étudiants et des anciens afin de leur poser des questions sur leur quotidien et de déceler les profils suivant les IEP.
Enfin, prévoyez un plan B. "C’est important d’avoir des critères. Mais vu les taux d’accès, environ 12% des candidats, ce sont plutôt les établissements qui choisissent les étudiants", rappelle Joanna Kaczynska. Et si vous n’êtes pas reçu, vous pourrez à nouveau postuler l’année prochaine.

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