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Comment réussir sa rentrée à Sciences po

En 2018, une petite quinzaine d'étudiants devrait être admise directement en deuxième année par voie de concours à l'IEP de Strasbourg.
À Sciences po Strasbourg, 190 étudiants feront leur rentrée en première année le 15 septembre 2017. © Sciences po Strasbourg
Par Natacha Lefauconnier, publié le 01 septembre 2017
8 min

Pour bien commencer l’année dans l’un des dix IEP (instituts d’études politiques), travail et organisation seront de mise. Mais créer des liens et profiter de la vie étudiante est tout aussi important !

C’est votre première rentrée à Sciences po ? Vous risquez d’être en apnée jusqu'à la Toussaint ! Rassurez-vous, vos camarades de promo seront dans le même cas.

À l’institut d’études politiques de Bordeaux, par exemple, vous êtes environ 320 à faire votre rentrée lundi 4 septembre 2017. Selon Jean Petaux, directeur de la communication, qui enseigne aussi la culture générale en première année : “Pendant les deux premiers mois, les étudiants subissent un ‘choc thermique’ un peu rude. Ils ont l’impression qu’ils ne pourront pas tout gérer.”

Soyez donc très attentif aux conseils de méthode et d’organisation du travail qui vont vous être prodigués en début d'année.

Organisez-vous

“Les étudiants ne doivent pas sous-estimer l’investissement qui va leur être demandé”, confie Christine Aquatias, directrice des études du premier cycle à Sciences po Strasbourg et maître de conférences en études germaniques. Ce n’est pas parce que vous êtes entré à Sciences po que vous ne pouvez pas en sortir aussi vite ! “En première année, le redoublement n’est pas de droit. Il faut faire une demande exceptionnelle, qui n’est pas toujours acceptée”, prévient la directrice des études.

À Strasbourg, qui accueillera environ 190 étudiants en première année le 15 septembre, le volume de cours est de 600 heures annuelles (sans les options), réparties sur 24 semaines. Soit de 25 à 30 heures de cours hebdomadaires, auxquelles il faut ajouter le travail personnel.

“Il y a beaucoup d’exposés individuels et en groupe à réaliser et de nombreux ouvrages à lire”, précise la directrice des études, en ajoutant que “certains étudiants ont un gros coup de blues, car la première année est beaucoup plus exigeante que le lycée”.

Sa recommandation : organisez votre temps en déterminant des priorités. “Il faut savoir étaler ses travaux et exposés sur l’ensemble de l’année. Attention à ne pas en mettre trop en fin de semestre, car il y a déjà les colles et examens.”

Pour les ouvrages recommandés en classe : apprenez à lire en allant à l’essentiel.

N’hésitez pas à prendre contact avec des étudiants d’années supérieures, qui pourront être vos tuteurs et vous donner des conseils méthodologiques, entre autres. Vous pouvez aussi aller voir vos enseignants en conférences de méthode, où vous êtes en petit groupe de 25 élèves. “Nous sommes une école où nous encadrons beaucoup les étudiants”, affirme Christine Aquatias, qui assure une permanence pour les étudiants tous les lundis, à la pause déjeuner.

Investissez la vie associative

Mais que tout cela ne vous empêche pas d’avoir des activités à côté ! Alexandre, désormais étudiant en deuxième année à Sciences po Paris, vous incite à vous inscrire dès le début de l'année dans une ou plusieurs associations. L’institut parisien en compte plus de 120 ! “Cela permet de développer sa vie sociale très vite, de découvrir l’école grâce aux étudiants de deuxième année, voire de prendre la présidence de l'association l’année suivante, quand les anciens partent à l’étranger pour leur troisième année”, confie le jeune homme.

Sciences po Bordeaux possède également un tissu associatif dense, comptant plus d’une quarantaine de structures. L’une d’elles est en charge des activités sportives. “Le sport est obligatoire dans notre école, précise Jean Petaux. C’est un élément fort d’intégration pour les élèves de première année, qui peuvent rencontrer dans ce cadre des étudiants de troisième et quatrième années [la deuxième année se fait à l’étranger].”

Mais gare au revers de la médaille. “Certains étudiants s’engagent à fond dans une association en prenant des responsabilités, avant de se rendre compte que c’est chronophage, met en garde Christine Aquiatas. Nous avons constaté, à Sciences po Strasbourg, que les présidents d’association, en général élèves de deuxième année au moins, sont souvent au rattrapage…” L’école valorise cependant l’engagement associatif, qui est une option (en deuxième et quatrième années) rapportant des crédits.

“C’est très bien de sortir la tête de ses livres, il faut simplement garder l’énergie et la liberté d’esprit nécessaires à l’investissement attendu pour les études”, résume la directrice des études de l’IEP strasbourgeois.

Participez (ou pas) au WEI

Selon l’institut dans lequel vous vous trouvez, un WEI (week-end d’intégration) vous sera peut-être proposé. C’est une occasion de mieux faire connaissance avec vos pairs dans un cadre festif. Attention : il n’y a pas d’obligation, inutile de vous forcer si cela ne vous dit rien.

À Bordeaux, il est organisé par l’association du BDE (bureau des élèves) autour du 10 octobre, sous l’œil vigilant de la direction. “Nous regardons à quel endroit il est organisé, si la sécurité est assurée, notamment s’il y a un plan d’eau, comment les étudiants sont acheminés sur place…”, énumère le directeur de la communication, qui rappelle qu’il y a environ 80 mineurs parmi les 320 étudiants de première année. Ces derniers sont alors équipés de bracelets qui leur interdisent l’accès aux boissons alcoolisées.

Un moyen de tisser des liens avec vos camarades de promo et de vous serrer les coudes. Car, même si, par pudeur, vous n’osez pas parler de vos difficultés, il est nécessaire de franchir le pas pour ne pas laisser la situation empirer.

Parlez de vos difficultés

À Sciences po Paris, un responsable pédagogique suit chaque cohorte et est à même d'écouter les élèves en difficulté, comme ceux qui seraient découragés par la baisse de leurs résultats par rapport à l'année de terminale. Ce sont en moyenne cinq ou six d'entre eux qui franchissent sa porte chaque semaine. Les élèves issus du dispositif CEP (conventions d'éducation prioritaire) bénéficient d'un suivi renforcé, avec un système de tutorat dans toutes les disciplines, auquel peuvent assister tous les étudiants qui en éprouvent le besoin.

Dans le Sud-Ouest, un professeur, chargé de mission auprès de la direction des études, reçoit les étudiants individuellement lorsqu’ils ont un problème personnel à résoudre. Ce sont souvent les maîtres de conférences qui détectent ces élèves. En effet, l’assiduité est contrôlée. Après deux absences consécutives non justifiées, l’étudiant est invité à venir expliquer s’il s’agit d’accidents ou d’une raison plus profonde, tel un problème chronique de sommeil.

Menez une vie saine

La prévention santé est d’ailleurs l’un des thèmes abordés durant la semaine de prérentrée de Sciences po Bordeaux. Parmi les intervenants, l'infirmière et l’assistante sociale de l’université partenaire, ainsi qu’une diététicienne.

L’IEP bordelais a changé l’organisation de l’emploi du temps pour la rentrée 2017 : il y aura désormais une pause méridienne quotidienne entre 13 heures et 14 heures. Auparavant, les cours s’étalaient entre 8 heures et 20 heures, avec 15 minutes de pause entre deux sessions. Selon les options et groupes, certains étudiants pouvaient ne pas avoir de trou dans leur journée une ou plusieurs fois par semaine.

Travail, lecture, amis, sport, bénévolat et loisirs : tout est question de dosage, à vous de trouver le juste équilibre !

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