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5 bonnes raisons d'aller étudier dans une “petite” fac américaine

Guillaume en échange à l'université de Portland
Même si l'université de Portland n'était pas son premier choix, Guillaume est ravi de son séjour dans cette fac. © Photo fournie par le témoin
Par Marie-Anne Nourry, publié le 08 février 2017
1 min

Vous souhaitez tenter l'expérience américaine, comme plus de 8.000 Français chaque année ? Si votre établissement n'a pas de partenariat avec Harvard ou Stanford, faites-en vite le deuil ! Tournez-vous davantage vers les facs d'État moins connues : elles ont de nombreux atouts à révéler.

Près de 8.000 étudiants français s'expatrient chaque année aux États-Unis, le temps d'un ou deux semestres. Mais n'est pas pris qui veut dans les universités les plus cotées, comme Harvard, Yale ou Stanford. Et peu d'établissements français peuvent se targuer de détenir des accords avec ces temples de la recherche. Alors, autant se faire une raison tout de suite en regardant du côté des universités moins connues, mais qui disposent néanmoins de tous les atouts pour vous faire vivre une expérience typiquement américaine.

1. Un accueil chaleureux

Premier avantage de partir dans une “petite” université : vous avez toutes les chances de ne pas croiser un Français durant votre séjour. À l'inverse, les universités les plus plébiscitées en accueillent une centaine chaque semestre. “Dans les États moins recherchés, on rencontre des étudiants américains qui ne voyageront peut-être jamais de leur vie, et c'est une richesse extraordinaire pour eux de côtoyer des étrangers sur les campus”, raconte Céline Ouziel, chargée d'un programme Fulbright à la Commission franco-américaine.

Un avis partagé par Claire, étudiante à Rennes School of Business, qui a passé un semestre à l'université Washburn, dans le Kansas. “J'étais déjà allée à New York et j'avais été déçue par l'accueil des gens. Ici, ils s'intéressent vraiment à vous, car il n'y a pas beaucoup d'étrangers. Finalement, j'ai été obligée de surpasser mon appréhension à parler anglais et de m'intégrer à la culture américaine.”

Sophie, étudiante à l'école de design ECV, est partie en échange dans l'université Lesley, à deux pas de Harvard. Un autre monde. Et un autre accueil… “Si les étudiants de mon université étaient très accueillants et accessibles, ceux de Harvard étaient plutôt sectaires. Lorsque j'en rencontrais dans des soirées, ils me demandaient d'emblée si j'étais de Yale ou Harvard. Difficile d'aller plus loin…”

2. Une plongée dans la “vraie Amérique”

“En ‘undergraduate’, ce qui est très puissant, c'est le déracinement, la découverte d'un environnement différent de celui que l'on connaît en Europe”, constate Alessia Lefebure, directrice du programme Alliance(1) à Columbia. Et pour le vivre, rien de tel que de s'enfoncer dans l'Amérique.

“J'étais déçue de mon affectation, car je souhaitais aller dans une grande ville, mais, finalement, j'ai pu découvrir la vraie Amérique, l'Amérique profonde, confie Claire, de Rennes School of Business. Je me suis fait plein d'amis, de différentes nationalités, et j'ai même rencontré mon copain, un Américain.”

Accueillie par une famille, dans le cadre d'un dispositif proposé par l'université Washburn, la jeune femme a eu accès à des activités 100 % yankee : “Ils m'ont emmenée dans des ranchs, j'ai tiré avec des fusils et des pistolets, et j'ai découvert la vie typique d'une famille aux États-Unis : l'église, les déjeuners, etc.”

3. Un rythme de travail plus détendu

Guillaume, étudiant à Sciences po Lyon, a passé sa troisième année à l'université de Portland, dans l'Oregon – “la ville des hipsters”, selon lui. Mais il visait au départ une université de la Ivy League. “J'avais sélectionné l'université de Philadelphie, mais je n'ai pas été pris. Avec du recul, je n'ai aucun regret, car j'ai appris ensuite que la pression et les exigences en termes de travail y sont très élevées.”

Pour Alessia Lefebure, de Columbia, le prestige de l'université importe peu au niveau licence. “La réputation des grands établissements est fondée sur la recherche, pas sur l'enseignement. Quand on part en deuxième ou en troisième année, peu importe que l'on soit dans un petit ‘college’ ou dans une grande université de recherche.”

Lire aussi : Étudier aux États-Unis : “colleges”, “graduate schools”… quelle est la différence ?

Si je devais repartir en master, je viserais une université prestigieuse, c'est mieux sur le CV, reprend Guillaume, mais quand on part en troisième année, on cherche avant tout à découvrir une autre culture, d'autres méthodes de travail. Le fait d'avoir un rythme moins chargé m'a permis de voyager, de visiter les grands parcs nationaux. Sur le plan personnel, je ne pense pas que j'aurais passé une meilleure année à Harvard.”

4. Une ville dans la ville

Les universités américaines sont souvent installées dans des campus géants excentrés. “On y trouve parfois un centre commercial, un cinéma, un théâtre, ce sont de véritables villes, décrit Céline Ouziel, de la Commission franco-américaine. Les étudiants américains en sortent peu, mais ils adorent avoir beaucoup d'activités et créent des clubs pour tout, des échecs au macramé.”

Quant aux amateurs de sport, ils sont particulièrement gâtés. “Surtout dans les grosses facs du Middle West, précise Céline Ouziel. Elles ont des complexes sportifs inimaginables, deux terrains de foot, trois piscines… Et c'est d'ailleurs grâce à leurs équipes qu'elles se font connaître.”

“L'université de Portland vit dans l'ombre de l'université de l'Oregon, qui possède l'une des meilleures équipes de football américain, mais c'est quand même très important, explique Guillaume, l'étudiant de Sciences po Lyon. Même le président de l'université soutient les Vikings !”

5. Une sélection moins sévère

Il est plus facile d'accéder aux “petites” universités qu'à celles de la Ivy League qui ont l'embarras du choix et recrutent uniquement les meilleurs candidats.

Quand les plus cotées exigent un minimum de 100 sur 120 au TOEFL (Test of English as a Foreign Language), les autres acceptent généralement les étudiants à partir de 80. “Le TOEFL reste néanmoins un examen difficile, souligne Sophie, de l'ECV. Il dure quatre heures, mais c'est tout à fait faisable quand on se prépare bien.”

Une lettre de motivation est également demandée. “Il est utile de mettre en avant ses activités extrascolaires pour réussir les sélections, car cela compte énormément pour les universités aux États-Unis”, conseille enfin Claire, de Rennes School of Business.

Alors, ready to go ? Si l'aventure vous tente, vous avez tout intérêt à regarder du côté des partenariats internationaux de votre établissement. En choisissant cette solution, vous n'aurez pas de diplôme américain à la clé, mais vous serez dispensé, comme avec Erasmus+, de payer les frais d'inscription sur place. Ce qui représente une économie de taille !

1. Alliance : programme d'échanges entre l'université new-yorkaise Columbia et trois institutions françaises (Paris 1-Panthéon-Sorbonne, Polytechnique et Sciences po).

Partir en solo après le bac, c'est possible

L'inscription en direct dans des petites universités coûte moins cher que dans les universités les plus connues. Comptez entre 12.000 et 35.000 $ (soit 11.500 à 33.600 € environ) l'année dans une université d'État, contre plus de 50.000 $ (48.000 €) à Harvard, à Columbia, etc. Autre avantage : pour attirer les étudiants internationaux, elles proposent un nombre plus élevé de bourses au mérite, qui peuvent couvrir jusqu'à 100 % des frais d'inscription. Retrouvez le détail de toutes les bourses sur le site du réseau Education USA, dans la rubrique “Financial Aid”.
Les bourses “athlétiques” sont également légion dans ces établissements, en priorité pour le football, le tennis, la natation et le golf. “C'est plus dur pour le basket, mais les filles ont leurs chances”, affirme Céline Ouziel, de la Commission franco-américaine.
Enfin, une technique consiste à effectuer les deux premières années d'études dans un community college (de 2.000 à 10.000 $, environ 1.900 à 9.600 €). "99 % des candidats sont acceptés et les étudiants qui obtiennent de bonnes notes peuvent ensuite entrer dans une très bonne université", déclare Céline Ouziel. En Californie, par exemple, le City College of San Francisco permet d'accéder à Berkeley ou à l'UCLA (University of California, Los Angeles).

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